Test – Horizon Forbidden West : la grande aventure

Cinq ans après Horizon Zero Dawn, les Néerlandais de Guerrilla Games nous livrent enfin la suite très attendue de ce fantastique jeu d’action-aventure, qui était parvenu à s’imposer comme l’un des incontournables de la PS4.

Enorme succès critique et commercial, Horizon Zero est l’une de ses franchises exclusives à la PlayStation qui est née sur la dernière génération de consoles et qui est parvenue à s’ériger comme l’une des licences incontournables de chez Sony. Rien de surprenant dès lors à ce que l’éditeur nippon ait donné rapidement son feu vert à Guerrilla Games pour une suite.

Les nouveaux environnements sont plus variés que dans l’original.

Horizon Zero Dawn avait été une jolie claque graphique à sa sortie. Et si sa suite frappe encore fort, la surprise est toutefois moindre pour une bonne raison. Horizon Forbidden West est un jeu cross-gen, comme la plupart des titres qui voient le jour actuellement. Il ne faut donc pas s’attendre à la même claque qu’avec le premier volet. Le jeu est très joli, mais il ne s’agit pas à proprement parler d’un titre “next-gen”, au même titre d’ailleurs que Forza Horizon 5, Gran Turismo 7, God of War Ragnarok ou Halo Infinite. Même si ces titres nous en mettent plein les yeux, ils sont encore limités techniquement par le fait qu’ils tournent également sur l’ancienne génération de consoles.

A ce niveau, on notera d’entrée de jeu que quel que soit le support sur lequel vous y jouerez, le titre en met plein les yeux. Les différences visuelles sont mineures entre les versions PS4 / PS4 Pro et PS5. Elles concernent principalement des détails graphiques, des temps de chargement et un chargement plus rapide de certains éléments du décor. Si on applaudit le travail de finition réalisé sur la version PS4 du jeu, qui n’a pas à rougir par rapport à la version PS5, la version PS5 du jeu nous a laissé un goût amer. Les temps de chargement restent longs, certains éléments “poppent” à l’écran, quelques bugs graphiques sont à noter et trop souvent, on sent que les développeurs ont été limités dans leurs choix de level-design par la rétrocompatibilité imposée par Sony.

Les combats de boss sont intenses.

De façon générale, on le sent, les développeurs ont du revoir un peu à la baisse leurs ambitions pour cet épisode. L’univers du jeu n’est pas plus vaste que celui du premier opus, certains passages sont même beaucoup plus linéaires. Ne vous attendez donc pas à un vaste monde ouvert comme on peut en voir dans des Assassin’s Creed ou GTA. Forbidden West reste très balisé. Dans sa structure, le titre de Guerrilla fait encore beaucoup penser à un titre old-gen.

D’habitude, on a également souvent droit au bigger, better, faster avec les suites, et ce n’est pas tout à fait le cas avec Forbidden West. Le jeu n’introduit aucune nouveauté majeure, se contentant de quelques petits ajouts, n’est pas forcément plus vaste que son ainé, ni ne met une claque monstrueuse. Toutefois, ce serait une grosse erreur de passer à côté, car oui, Forbidden West est une aventure qui, bien qu’imparfaite, se déguste chaque minute…

L’aventure est aussi sous-marine.

Le titre s’inscrit dans la continuité du premier volet. La recette n’évolue dans l’ensemble que très peu. On est toujours ici face à un curieux mélange de Zelda et de Tomb Raider, dans un univers post-apocalyptique où l’humanité est retournée à l’âge de pierre et le monde est dominé par des machines prenant la forme de dinosaures. La force du jeu, c’est sans l’ombre d’un doute ses combats extrêmement nerveux et intenses. Le joueur a le choix des approches possibles puisqu’il peut attaquer à distance avec types d’arcs, au corps à corps, il peut placer des pièges explosifs, se la jouer infiltration, pirater les machines pour en prendre le contrôle, ou prendre la fuite. Les approches sont multiples et tout le monde y trouvera son compte. Les affrontements se font ici face à des ennemis titanesques. Comme dans le premier volet, les combats de boss représentent les moments forts du jeu. Il y a toutefois de quoi également s’amuser face aux nombreuses créatures qui peuplent ce monde.

Forbidden West sait se montrer riche avec son système d’upgrades et d’expériences, son système de craft et d’améliorations d’armes et d’équipements. Il faudra sans cesser looter, récupérer des plantes dans la nature pour fabriquer des flèches et potions, partir en chasse… Entre quelques combats, on se surprendra à admirer les paysages superbes du jeu et à vaguer à quelques occupations dans des villages, havres de paix dans l’univers d’Horizon, où l’on peut faire le plein d’équipements.

La mise en scène est soignée.

