Test – Exoprimal : le nouveau délire de Capcom

Exoprimal est un nouveau jeu multijoueur signé Capcom qui implique des grosses armures méchas et des dinosaures : un jeu bien bourrin, mais qui fait recette.

Bien curieux ovni vidéoludique, Exoprimal n’est ni la suite d’une franchise lucrative, ni un jeu espéré depuis des années. Et il faut bien l’avouer, pas grand monde ne l’attendait. Le titre de Capcom parvient toutefois à agréablement surprendre, malgré ses défauts.

Si les fans rêvent d’un nouveau Dino Crisis, Capcom a décidé de sortir une nouvelle licence au concept pour le moins bizarre puisqu’Exoprimal se présente comme un shooter compétitif et coopératif dans lequel le joueur incarne des soldats en armures mécaniques chargés de massacrer des dinosaures dans une étrange simulation.

Les dinos sortent de ces espèces de failles.

Nous sommes donc dans les années 2040, et la Terre a été envahie par les dinosaures. Pourquoi ? Eh bien, parce que ! Mais pas de panique, car de glorieux guerriers en armures exosquelettiques ont réussi à maintenir le nombre de morts à un total de… zéro ! Et parmi ces guerriers, il y a vous !

Fraîchement engagé, vous êtes déployé sur une île mystérieuse où une intelligence artificielle renégate vous emprisonnera et vous fera subir des challenges avec d’autres combattants capturés par votre tortionnaire, dans une logique qui n’est pas sans rappeler Portal. Et au fur et à mesure que l’histoire se révèle, vous découvrirez des secrets concernant votre équipe de bras cassés et vous-même, ainsi que d’étranges dimensions parallèles.

Voilà pour l’histoire, dont nous ne parlerons pas plus, car elle est presque uniquement là pour servir de catalyseur au gameplay. Et si le jeu peine à séduire avec son univers et son scénario à coucher dehors, il parvient en revanche à agréablement nous surprendre avec son gameplay. Explications.

Attendez-vous à affronter un déluge de créatures.

Soyons clair : Exoprimal n’est pas conçu pour de longues sessions de jeu. La boucle de gameplay de base est un défi standard en équipe de quatre joueurs avec toujours plus ou moins le même schéma : pour “déterminer si vous avez le droit de survivre”, l’IA renégate vous fait affronter une autre équipe dans une série de challenges consistant systématiquement à dégommer des dinosaures dans de courts combats en arènes. On dénombre en tout quatre ou cinq défis. Après quoi vous serez amené à réaliser une mission en compétitif contre une autre équipe, comme  escorter un cube afin qu’il arrive à destination avant celui de l’équipe adverse. Pour ce faire, il faudra rester à proximité, le réparer s’il subit des dégâts, éliminer tous les ennemis qui se présentent et affronter directement le clan adverse dans la dernière ligne droite, puisque les deux cubes évolueront en parallèle. Il y a quelques variantes, comme du contrôle de zone, mais globalement, voilà pour le principe.

Ce sont des challenges relativement courts, et la meilleure manière d’apprécier le jeu est de ne pas en enchaîner trop dans une seule séance de jeu, car il faut avouer que le jeu devient vite atrocement répétitif. D’autant plus que le jeu ne propose pas beaucoup de diversité au niveau des environnements. Et c’est probablement le plus gros défaut qu’on lui adressera car le gameplay est lui très plaisant.

Chaque personnage dispose de ses propres capacités.

Le combat est très varié dans Exoprimal, avec une bonne palette d’exosquelettes différents, et un bon nombre de capacités spéciales et de gadgets en tout genre, il y a de quoi faire en la matière. On peut même se sentir un peu dépassé par les options de combat en découvrant le jeu.

En ce qui concerne les armures mechas, il faut toutefois noter qu’elles sont loin de toutes se valoir. Un bon tiers d’entre elles sont fonctionnelles, mais ennuyeuses. Un second tiers est franchement inutile. Enfin, le reste est constitué d’armures « à gimmick ». Des armures avant tout conçues pour les blagues que l’on pourrait faire autour d’elle.

