Meta, la maison mère de Facebook, a intenté une action en justice contre MyStalk. Ce site permet aux personnes de consulter anonymement les contenus publiés dans les Stories Instagram. Théoriquement, Meta rend les Stories Instagram disponibles pendant 24 heures. Chaque personne qui les publie a accès au nom des utilisateurs qui les ont regardées. Dans une plainte déposée devant un tribunal fédéral, Meta allègue que le service MyStalk a récupéré les données des profils de plus de plusieurs milliers d’utilisateurs d’Instagram, les a publiées sur ses propres sites clones et a “promu la ‘traque des gens’ sans qu’ils s’en rendent compte”. Le défendeur Ekrem Ateş, à l’origine de MyStalk, aurait utilisé ce logiciel d’automatisation pour accéder et collecter de manière inappropriée des données. Autrement dit, pour “scraper”, “gratter” en français, les profils des utilisateurs d’Instagram. Concrètement, le “scraping” permet d’extraire les données d’un site via un programme, un logiciel automatique ou un autre site. Le but est de pouvoir utiliser ce contenu dans un autre contexte, comme le référencement. Le gros lot Facebook affirme que le défendeur a récupéré ces données pour les afficher sur ses “sites clones” d’Instagram. À savoir qu’un “site clone” est “un site tiers qui reproduit, en tout ou en partie, le contenu d’un site existant. Les sites clones peuvent être utilisés, entre autres, pour afficher des données récupérées par des personnes, escroquer des personnes et nuire à la crédibilité du site original”, définit Meta. En chiffres, l’individu aurait extrait de façon frauduleuse les photos et vidéos de 350 000 utilisateurs en utilisant des comptes Instagram automatisés. L’acte dénoncé revient à une violation des conditions de service de Meta et d’une loi pénale californienne concernant l’accès non autorisé aux ordinateurs. C’est ainsi que le géant a déposé une plainte. L’entreprise ajoute qu’Ekrem Ates, à l’origine de MyStalk, aurait monétisé le service grâce à des publicités Google. De son côté, l’accusé a affirmé à Meta qu’il avait cédé MyStalk à quelqu’un d’autre, sans fournir d’informations sur cette personne. “Malgré l’affirmation du défendeur selon laquelle il n’était plus propriétaire de MyStalk, et les actions d’application technique de Meta, la lettre de cessation et de désistement, et les mesures techniques anti-scraping, le défendeur continue de gratter les données des utilisateurs d’Instagram pour les afficher sur MyStalk, insiste la plainte. Facebook serre les vis Meta affirme avoir repéré plus de 100 sites clones différents au cours du premier semestre 2021. “Au milieu de l’année, grâce à nos efforts de perturbation, l’écosystème des sites clones connus a été réduit d’environ 90%” précise la société. Dans le cadre de ce procès, Meta demande des dommages-intérêts et plusieurs interdictions à destination d’Ekrem Ates. Par exemple, de lui retirer l’accès aux plateformes de Meta et à la distribution de données obtenues sur Facebook ou Instagram. À savoir que Meta a déjà intenté une action contre MyStalk l’année dernière. Le géant des réseaux sociaux a aussi entamé une action en justice contre la société Octopus. Cette dernière est à l’origine d’un logiciel capable d’extraire les données disponibles sur Facebook et Instagram.