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Royaume-Uni : vers la fin de l’anonymat sur Internet

Le Royaume-Uni a ajouté de nouvelles mesures projet de loi sur la sécurité en ligne. L’objectif est de lutter contre les abuseurs anonymes.

Le Royaume-Uni intensifie la lutte contre les trolls anonymes. Ainsi, les utilisateurs de médias sociaux devraient avoir davantage de contrôle sur ce qu’ils voient en ligne et sur les personnes qui peuvent interagir avec eux.

Deux nouvelles initiatives

Selon le gouvernement britannique, trop de personnes sont actuellement victimes d’abus en ligne. Et l’anonymat alimenterait ce phénomène.

Dorénavant, au Royaume-Uni, les principales entreprises de médias sociaux devront donner aux utilisateurs le pouvoir de contrôler qui peut interagir avec eux. Et ce, en bloquant les trolls anonymes. Les plateformes devront également proposer des outils permettant à leurs utilisateurs de mieux contrôler les messages qu’ils voient sur les médias sociaux.

“Au cours de l’année écoulée, des personnalités publiques, notamment les footballeurs anglais de l’Euro 2020, ont été victimes d’horribles insultes racistes. Des femmes politiques ont reçu d’odieuses menaces de mort et de viol, et des preuves répétées montrent que des minorités ethniques et des personnes LGBTQ+ sont victimes de harcèlement et de trolling coordonnés”, indique le communiqué.

Le gouvernement britannique a donc annoncé qu’il ajoutera deux nouvelles obligations à son projet de loi sur la sécurité en ligne. L’objectif ? Renforcer la législation contre les abus anonymes en ligne.

Mieux gérer l’anonymat

Première obligation, les sites de médias sociaux les plus importants et les plus populaires devront donner aux adultes la possibilité de bloquer les personnes qui n’ont pas vérifié leur identité sur une plateforme.

Par exemple, les utilisateurs auront la possibilité de cocher une case dans leurs paramètres pour ne recevoir des messages directs et des réponses que de comptes vérifiés. Les plateformes pourront utiliser ces méthodes pour s’acquitter de l’obligation de vérification de l’identité. Par ailleurs, elles devront donner aux utilisateurs la possibilité d’accepter ou de refuser.

La vérification d’identité

“En ce qui concerne la vérification des identités, certaines plateformes peuvent choisir de proposer aux utilisateurs de vérifier leur photo de profil pour s’assurer qu’elle est fidèle à la réalité” précise le gouvernement. Les plateformes pourront aussi utiliser l’authentification à deux facteurs en envoyant un message au numéro de téléphone mobile de l’utilisateur pour qu’il vérifie son identité. Enfin, la vérification pourra également inclure l’utilisation d’une pièce d’identité délivrée par le gouvernement pour créer ou mettre à jour un compte.

À noter qu’une interdiction totale de l’anonymat en ligne pourrait un impact négatif sur certains utilisateurs. Par exemple, sur les personnes utilisent l’anonymat pour leur sécurité personnelle, telles que “les victimes d’abus domestiques, les militants vivant dans des pays autoritaires ou les jeunes qui explorent leur sexualité”.

Bannir les contenus préjudiciables

La deuxième obligation consiste à obliger les plateformes à offrir aux utilisateurs la possibilité de refuser de voir des contenus préjudiciables.

Il faut comprendre qu’il existe “une liste croissante de contenus et de comportements toxiques sur les médias sociaux qui n’atteignent pas le seuil de l’infraction pénale mais qui causent néanmoins un préjudice important”, explique le communiqué. Il s’agit notamment d’injures racistes, de promotion de l’automutilation, de troubles de l’alimentation, ou encore de désinformation dangereuse contre les vaccins. Bien sûr, les conditions générales des réseaux sociaux interdisent déjà la plupart de ces contenus. Pourtant, ils sont souvent autorisés à rester en ligne “et sont activement promus par les algorithmes” regrette le gouvernement.

Cette deuxième nouvelle obligation vise les entreprises de “catégorie 1”. Celles-ci devront mettre à la disposition de leurs utilisateurs adultes des outils leur permettant de choisir s’ils veulent être exposés à un contenu légal mais préjudiciable. Et ce, même si la plateforme tolère le contenu en question.

À savoir que les entreprises de “catégorie 1” sont celles qui comptent le plus grand nombre d’utilisateurs, qui ont la plus grande portée et donc, qui présentent donc le plus grand risque.

Une présentation prochaine

Pour conclure, ces mesures constituent une première étape utile pour faire peser sur les entreprises de médias sociaux la charge et la responsabilité de créer un espace sûr pour tous leurs utilisateurs.

Pour rappel, le projet de loi sur la sécurité en ligne devrait être présenté à la Chambre des communes dans un avenir proche.

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