Le remplaçant du célèbre timbre rouge français ne parvient pas à décoller, avec seulement 3 500 utilisations quotidiennes. Devant les sénateurs, le patron de La Poste fait part d’un constat plutôt sombre. Depuis le 1er janvier 2023, le timbre rouge physique n’est plus commercialisé en France. À la place, la e-lettre rouge. Même principe, les lettres sont prioritaires, mais un peu plus cher : 1,49 €, contre 1,43 € pour l’ancien timbre. Mais quelques semaines après son lancement, le timbre numérique est à la peine. Franceinfo rapporte que, ce mercredi 15 février, le PDG de La Poste, Philippe Wahl s’est exprimé devant la Commission des Affaires économiques du Sénat pour résumer la situation. Concrètement, les chiffres sont mauvais. La Poste estime que le nouveau service devrait être utilisé entre 5 000 et 10 000 fois par jour pour être rentable. Or, quelques semaines après son lancement, la e-lettre rouge atteint péniblement les 3 500 envois quotidiens. Bilan, il est déjà question de l’arrêt du service. « Si les clients n’en ont plus besoin, on supprimera cela », confirme Philippe Wahl. La lettre prioritaire ne séduit plus Pour, sur le papier, l’idée n’est pas mauvaise. La e-lettre rouge permet d’envoyer des documents de 4 500 caractères, espaces compris, depuis le site de La Poste ou dans n’importe quel bureau de poste. Tant que la demande est envoyée avant 20 heures, le service garantit une livraison le lendemain. En réalité, les raisons de l’échec sont ailleurs. Selon le PDG de La Poste, « les gens aiment la lettre rouge, mais ils n’en écrivent plus ». Tout simplement. Et, là encore, les chiffres le prouvent. Ainsi, le nombre de lettres prioritaires est en chute libre depuis plusieurs années. De 4,25 milliards en 2008, il n’en restait plus que 275 millions en 2022, sur plus de 7 milliards de lettres acheminées chaque année. En d’autres termes, la lettre prioritaire est peut-être bien condamnée à s’éteindre.