Test – Diplomacy is Not an Option : le tower defense en low poly

Actuellement en early access, Diplomacy is Not an Option est la première production du studio russe Door 407. Un accès anticipé prometteur pour un titre qui ne demande qu’à être agrémenté en contenu.

C’est devenu le mode de lancement à la mode des petites productions indépendantes. À l’approche de la version finale de leur jeu, les plus petits studios de jeux vidéo le mettent déjà en vente pour recueillir les avis des joueurs. C’est alors l’occasion pour le studio de voir ce qu’il peut changer ou améliorer dans son titre avant le lancement officiel intervenant bien souvent plusieurs mois après la sortie en accès anticipé. 

Le tout jeune studio russe Door 407 a choisi d’adopter cette approche pour sa première production : Diplomacy is Not an Option. DINAO, c’est comme ça que nous l’appellerons, se présente comme un petit jeu de gestion / stratégie made in Unity créé dans le but de permettre aux développeurs d’avoir un premier pied au sein de l’industrie en se faisant connaître.

En réalité, il faut savoir que DINAO ne se présente pas comme un traditionnel jeu de stratégie et de gestion. A ces deux aspects vient s’ajouter une composante de tower defense bien ancrée. En effet, vous devez à tout prix protéger votre hôtel de ville contre de multiples vagues d’ennemis toujours plus nombreux. Pour cela, vous devrez placer avec parcimonie vos différentes unités pour éviter que l’ennemi ne vienne à bout de votre QG. C’est à peu près tout ce que vous aurez à faire dans le jeu. Certes, le titre est redondant, ce dont nous parlerons plus tard, mais manie habilement tous les aspects d’un jeu de gestion/stratégie.

Toutes les parties débutent de la même manière…

Dans DINAO, vous incarnez un roi devant à tout prix défendre son royaume contre la révolte paysanne. Vos serfs en ont marre des miettes de pain que vous leur laissez et il est de votre devoir de les empêcher de mettre à feu et à sang votre paisible territoire. Pour cela, vous userez de la force, quitte à verser du sang au passage. Tout au long de la campagne, vous traverserez tout le royaume dans le but d’empêcher la fin de votre règne.

Une campagne qui sert principalement de fil rouge pour enchaîner les missions. En effet, excepté de brefs choix influençant la suite de votre histoire (il faudra par exemple, en début d’aventure, choisir entre votre devoir pour la patrie ou rallier les paysans et devenir un traître), DINAO s’engouffre dans une certaine répétitivité avec un enchaînement de missions toutes semblables entre elles.

En effet, la structure des missions reste quasiment toujours la même. Vous débutez avec un Hôtel de Ville au milieu de nulle part et devez construire votre défense et des habitations pour faire face aux vagues d’ennemis. Au fur et à mesure que les jours passent, vous accueillerez de nouveaux habitants, venant travailler dans vos mines pour vous rapporter des ressources, mais également qui peuvent servir de bûcherons, pêcheurs, bâtisseurs ou encore soldats. Il faudra alors trouver un juste équilibre entre la création des bâtiments de ressources, des défenses et des bâtiments d’utilité publique. Autant vous le dire de suite, la tâche s’avère ardue…

Il va falloir bien se préparer, car les révoltes paysannes sont ardues.

Le temps s’écoule plutôt vite. Vous commencerez la partie et l’on vous dira que la première vague d’ennemis arrivera au troisième jour. Vous avez alors trois jours et deux nuits pour vous préparer à l’envahisseur en construisant vos défenses et en formant votre armée. Problème : tous les recrutements et les constructions consomment énormément de ressources qui prennent du temps à être amassées. Et du temps, vous n’en avez que très peu. C’est là que vous vous rendez compte du défi que présente DINAO. Si vous êtes mal préparé, vous ne passerez même pas la première vague…

Lorsque les ennemis vous attaquent, ils ne font pas dans la demi-mesure. Au début par centaines puis plus tard par milliers, les paysans s’acharnent sur vos remparts et soldats et peuvent très vite anéantir toute votre partie. Il faut ainsi bien se préparer en attendant la vague suivante. On expliquait plus haut que le temps s’écoule plutôt vite, mais ce peut très bien être un point positif. Si la tâche est ardue, on est assuré d’assister à des parties au rythme effréné, lors desquelles on ne s’ennuie que très peu.

