Sorti en 2011 sur Xbox 360, Phantom Breaker est l’une des séries de jeux de baston en 2D parmi les plus méconnues de la planète. Le jeu de Mages (ex-5pb) méritait plus que jamais une réédition sur les consoles de nouvelle génération. C’est un petit événement en soi pour les passionnés de jeux de combat en 2D. La série des Phantom Breaker n’avait jusqu’à ce jour jamais eu droit à une sortie en Occident, si l’on met de côté le curieux spin-off sorti sur le Xbox Live Arcade. A sa sortie, le tout premier épisode de la série avait été critiqué pour son roster relativement incomplet. C’est ce qui avait poussé le studio 5pb à revenir deux ans plus tard avec une version corrigée du jeu, qui intégrait plusieurs ajouts, l’excellent Phantom Breaker Extra. Assez paradoxalement, le titre ne connaitra jamais de sortie en Occident. Avec les années, Phantom Breaker s’est toutefois forgé une solide réputation auprès des amateurs de baston 2D. Le casting est essentiellement féminin. Des années plus tard, l’éditeur Rocket Panda décide de dépoussiérer la licence en sortant un remaster de Phantom Breaker Extra (l’édition enrichie du jeu) sur les consoles de dernière génération. Un choix audacieux de la part du studio, surtout au vu timing. Ces derniers mois, les amateurs du genre ont eu largement de quoi se mettre sous la dent avec un nouveau Guilty Gear, The King of Fighters XV ou encore Melty Blood. Phantom Breaker a toutefois plus d’un atout pour séduire… Pad en main, le jeu est pratiquement aussi fun qu’un Marvel vs Capcom. Mais Phantom Breaker, c’est quoi au juste? Côté gameplay, on se situe quelque part entre un King of Fighters et un Marvel vs Capcom 2. Le jeu est technique, mais toutefois accessible et surtout très fun, avec ses combos faciles à enchainer et ses super-attaques très visuelles. On retrouve un casting de 20 personnages – essentiellement de jeunes lycéennes – qui disposent tous de leur propre style de combat. Et c’est véritablement l’un des points forts du jeu : chaque personnage se joue ici très différemment, avec des personnages axés sur le combat à distance, d’autre sur le combat rapproché, les enchainements, etc. L’originalité du jeu vient du fait qu’il est possible de personnaliser son combattant, esthétiquement bien sûr mais aussi au niveau de son stylet de combat. Le joueur a le choix entre Quick, Hard et Omnia Style. Le Quick Style adapte le gameplay pour faciliter les déplacements rapides et autorise les double sauts. Le Hard Style est plus technique puisqu’il favorise les coups lourds. L’Omnia Style est une petite nouveauté qu’on ne retrouvait pas dans Phantom Breaker Extra. Il propose un style un mélange des deux techniques et favorise les combos aux attaques spéciales. Les combats sont extrêmement intenses. S’il souffre de quelques soucis d’équilibre entre les personnages, Phantom Breaker est un jeu très fun à prendre en main, et suffisamment technique aussi pour intéresser les passionnés. Le gameplay repose sur les enchainements bien sûr, mais également la maîtrise du contre, de l’esquive, avec un personnage qui peut passer derrière son adversaire pour le prendre à revers en une fraction de seconde, et les attaques spéciales, qui pourront être déclenchées avec une gâchette, lorsque la barre d’attaque est suffisamment remplie. Avec ses trois styles de combat, Phantom Breaker offre un gameplay très riche, qui n’est pas forcément évident à maîtriser. Car il faudra d’abord bien comprendre les mécanismes du jeu. Les attaques spéciales déclenchent de superbes animations. Malgré la relative complexité de son système de combat, Phantom Breaker est toutefois un jeu de baston très accessible, beaucoup plus qu’un Guilty Gear Strive ou un KOF XV. Les mécanismes de jeu restent très classiques et le jeu n’a finalement pas tant de spécificités si l’on ne s’attarde pas sur les “styles de combat”. Tout repose ici sur les réflexes et la mise en place des bonnes stratégies avec le bon timing. Car les contre ici font très mal. Et surtout, les attaques spéciales, couplées à une série de combos, peuvent complètement renverser le match. Côté contenu, le jeu impressionne également avec des modes de jeu en pagaille. On retrouve un mode solo scénarisé, un time attack, un score attack, un mode sans fin, l’entrainement au combat, un mode arcade et du versus en local et en ligne. Soit largement de quoi se tenir occupé. Le jeu en ligne nous a d’ailleurs paru assez stable dans l’ensemble. Les décors sont très sobres. On pourra toutefois adresser au jeu deux principaux reproches : l’absence d’un réel tutoriel, qui aurait permis aux débutants de maîtriser les techniques de combat, et ses décors très pauvres. Si la direction artistique donne une certaine identité au jeu avec des personnages au look animé très réussis, le manque de vie dans les décors se fait ressentir à chaque partie… On est très loin de la profondeur des niveaux d’un Guilty Gear Strive. Clairement, nous n’aurions pas été contre un plus gros travail de remasterisation à ce niveau. Car si Phantom Breaker n’a pas pris une ride côté gameplay, et est incontestablement une pépite du jeu de baston 2D, techniquement, le jeu est loin d’être au niveau des productions actuelles. La bonne nouvelle, c’est qu’il est vendu à un prix très décent. Comptez 40€ environ pour la version intégrale. Un tarif très respectable pour un excellent jeu de baston, sur lequel les amateurs du genre se jetteront avec avidité. Conclusion Sorti en 2011 au Japon exclusivement, Phantom Breaker fait partie de ces excellents jeux de baston en 2D qui n’avaient jamais eu droit à une sortie en occident. Une erreur désormais réparée avec la sortie de cette édition Omnia, qui en plus de permettre aux amateurs du genre d’enfin découvrir cette pépite méconnue du genre, ajoute un nouveau style de combat, plus adapté aux débutants. Avec ses combats extrêmement intenses, son système de combat à la fois accessible et exigeant et ses petites particularités (ses trois styles de jeu ou la possibilité de prendre à revers on adversaire en une fraction de seconde), Phantom Breaker Omnia s’impose comme une excellente alternative à Melty Blood, Ultimate Marvel Vs Capcom 3 et Guilty Gear Strive pour animer des soirées entre amis. Techniquement, le jeu a un peu vieilli. Ses décors sont pauvres, mais son style graphique animé lui confère une identité qui lui est propre. Avec son casting alléchant, ses modes de jeu en pagaille et ses petites particularités, Phantom Breaker Omnia est un jeu que les amateurs du genre ne peuvent manquer.