Aux États-Unis, des robots patrouillent à la frontière mexicaine

Les tests américains de chiens de patrouille robotisés ont lieu à la frontière mexicaine. 

Des robots pourraient un jour patrouiller le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Leur but ? Pister les migrants sans papiers et les trafiquants de drogue.

En effet, les États-Unis testent des chiens de patrouille robotisés le long de leur frontière avec le Mexique. Ghost Robotics est l’entreprise qui a mis au point ces chiens. Elle a déjà présenté un robot à quatre pattes équipé d’un fusil de sniper fixé sur son dos. En réaction, une association de défense des droits de l’homme critique l’initiative. Elle la qualifie de “désastre pour les libertés civiles” et demande à Washington d’annuler le programme. En clair, elle explique craindre que la situation glisse vers une dystopie anti-immigrés.

Un “coup de pouce” pour les gardes-frontières

Les tests des robots se sont déroulés à El Paso, au Texas, là ou se trouve la frontière internationale.

Gavin Kenneally, le directeur des opérations de Ghost Robotics, a déclaré que le chien-robot non armé de 45 kg avait été “élevé” pour marcher sur du sable, des rochers et des collines, ainsi que dans des environnements construits par l’homme, comme des escaliers. Ils seront autonomes, possèderont une option de contrôle à distance et enverront des flux vidéo en direct aux opérateurs. En bref, la mission de ces chiens-robots est clairement de patrouiller la frontière.

“Dans une zone désertique, les chiens ont été programmés pour simuler une mission de sentinelle”, a déclaré le département de la sécurité intérieure (DHS) dans un billet de blog. Pour le département, l’ajout de renforts mécaniques quadrupèdes constitue “une utilisation intelligente des ressources”. Ainsi, cette technologie permet de “multiplier les forces” des patrouilles gardes-frontières et que ces chiens pourraient constituer des “renforts mécaniques”. 

Entre 2017 et 2020, le service des douanes et de la protection des frontières a reçu plus de 743 millions de dollars pour les technologies de sécurité. Les chiffres proviennent d’un rapport publié l’an dernier par le bureau de l’inspecteur général du DHS. La mission du service en question est de superviser la surveillance des frontières.

“Un désastre”

Jeudi dernier, l’American Civil Liberties Union a averti que le projet de Washington d’utiliser des chiens de patrouille robotisés à ses frontières était “un désastre en matière de libertés civiles”. Des centaines de milliers de personnes fuyant la dévastation climatique, la violence et “les économies ruinées par le capitalisme du désastre n’ont pas d’autre choix que de venir à la frontière américaine pour chercher un refuge sûr”, a déclaré Jacinta Gonzalez à TRT World. Elle est directrice de Mijente, un foyer politique prônant la justice raciale, économique, de genre et climatique.

Les défenseurs des droits de l’Homme pointent souvent du doigt les agents fédéraux opérant le long de la frontière mexicaine. Ils les accusent de mauvaise conduite et de mauvais traitements à l’égard des migrants et des demandeurs d’asile. Aussi, les défenseurs des réfugiés ont vivement critiqué l’administration de Joe Biden. Ils dénoncent un nombre croissant d’immigrants détenus dans des installations privées.

“Le gouvernement doit retirer cette proposition dangereuse et l’administration Biden doit freiner le glissement de notre pays vers une dystopie anti-immigrés”, a déclaré l’American Civil Liberties Union. “Rien n’illustre plus clairement une approche déshumanisante des personnes qui migrent que la création de chiens robotisés pour les terroriser”, a complété dans un communiqué Lisa Koop, directrice associée des services juridiques du National Immigrant Justice Center.

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