L’armure façon « samouraï japonais », avec son sabre, et celle façon « fille des 1980s en rollers » sont d’ailleurs dans ce domaine très réussies, et particulièrement funs à jouer rien que pour leur motif.

Notez à ce propos qu’Exoprimal est loin de se limiter à un simple jeu de tir. Les soutiens et les tanks trouveront ici leur bonheur avec des armes de mêlée et des pouvoirs de guérison tout à fait amusants, et qui se justifient parfaitement par l’aspect de combat en équipe.

Plus surprenant encore, il sera possible une fois par partie d’incarner brièvement un dinosaure pour aller mettre le K.O. dans les rangs ennemis et retarder leur progression, et il faut bien avouer que c’est très plaisant! Même si ce petit plaisir n’est réservé qu’à un seul joueur de l’équipe…

Les boss sont titanesques et sèment le chaos partout où ils passent.

Néanmoins, ne passons pas à côté des défauts du jeu. Certains choix de commandes sur manette sont questionnables, comme le besoin de combiner plusieurs touches pour changer d’armure en cours de partie.

Exoprimal reste de l’ordre du plaisir coupable. Le gameplay est tout de même très répétitif, et une bonne partie du plaisir du jeu tient dans le fait de se battre contre (et parfois avec) des tricératops, pachycéphalosaurus, ptéranodons, et surtout, surtout… des hordes insensées de raptors ! Le jeu a d’ailleurs parfois des allures d’Earth Defense Force.

Et c’est là qu’intervient la question du prix. Exoprimal est en effet tout à fait à sa place dans le Game Pass, où il fait l’effet d’un jeu free-to-play. D’où une très mauvaise surprise quand on découvre son véritable prix de… 59,99€ !  Bien trop cher pour un contenu tout de même bien limité, un concept léger et surtout un jeu réellement pensé tel qu’un “service”. Il n’y a pas ici de jeu en solo, il faudra composer avec un Season Pass, et oui, il y a aussi des microtransactions.

Quant aux graphismes, puisqu’il faut en parler, ils sont corrects pour un jeu multijoueur, mais très loin de ce qu’on était en droit d’attendre d’un jeu à gros budget. Bien meilleurs, à vrai dire, que ce que laissaient sous-entendre certaines images promotionnelles, qui laissaient penser que nous aurions affaire à un jeu plutôt laid. Mais ils restent tout de même limités par la nature de jeu en ligne et crossplatform d’Exoprimal : ne vous attendez donc pas à des textures ultraréalistes, le jeu devant s’accommoder de tous les supports, y compris des machines d’ancienne génération. Néanmoins, avec de bonnes spécifications, vous pouvez tout à fait avoir droit à un jeu en 4K avec 60 FPS.

Conclusion

Exoprimal, c’est le nouveau délire de Capcom, un jeu de tir coopératif dans lequel deux équipes de joueurs progressent en parallèle à travers une série de défis en arènes face à des hordes de vélociraptors, avant de s’affronter au cours d’un run final de quelques dizaines de secondes. C’est fun les premières parties, mais on en fait finalement vite le tour. Dépourvu de mode solo, Exoprimal est 100% tourné vers le multijoueur. Entre potes, la sauce prend. Mais le titre devient lassant au-delà de quelques heures, la faute à un concept qui tourne en boucle et à un contenu qui se renouvelle peu. Le titre a l’énorme atout d’être intégré au Gamepass. Car très sincèrement, pas sûr que beaucoup de monde seront prêts à lâcher 59,99€ pour un titre au contenu si léger et à l’allure d’un free-to-play. 

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Exoprimal

Gameplay 7.5/10
Contenu 3.5/10
Graphismes 6.0/10
Bande son 5.5/10
Finition 6.0/10
5.7

On aime :

Le grand n’importe quoi de cet univers sans queue ni tête

Les dinosaures !

Une grande variété dans les combats

Une formule originale et pleine de couleurs

Le fun entre amis

On aime moins :

L’histoire, et surtout, les personnages secondaires, pas très attachants

Pas de mode solo (sauf l’entraînement)

Un contenu très léger, qui tourne en boucle

Extrêmement répétitif

Un prix bien trop cher (59,99€) pour un titre qui est un F2P déguisé