Développé par des anciens de la Team Ninja, Wanted: Dead était attendu par certains comme le messie. Le jeu de Soleil peine toutefois à convaincre… Fondé par d’anciens de chez la Team Ninja (Dead or Alive, Ninja Gaiden), le studio Soleil nous avait livré quelques petits jeux sans grande ambition jusqu’ici, comme la dernière adaptation de Samurai Jack ou Ninjala. Il livre avec Wanted: Dead son premier “gros jeu”. La partie shooter est correcte. Sur le papier, Wanted: Dead avait tout pour séduire. Avec son esthétique léchée, son ultra-violence et son casting badass, le titre s’annonçait comme un festival gore. Le scénario du jeu nous fait découvrir un Hong-Kong dystopique dans lequel une curieuse machination se trame. A la tête d’une unité d’élite baptisée l’unité “Zombie”, le joueur devra tenter de remettre de l’ordre dans la ville. Si sur le papier, le scénario du jeu semblait inspiré, dans la pratique, on se rend malheureusement très vite compte que celui-ci est très maladroitement mis en avant à travers des dialogues pauvres et des cinématiques peu inspirées. Difficile d’être séduit par le casting du jeu, qui ne nous est jamais vraiment introduit, ou par son scénario, qui finit sur un cliffhanger. Tout ou presque paraît relativement fade dans Wanted:Dead. La partie beat them all a du mal à séduire. Côté gameplay, on est face à un curieux mélange de TPS et de beat them all. En d’autres termes, il faudra faire un max de dégâts à distance avec la mitrailleuse et le shotgun, et finir vos adversaires au corps à corps au katana ou au révolver. Sur le papier, le concept était séduisant. Dans la pratique, on a toutefois du mal à être séduit. Tout d’abord parce que pour ce qui est de la partie TPS, l’IA des adversaires est particulièrement médiocre et le jeu vous force à faire du tir au pigeon. Ensuite, parce que vous vous rendrez très vite compte que le jeu est avare en munitions, et pour une bonne raison puisqu’il vous pousse à partir au contact… Et c’est que le bas blesse car que ce soit au katana ou au révolver, les combos ne sont pas très funs et tout le gameplay ou presque repose sur le système d’esquive, basé sur le timing parfait. Le gameplay est difficile à maîtriser, la configuration des boutons étrange et à l’exception des finishing moves satisfaisants, on a bien du mal à trouver ce curieux cocktail de genres explosif. Les contrôles sont très imprécis. D’une part parce que le système de couverture, similaire à celui d’un Metal Gear Solid, paraît ici très imprécis. On se retrouve souvent piégé par un ennemi qui nous a pris par surprise. D’autre part, parce que la caméra est véritablement handicapante. Elle a du mal à suivre l’action et sera souvent la principal cause de votre mort. Le mix de beat them all et de TPS fonctionne également assez mal car clairement la partie shooter est ici au second plan. Les armes à feu ne sont là que pour réduire un peu le nombre d’adversaires… Et c’est bien dommage, puisqu’on n’a pas le choix de notre style de jeu. Mais le plus gros défaut de Wanted: Dead, c’est son level-design d’un autre temps, qui nous rappelle les plus sombres heures de la PS2. Les décors sont répétitifs et vides, l’aventure se joue en ligne droite, on a l’impression de rejouer sans cesse les mêmes séquences et à l’exception de quelques combats de boss qui parviennent à sortir du lot, Wanted: Dead a bien du mal à impressionner. Esthétiquement, le jeu peine à convaincre. Le jeu propose en tout seulement cinq niveaux, assez longs ceci dit puisqu’il vous faudra tout de même environ 7 heures de jeu pour en venir à bout. Et si la difficulté est au rendez-vous, Wanted: Dead peine à véritablement séduire, la faute à un mélange de genres qui ne prend pas, un scénario peu excitant et un level design médiocre. Le jeu n’est pour autant pas mauvais, juste très mal pensé. On retrouve ça et là quelques références à des classiques du jeu d’action made in Japan, avec des mini-jeux au commissariat, notamment. Amusant, même si l’on aurait préféré que les développeurs se focalisent sur l’essentiel. Il y a aussi quelques bonnes idées, comme la possibilité de personnaliser son arsenal au début de chaque mission pour par exemple avoir une arme plus rapide ou plus précise, selon vos goûts. Ou l’arbre de compétences, qui permet d’améliorer progressivement son personnage tout au long de l’aventure. On regrette toutefois que ces deux options soient encore une fois totalement sous-exploitées. L’arsenal du jeu est très limité et surtout, les compétences débloquées n’apportent pas grand chose au gameplay… Côté technique aussi, le constat n’est pas très glorieux. Les textures semblent être tirées d’un jeu PS3, les cinématiques sont d’un autre temps et les décors sont d’une pauvreté affligeante. Les quelques jeux de lumière et reflets permettent toutefois de “plus ou moins” faire passer la pilule. Non, vous ne serez pas impressionné par ce jeu, si ce n’est peut-être par sa finition déplorable. Les bugs et crashs étaient nombreux lors de notre playthrough. Les développeurs entendent toutefois remédier rapidement au problème avec un patch… Pour autant, tout cela ne sauvera malheureusement pas le navire du naufrage. Conclusion Avec ses graphismes d’un autre temps, ses dialogues médiocres et son mélange de genres douteux, Wanted: Dead est probablement la plus grosse déception de ce début d’année pour les amateurs de jeux d’action. Répétitif, le jeu de “Soleil”, un studio composé d’anciens de la Team Ninja, peine à prendre ses marques. La partie TPS du jeu est sous-exploitée vu le faible nombre de munitions à disposition. La partie beat them all a beaucoup de mal à convaincre avec ses placements de boutons douteux et son rythme haché. Wanted: Dead n’est pas le cocktail explosif qu’on attendait. Il y a certes ça et là quelques bonnes idées, mais rien qui ne mérite vraiment le détour. Dans sa construction, le titre de Soleil nous rappelle nos plus mauvais souvenirs de l’ère PS2. C’est dire.