Photo by JOHN THYS / AFP

La lanceuse d’alerte Frances Haugen estime que l’Europe doit réguler l’Internet

L’ancienne employée de Facebook, qui a dénoncé le réseau social de Mark Zuckerberg pour avoir placé les profits avant la sécurité, estime que l’Europe « a le pouvoir de changer les choses. »

Ce lundi, Frances Haugen, la lanceuse d’alerte de Facebook, s’est exprimée devant les eurodéputés à Bruxelles. Elle a apporté son témoignage sur les pratiques de Facebook et a commenté le projet européen de régulation du net, estimant qu’il s’agit d’un projet avec un potentiel important.

« Les règles de l’Union européenne sur les services numériques (DSA) peuvent être une opportunité de changer le monde numérique pour toujours, de forcer les plateformes à ne plus innover uniquement selon leur propre profit et de sauver nos démocraties », a déclaré l’ancienne employée de Facebook, qui travaillait en tant qu’experte en mégadonnées.

Lors de son discours aux eurodéputés, Frances Haugen a dénoncé Facebook pour avoir placé les profits avant la sécurité du public. Elle a expliqué comment Facebook « crée des divisions dans les communautés et fragilise nos démocraties ». Elle a indiqué que ces pratiques étaient connues au sein de l’entreprise, mais que la société a malgré tout choisi délibérément de continuer à mettre la priorité sur son profit plutôt que sur la santé et la sécurité des utilisateurs.

Il faut mettre fin à l’opacité

Selon Frances Haugen, le problème réside principalement dans le manque de transparence avec lequel Facebook est administré. « Personne en dehors de Facebook, pas même les gouvernements et les autorités, ne sait ce qui se passe réellement à l’intérieur », indique Frances Haugen. « Il est impossible pour les autorités de mener des enquêtes internes sur Facebook, car l’accès aux données impliquerait la violation du secret de marché », explique-t-elle. « Cela crée une situation dans laquelle Facebook est le seul à bord. Facebook ne peut pas continuer à être juge, jury, procureur et témoin. Cela n’est plus tenable. »

Face à cette situation, la lanceuse d’alerte estime que les autorités doivent faire « ce qu’elles ont toujours fait quand le marché a dérapé, c’est-à-dire imposer des règles ».

« Si le DSA est correctement appliqué, l’Europe a le pouvoir de changer les choses. Je ne pourrais pas être plus reconnaissant envers l’UE de prendre ce problème au sérieux », a-t-elle indiqué aux eurodéputés. « Le DSA peut devenir le mètre étalon du monde numérique et inspirer d’autres pays, dont l’Amérique, pour sauver nos démocraties. Nous devons agir maintenant ».

Les eurodéputés qui dirigent les discussions visent l’établissement d’un compromis sur cette question d’ici 2022. Une position commune sur ce projet de loi devrait être prise ce 25 novembre.

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