Le rapport rendu par le Senat tente en grande partie d’alerter sur le danger que représenterait la plateforme pour les plus jeunes. Il est ainsi préconisé une vérification de l’âge performante, une limitation d’utilisation quotidienne et même une suspension de TikTok en cas de danger avéré. La commission d’enquête du Sénat a rendu ce jeudi 6 juillet son rapport concernant l’application chinoise TikTok. Le document long de 181 pages et intitulé « La tactique TikTok, opacité, addiction et ombres chinoises » a pour objectif d’alerter le gouvernement français sur le danger que représenterait la plateforme. Il est impossible de résumer ici le rapport tant il est dense, mais divers sujets y sont abordés tels que : l’influence numérique de la Chine sur les Occidentaux, les relations entre le Parti communiste chinois et l’application, le fonctionnement de l’algorithme, la diffusion de fausses informations sur la plateforme, les récoltes de données ou encore le manque de transparence de ByteDance, la maison mère de TikTok. Ce rapport du Senat est aussi en grande partie orienté sur le danger que représenterait l’application pour les plus jeunes et les mineurs. Claude Malhuret, le rapporteur de la commission d’enquête, explique ainsi que : « les psychologues praticiens qui reçoivent les adolescents […] sont effrayés par un certain nombre d’effets [de TikTok] sur ces derniers ». Le Senat ne fait pas que alerter, mais effectue aussi des recommandations. Tout d’abord, le document préconise : « la mise en place d’un système performant de vérification de l’âge, prévoyant un tiers vérificateur indépendant ». Ensuite, il est évoqué l’idée d’imposer une limite d’utilisation quotidienne à 60 minutes pour les mineurs. Pour rappel, en Chine, les jeunes de moins de 14 ans peuvent utiliser Douyin (la version chinoise de TikTok) seulement 40 minutes par jour. En d’autres termes, le Senat demande à reprendre la méthode chinoise pour préserver les plus jeunes. Enfin, le rapport du Senat va jusqu’à demander la suspension totale de TikTok « en cas de danger avéré » sur la santé mentale des plus jeunes. Le rapport prévoit également « une possibilité de suspension en cas d’absence de réponse et de non-respect de ses obligations essentielles par TikTok avant le premier janvier 2024 ». Reste maintenant à voir si le gouvernement français agira en conséquence et si TikTok prêtera une oreille attentive, ou non.