Visuellement, on ne peut pas vraiment dire que DINAO mérite le Game Awards des plus beaux graphismes. Développé sur Unity, le titre affiche des modèles en low poly dans un environnement cartoon très simpliste. Et pourtant, force est de constater que l’univers fait mouche et qu’il nous plaît. D’ailleurs, mention très bien pour les cinématiques, elles aussi très simples, mais tellement drôles avec une mise en scène et des dialogues bien travaillés et à l’humour caustique.

Quoique fort simplistes, les cinématiques sont empreintes d’humour et très agréables à visionner.

En parlant de l’univers et de la direction artistique de DINAO, évoquons le sound design du titre. C’est peut-être l’un des points les plus décevants tant le tout est très peu harmonieux et agréable à l’oreille. Les mélodies sont toutes semblables entre elles et ne nous ont franchement pas marquées. Pire encore, les bruitages sont très éreintants, avec lorsque l’on multiplie la formation de soldats, des petits cris tous identiques qui s’enchaînent très vite et qui tapent sur le système.

S’il est actuellement en phase d’early access, Diplomacy is Not an Option a pourtant l’allure d’un jeu abouti. Le jeu étant peu gourmand, il exempté du moindre ralentissement ou bug. Les développeurs ont bien peaufiné leur titre avant de le proposer au grand public, et l’expérience n’en est que meilleure. S’il fallait donner un point sur lequel ils auraient pu davantage travailler, ce serait le pathfinding de nos unités. Plutôt datée, la manière dont les soldats rejoignent un point B depuis un point A est intrigante et pas toujours des plus optimisée, avec parfois des détours incompréhensibles alors qu’un chemin plus direct est possible.

Le titre pourrait enfin bénéficier d’une réévaluation du contenu proposé. Certes, le jeu n’est pas bien cher (21€), mais le contenu actuellement proposé est vraiment maigre. Outre la campagne, on retrouve un mode sans fin dans lequel les vagues d’ennemis s’enchaînent … sans fin. Un mode sympa dans les premières heures, mais qui s’avère très vite lassant et répétitif. On espère ainsi que les développeurs agrémenteront leur titre dans les prochains mois.

Conclusion

Avec Diplomacy is Not an Option, Door 407 nous livre un jeu de stratégie terriblement efficace, qui parvient à se démarquer de par son originalité avec son esthétique low-poly et son concept de défense de place forte. Avec sa petite production sans grande prétention, le studio russe prouve qu’il connaît bien les mécaniques nécessaires à ce type de jeu et qu’il ne lui manque plus qu’à peaufiner le tout. En effet, pour cette version en accès anticipé, DINAO paraît un poil trop répétitif et légèrement faiblard en contenu. Seulement deux modes de jeu, fort semblables sont disponibles, et la campagne n’est qu’une succession de missions de défense du château face à des vagues d’ennemis. Toutefois, la répétitivité des missions est plutôt vite éclipsée par le défi ardu imposé par le titre, venant notamment des innombrables vagues d’ennemis qui se succèdent très vite au rythme effréné du temps. Notons également l’aspect gestion combiné à la stratégie, plutôt simpliste, mais ô combien efficace. La direction artistique fait elle aussi mouche. Nul doute que sur la durée, grâce à des mises à jour en contenu, Diplomacy is Not an Option parviendra à se faire un nom. Son tout petit prix joue également en faveur de son capital sympathie… 

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Diplomacy is Not an Option

Gameplay 7.5/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 7.0/10
Bande son 6.5/10
Finition 7.0/10
7.0

On aime :

Des mécaniques de gestion solides

Des cinématiques bien drôles

L'aspect stratégie bien présent

Une difficulté certaine imposée par le rythme effréné des parties

Un prix correct (21€)

On aime moins :

Une bande son franchement pas mémorable

Un pathfinding catastrophique

Des parties trop semblables