Une entreprise suisse se démarque au Bourget cette année. Destinus compte bien faire voler un avion à hydrogène à la vitesse de six mille kilomètres à l’heure, ce qui devrait permettre de relier Paris à New York en une heure et demie, et le tout sans émettre de CO2. Selon Destinus, l’hydrogène serait trois fois plus énergétique que les carburants existants actuellement sur le marché, en plus de ne pas produire de CO2. Plus qu’un avion supersonique, c’est un avion hypersonique que Destinus compte bien mettre en fonction d’ici à 2030 environ, un rêve inaccessible jusqu’à présent qui se déplacerait à pas moins de 6.000 kilomètres par heure. Pour rappel, le Concorde ne pouvait atteindre « que » les 2.000 km/h. Plus spécifiquement, Destinus compte sur la post-combustion de l’hydrogène, un levier technologique de taille qu’il ne faudrait pas sous-estimer, et qui sera probablement une des plus grandes difficultés dans la réalisation de cette entreprise ambitieuse. Deux prototypes existent déjà et un troisième est en cours d’élaboration, mais aucun n’a déjà réalisé de vol hypersonique à proprement parler, ni même atteint la vitesse supersonique, que l’entreprise espère pourtant atteindre dans un avenir très proche. À terme, la boîte prévoit la création de deux modèles. Le Destinus S, qui devrait arriver en premier dès 2030 environ, et le Destinus L. C’est ce deuxième qui devrait atteindre la vitesse maximale de Mach 6, tandis que le Destinus S devrait se limiter à Mach 5, ce qui resterait tout de même exceptionnel. Pour ses débuts, Destinus entend embarquer un nombre limité de passagers, avant d’entamer une démocratisation progressive des prix. Le décollage est prévu pour 2030. L’entreprise compte déjà quelques membres très prestigieux, tels que le russe Mikhail Kokorich, opposant à Vladimir Poutine, et spécialiste de la propulsion supersonique, qui n’en est pas à son premier coup d’éclat dans le domaine, et qui est le fondateur de Destinus. Reste à voir si Destinus parviendra à mettre à bien son projet dans les temps, concurrencer les géants du milieu que sont Airbus et Boeing n’étant bien évidemment pas une tâche facile.