Depuis samedi matin, il n’est plus possible de se connecter au réseau social que par le biais d’un VPN. Twitter a confirmé samedi après-midi un blocage de son réseau social par Moscou. Le matin même, le groupe de monitoring Netblocs a observé une chute majeure du trafic en provenance de Russie sur la plate-forme de micro-blogging. Un filtre a visiblement été mis en place chez la plupart des opérateurs du pays pour bloquer l’accès au réseau social. Quelques individus parvenaient occasionnellement à passer entre les mailles du filet en utilisant un VPN. Une situation confirmée dans l’après-midi par des journalistes de la BBC. La veille, Moscou avait déjà limité l’accès à Facebook, par crainte, sans doute, de voir ses citoyens échanger avec le monde extérieur et voir défiler des vidéos et photos de la guerre en Ukraine. L’opinion publique serait majoritairement opposée à cette guerre. Moscou a d’ailleurs décidé de condamner fermement toute personne qui parlerait d’une guerre. Officiellement, la Russie ne mène qu’une “opération spéciale” dans le pays. Les médias nationaux peignent un tableau radicalement différent du conflit en se concentrant sur les affrontements du Donbass, où la majorité russophone supporte l’intervention de la Russie. Des images de soldats russes qui se rendent aux Ukrainiens, de militaires morts sur le bord des routes circulent sur les réseaux sociaux ces dernières heures. Des images qui pourraient impacter l’opinion publique russe. A Saint-Pétersbourg et Moscou, plusieurs centaines de citoyens russes ont déjà été arrêtés vendredi, pour avoir marqué leur désaccord avec la politique de leur pays. Les Russes qui s’opposent aux actions de Poutine risquent outre une amende et une arrestation, l’ouverture d’un casier judiciaire qui pourrait leur fermer les portes de nombreux emplois. De son côté, Twitter a réagi en déclarant “nous pensons que les gens devraient avoir un libre accès à l’Internet, en particulier durant ces moments de crise.” L’entreprise américaine tente de trouver une solution pour contourner la censure.