L’Europe veut un bouclier pour se protéger des cyberattaques. Cinq à six centres opérationnels de sécurité sont prévus, répartis sur tout le continent grâce à un investissement de plus d’un milliard d’euros. Selon les données de Check Point Research, le nombre de cyberattaques visant l’Union européenne a augmenté de 26% entre 2021 et 2022. Or, cette hausse préoccupante liée, entre autres, à la guerre en Ukraine pousse l’Europe à revoir son niveau de protection. En d’autres termes, l’UE estime qu’il est temps pour elle de se prémunir plus efficacement contre ce type de menace. Comment ? En créant un cyber bouclier, tout simplement. Profitant du lancement du Forum international de la cybersécurité (FIC), qui se tient à Lille du 5 au 7 avril, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a dévoilé le plan établi au journal Les Echos. Le « Cyber Solidarity Act » C’est le 18 avril prochain que le « Cyber Solidarity Act » sera officiellement présenté. « Nous voulons investir plus d’un milliard d’euros, aux deux tiers financés par l’Europe, dans la construction de cinq à six centres opérationnels de sécurité (SOC) », indique Thierry Breton. Dans les grandes lignes, ces centres seront équipés de supercalculateurs capables de détecter les menaces « en quelques heures ». À noter que ces derniers devraient être déployés dès le début de l’année 2024. Par ailleurs, le commissaire européen mentionne aussi la mise en place d’une « réserve cyber ». Laquelle sera constituée de spécialistes de la cybersécurité mobilisables en cas de besoin. Enfin, le « Cyber Solidarity Act » entend mettre l’accent sur la formation avec une « Cyber Skill Academy ». L’objectif étant d’aider le secteur, confronté à une pénurie de talents. Réduire le risque, faute de pouvoir l’éliminer En marge de ces annonces, Thierry Breton reconnaît qu’une « protection à 100 % n’existe évidemment pas ». Ainsi, il encourage vivement les États membres à poursuivre leurs efforts en matière de cybersécurité. Néanmoins, il estime également plus que nécessaire la création de ce bouclier. « Le cyberespace est une nouvelle dimension de plus en plus contestée. L’espace informationnel ne s’arrêtant pas à nos frontières physiques, l’Europe se doit de protéger son cyberespace pour d’évidentes raisons de souveraineté », souligne le commissaire européen. Après le « Cyber Resilience Act », voté en 2022, le « Cyber Solidarity Act » représente une nouvelle étape d’importance pour l’Union européenne. Malgré tout, l’Europe peine à anticiper les menaces et se place, encore une fois, dans la réaction.