La capacité de l’intelligence artificielle à créer aussi bien du texte que des images originales inquiète. Et c’est tout particulièrement vrai dans le domaine politique, comme le dit Eric Schmidt, président du conseil d’administration d’Alphabet (qui appartient à Google) et ancien CEO du géant de Mountain View. La désinformation et la propagande demandaient un certain effort de la part de ceux qui s’y adonnaient. Mais avec l’intelligence artificielle, il est désormais possible de produire du contenu d’un seul clic. Certes, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, mais cela n’est pas sans inquiéter à l’approche de la présidentielle américaine. Dans une interview pour CNBC, Eric Schmidt a ainsi tiré la sonnette d’alarme quant à la mauvaise préparation des réseaux sociaux sur la question. Il constate une diminution de l’efficacité des équipes chargées de la modération et de la lutte contre la désinformation sur les plus grands réseaux depuis quelques années. L’exemple phare reste ainsi Twitter, où Elon Musk, après le rachat, a diminué en force les équipes de modération, les déclarant un frein à la liberté d’expression. Une position qui est fortement critiquée par l’ancien patron, qui note que ceci va permettre des manipulations de masse. On pourrait en effet craindre une stratégie de type « Firehose of falsehood », qui consiste à noyer l’information sous un ensemble de mensonges certes peu convaincants, mais qui font tout de même de l’effet en raison de leur grand nombre. À noter que l’Union européenne tente de mettre en place un certain nombre de réglementations visant à réduire le danger de la désinformation causée par l’IA sur les réseaux sociaux. Des règles qui n’auront probablement pas d’effet sur la présidentielle américaine, mais qui pourraient être efficace pour les échéances suivantes.