Une start-up américaine travaille sur une solution pour nourrir les astronautes lors des missions de longue durée. Son idée ? Produire des repas imprimés en 3D à partir de déchets plastiques. Les astronautes du futur consommeront-ils des aliments à base de plastique ? Rien n’est encore sûr, mais l’idée est lancée. La start-up Beehex, lancée en 2016, assure être en mesure de transformer les déchets plastiques en biomasse comestible. Concrètement, le processus de transformation passe par l’utilisation bactéries très spécifiques. En effet, c’est un laboratoire de Michigan Tech qui a découvert en premier que certains micro-organismes pouvaient se nourrir de plastique. Partant de ce constat, Beehex a créé un bioréacteur capable de transformer cette biomasse en « aliments appétissants », selon Anjan Contractor, cofondateur de Beehex et ingénieur affilié à la NASA. Toujours d’après les créateurs de la start-up, l’imprimante peut également personnaliser les repas. Ceci, en jouant avec les arômes et les micronutriments. Lutter contre la « fatigue du menu » C’est au CES 2023 que le dispositif est présenté pour la première fois, dans le cadre du Deep Space Food Challenge. En résumé, les participants produisent des solutions à faible taux de déchets pour produire des aliments capables de nourrir quatre personnes lors d’une mission de trois ans dans l’espace lointain. Interrogé par Axios, Ralph Fritsche, chef de projet à la NASA pour la production de cultures spatiales, explique que varier les options alimentaires est crucial pour limiter la « fatigue du menu ». Laquelle peut avoir un impact psychologique sur les astronautes et affecter leur santé. À long terme, Beehex espère même transformer les déchets de l’exploitation agricole dans l’espace. « S’ils cultivent des betteraves, la plante entière ne peut pas être consommée. […] Les feuilles, les tiges et une partie des racines seront jetées. … C’est cette partie jetée que nous collectons », précise Anjon Contractor. Toutefois, le projet en est encore à ses balbutiements. Ce qui pose problème pour Ralph Fritsche, puisque la NASA recherche également des solutions à court terme. Par ailleurs, l’usage de déchets plastique pourrait entraver le développement de l’appareil. En effet, il n’est pas certain que celui-ci soit approuvé par la Food and Drug Administration (FDA), en charge des contrôles de sécurité alimentaire.