Horizon alterne des séquences de combat et d’exploration dans un open world (très dirigiste toutefois) avec des séquences de plates-formes très croftiennes dans des “donjons” qu’on croirait tout droit sortis d’un Zelda. Des séquences plaisantes également, qui ont toutefois tendance à être moins bien rythmées que le reste, et forcément beaucoup plus linéaires. On rencontre les mêmes problèmes de rythme pour les séquences sous-marines, qui sont probablement les moins engageantes du jeu.

S’il introduit très peu de nouveautés, Forbidden West a le mérite de proposer un terrain de jeu très plaisant, avec des décors tropicaux visuellement épatants, et très agréables à parcourir. L’univers coloré de Forbidden West est clairement la plus belle réussite de cette suite, en plus bien entendu de son bestiaire plus varié et de son arbre de compétences plus chargé…

Côté contenu, on n’a pas forcément droit à davantage que dans le premier volet. La quête principale s’expédie en 15 heures environ. Le joueur lambda y passera 20 à 40h, en participant aux multiples quêtes annexes, de qualité variable. Si la mise en scène du jeu est soignée, on regrette que son scénario ne soit guère très passionnant. La quête d’Aloy, le personnage principal du jeu, nous amène à explorer le monde pour le sauver d’une catastrophe terrible… Les cinématiques sont bien fichues, mais les personnages principaux manquent de charme et restent trop creux pour qu’on s’y attache. En particulier Aloy et son sourire béat.

L’univers du jeu est assez varié graphiquement.

Techniquement, le jeu reste très joli. La modélisation des visages est à couper le souffle. L’attention aux détails impressionne également. Qu’il s’agisse des herbes hautes qui se plient sous le vent, des créatures de métal qui s’animent sous nos yeux écarquillés ou des détails sur le visage d’Aloy, Guerrilla a vraiment poussé dans ses derniers retranchements la PS4. Sur PS5, le jeu est un peu plus joli, mais on n’en reste pas moins déçu par la finition. Les bugs sont nombreux, le frame-rate pas toujours stable et quelques soucis techniques viendront entacher dans la progression. Rien de très grave en soi, mais on le sent, Horizon Forbidden West ne peut pas vraiment prendre son envol en raison de sa conception cross-gen. Cela se ressent le plus dans la construction de son univers, qui reste très linéaire, avec des zones de jeu généralement assez petites – plus même que dans le premier volet!

Qu’à cela ne tienne, cette suitese révèle toutefois très réussie, aussi bien techniquement qu’au niveau de son aventure, très plaisante à suivre. Le gameplay a évolué dans le bon sens avec un arbre de compétences plus riche, plus d’options dans les combats grâce notamment aux tirs secondaires et surtout la possibilité d’améliorer ses armes grâce au loot. Bref, une suite qui ne parvient pas vraiment à surprendre mais qui assume parfaitement son manque de prise de risque et offre un excellent divertissement de bout en bout.

Conclusion

Avec Forbidden West, Guerrilla Games livre une suite très convenue à l’excellent Horizon Zero Dawn. Les nouveautés sont relativement maigres et il faut bien l’avouer, on n’est jamais vraiment surpris dans cette suite, qui offre un terrain de jeu de taille comparable à celui du premier volet, qui ne prend pas de gros risques au niveau de la recette mais apporte quelques jolies nouveautés toutefois niveau gameplay, avec un plus vaste arbre de compétences, de nouvelles attaques secondaires et surtout la possibilité d’améliorer son équipement avec le loot amélioré. On sent donc très bien la montée en puissance du personnage. La recette reste elle, la même, avec un mix de Tomb Raider et de Zelda dans un univers post-apo dans lequel les hommes sont retournés à l’âge de pierre et affrontent des machines titanesques à coups de flèches et de lance. On le sent, cette suite a souffert de son statut de jeu cross-gen. Le titre n’est pas aussi ambitieux qu’il aurait dû l’être, notamment dans la conception de son level-design, finalement très dirigiste. Les décors colorés et tropicaux de Forbidden West, son univers riche et son aventure palpitante en font toutefois un titre très plaisant à parcourir. Le jeu de Guerrilla brille, outre par son aventure, par ses affrontements intenses et sa réalisation soignée. On notera au passage que si le jeu est un peu plus joli sur PS5, le résultat est très convaincant aussi sur PS4 et PS4 Pro. Si l’on est donc un peu déçu par le manque d’ambition, difficile de ne pas succomber au charme de cette suite, parfaitement maîtrisée. 

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Horizon Forbidden West

Gameplay 9.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 9.0/10
Bande son 8.5/10
Finition 7.5/10
8.3

On aime :

Un univers riche, qui ne demande qu'à être exploré

Les combats de boss, prenants

Quelques paysages à couper le souffle

Un gameplay très nerveux

La version PS4 s'en sort très bien

On aime moins :

Une suite sans grande surprise ni nouveauté

Mal optimisé sur PS5 : ralentissements et bugs sur un jeu cross-gen, c'est surprenant

Plus linéaire que son ancêtre

Quelques problèmes de rythme dans l'aventure