Développé par un petit studio hongrois, The Valiant est un curieux mélange de RPG et de jeu de stratégie, qui fait mouche. Vous n’en avez sans doute pas du tout en entendu parler. Le jeu de Kite Games, édité par THQ, a, il est vrai, très peu fait parler de lui. Passer à côté serait toutefois une très grave erreur car il s’agit sans l’ombre d’un doute de l’une des meilleures surprises de cet été. Disponible sur PC, Xbox Series et PS5, The Valiant est un curieux mélange de RPG et de jeu de stratégie en temps réel, qui mise tout ou presque sur la tactique. Vous y contrôlerez de petits groupes d’unités au beau milieu de champs de bataille. La gestion est mise au second plan pour une expérience la plus immersive possible. Car ici, ce n’est pas l’économie qui compte mais votre talent inné de stratège. Inutile d’espérer vaincre vos ennemis sans un bon plan. Mise en scène et narration sont travaillées à travers cinématiques et dialogues. Alors certes, il faudra occasionnellement recruter des troupes avec le butin encaissé, voire les soigner en les renvoyant quelques minutes au camp, mais majoritairement, l’expérience de jeu se concentre sur les combats. Inutile d’espérer donc tâter d’un Age of Empires avec ce titre, qui lorgne davantage du côté d’un Dawn of War. A la différence près que dans The Valiant, vous plongerez dans l’époque des châteaux forts et des croisades. Sans en révéler trop sur l’intrigue, The Valiant parvient à habilement nous scotcher à notre chaise avec un scénario très riche qui confronte deux chevaliers et amis de longue date dans une course contre la montre pour retrouver des reliques de saints. Brillamment mis en scène à travers des cinématiques et dialogues travaillés, le titre brille par la richesse de son univers et de sa narration. Les corps s’accumulent sur le sol… Pad en main, le jeu se présente comme un mix de jeu de stratégie et d’action RPG. On dirige ici de petits groupes d’unités de différents types (cavalerie, archers, chevaliers, lanciers,…) complémentaires, et qui disposent surtout tous de capacités propres. Que ce soit à la souris ou au pad, le jeu est très agréable à jouer, en grande partie grâce au fait qu’on ne dirigera jamais plus de 5 ou 6 unités en simultané. On passe de l’une à l’autre en utilisant la croix multidirectionnelle de son pad, pour enchainer rapidement les ordres. Une grosse partie du gameplay repose sur votre capacité à agencer correctement vos troupes. Inutile d’espérer sortir victorieux des combats en plaçant vos archers à l’avant du peloton. Pour vaincre l’ennemi, il faudra faire preuve de rigueur, mais aussi de technique, en usant et abusant des capacités de chaque unité, actionnables via un seul bouton. Vous pourrez faire charger votre cavalerie pour infliger à l’ennemi d’importants dégâts, envoyer un nuage de flèches sur votre opposant, utiliser les boucliers de vos fantassins pour renverser vos ennemis, etc. etc. Et il faut bien l’avouer, les sensations sont plutôt bonnes. Une erreur vous amènera souvent ici à charger la partie quelques minutes en amont, et c’est là qu’on voit toute l’efficacité du gameplay puisqu’en partant de la même situation, on arrive souvent à des résultats très différents avec différentes stratégies mises en place… Le jeu tire brillamment parti des capacités des consoles actuelles. Pour autant, tout n’est pas parfait. Si la campagne solo est très agréable à parcourir avec ses missions à la narration soignée, elle n’est pas non plus très longue et surtout, on fait relativement vite le tour du gameplay, qui une fois maîtrisé, n’a plus grand chose à nous offrir. La dimension RPG ajoute certes un peu de profondeur en permettant d’améliorer ses unités et de débloquer des capacités actives et passives, mais sur le long terme, tout cela n’apporte pas énormément de diversité. Sur le terrain, le comportement des unités n’est pas toujours très réaliste. Tout d’abord parce que vos hommes auront la fâcheuse tendance de vous désobéir, se laissant trop souvent distraire par l’ennemi. Ensuite, parce que trop souvent, ils agiront de façon idiote, attaquant tout simplement l’ennemi le plus proche, alors que vous venez par exemple de leur donner l’ordre de charger les archers à quelques mètres de là – lesquels vous font le plus de dégâts. En complément de l’histoire, on retrouve trois modes de jeu additionnels avec un mode survie sympathique mais très répétitif, un mode Escarmouche contre l’IA et un mode compétitif jusqu’à quatre joueurs. L’ennui, c’est que si ces modes de jeu apportent des objectifs différents, le concept reste le même : faire progresser ses quatre ou cinq groupes d’unités sur le champ de bataille et remporter la victoire face à des troupes ennemies qui utiliseront souvent des tactiques identiques aux vôtres. Vous l’aurez compris, la base du jeu est très solide, mais sur la durée, The Valiant peine à convaincre. La bonne nouvelle, c’est qu’on lui pardonnera volontiers ses petits défauts au vu de son prix mini (24,99€). D’autant plus que sur le plan technique, on frôle la perfection, tant au niveau des graphismes que de la finition ou de la bande son. Un petit jeu sympa, qui parviendra à séduire les débutants mais également les passionnés d’Histoire avec son contexte riche. Il ne faudra en revanche pas en attendre trop de lui si vous ne souhaitez pas être déçu. Conclusion Passé totalement inaperçu jusqu’à sa sortie, The Valiant se présente comme un curieux mélange de jeu de stratégie et d’action-RPG. Dans ce RTS, vous contrôlerez une poignée d’unités sur le champ de bataille. L’accent est mis sur la tactique, les capacités de vos personnages et votre faculté à pouvoir vous adapter à toutes les situations. Si le gameplay est assez limité – et concentré principalement sur les combats -, on apprécie la dimension RPG apportée par la customisation de votre armée. Technique, mais finalement très accessible, The Valiant n’aura aucun mal à attirer le regard des passionnés d’Histoire avec sa réalisation soignée et sa narration très riche. Incontestablement l’une des meilleures surprises de cet été. Malgré ses petits défauts, le jeu n’aura aucun mal à vous séduire, notamment avec son tout petit prix (24,99€). Notons enfin qu’il s’agit de l’un des rares RTS à parfaitement être porté sur consoles.