Test – Kena Bridge of Spirits : une aventure digne d’un film d’animation

Si le titre a fait grand bruit grâce au coup de pouce de Sony en termes de communication, Kena: Bridge of Spirits est le premier jeu d’un studio indépendant spécialisé dans l’animation. Un savoir-faire que l’on ressent tout au long de cette aventure.

Annoncé lors d’un évènement consacré à la Playstation 5, Kena: Bridge of Spirits est un jeu d’aventure développé par les membres d’un studio indépendant nommé Ember Lab. Il s’agit en réalité de leur tout premier jeu vidéo, ceux-ci étant plutôt spécialisés dans la création d’animation 3D pour des publicités et courts-métrages. Le pari était donc de taille pour ce studio qui devait non seulement faire ses preuves dans le milieu du jeu vidéo, mais en plus contenter les joueurs attendant le titre de pied ferme grâce à sa mise en avant par Sony.

Après un petit report, le titre est désormais disponible et le résultat est finalement très convaincant. Le jeu raconte l’histoire de Kena, une jeune fille armée d’un bâton dont la tâche est de guider les esprits. Dans le but d’atteindre un sanctuaire sacré dans une montagne reculée, celle-ci passe par un village abandonné et en proie à une corruption grandissante qui détériore la forêt dans laquelle il se trouve. Pour y remédier, Kena va aider les esprits des défunts qui persistent à rester aux alentours du village. Dans son périple, elle va s’allier à de petites créatures mignonnes nommées “Rot” qui vont la suivre et l’aider.

Kena: Bridge of Spirits ressemble à s’y méprendre à un film d’animation.

Sans être un jeu particulièrement innovant, Kena: Bridge of Spirits est un jeu d’aventure qui possède de nombreuses qualités, à commencer par son enrobage on ne peut plus charmant. Ember Lab démontre bien son savoir-faire audiovisuel tout au long du jeu. Le titre est magnifique, que ce soit sur PC, Playstation 5 et même la version Playstation 4 qui, malgré sa technique inférieure ainsi que son framerate à 30 images par seconde, reste particulièrement réussie. On remarque tout de même une petite différence entre le rendu en jeu et les nombreuses cinématiques précalculées, réalisées comme de véritables séquences d’animations 3D avec un autre format d’image, qui sont forcément encore plus belles et bénéficient d’une très bonne réalisation.

On sent également une réelle expérience sur les animations des personnages et des créatures que l’on rencontre. Tout est parfaitement animé, en résulte un univers rempli de détails, qui paraît très vivant malgré que l’on y croise peu de personnages finalement. Kena propose également un très bon travail sur le sound design ainsi qu’une bande-son très réussie. De nombreuses pistes joyeuses et mystérieuses que l’on doit à l’artiste Theophany. Le titre est entièrement doublé en anglais, dommage qu’il n’y ait pas plus de choix à ce niveau.

Le jeu est une réussite visuelle.

Kena: Bridge of Spirit est cependant un petit peu moins convaincant dans l’expérience qu’il délivre. Le titre est un jeu d’aventure assez basique sur de nombreux aspects, un mélange standard d’exploration, de plate-forme, de combats et d’un peu de réflexion. Tous ces éléments sont pourtant efficaces et vont très bien ensemble, mais la formule est loin d’être originale. Le village central relie différentes zones souvent linéaires, certaines sont plus ouvertes que d’autres mais la progression est plutôt dirigiste. Malgré sa linéarité, le monde laisse un peu de place à l’exploration puisqu’il est possible de trouver quelques collectables. Ces éléments restent du contenu annexe et n’ont pas d’impact très important sur nos capacités, ce qui est un peu dommage. Sont cachés un peu partout des points de compétences permettant d’améliorer légèrement les capacités de combat de notre héroïne mais aussi des coffres contenant argent et chapeau à faire porter aux petits Rots.

Ces petites créatures sont tout de même très utiles. Si nombreuses d’entre elles nous rejoignent naturellement au fil de l’histoire, beaucoup d’autres sont cachées un peu partout. Plus il y en a, plus leurs capacités grandissent. À la manière d’une troupe de Pikmin, les Rots vont assister Kena de différentes manières. Ceux-ci se révèlent par exemple très utiles pour la résolution d’énigmes puisqu’il est possible de leur demander de soulever des objets ou d’activer des mécanismes. À l’aide d’une larme de la forêt, ils peuvent également se regrouper temporairement pour créer une créature capable de détruire la corruption. C’est d’ailleurs le grand rôle qu’ils vont jouer durant les combats, c’est grâce à eux et aux pouvoirs de Kena que la forêt peut être purifiée.

Les phases de combat prennent généralement place dans un endroit corrompu. Kena se bat grâce à son bâton qu’elle peut également transformer un arc au besoin. De nombreux ennemis naissent de cette corruption et il faudra utiliser toutes ces capacités pour en venir à bout. Les attaques fortes, faibles, esquives et gardes sont plutôt classiques mais la diversité des ennemis et de nouvelles idées apportent un peu de fraîcheur à la formule. Les Rots peuvent nous venir en aide une fois une jauge de Courage remplie. Il est possible de réaliser des attaques puissantes avec eux ou encore de les envoyer sur les ennemis pour les étourdir. Mais il sera surtout important de les envoyer sur les noyaux de corruption pour pouvoir les détruire, de nombreux affrontements ne s’arrêtent que lorsque ce noyau est pulvérisé.

Kena utilise ses pouvoirs pour se battre.

Les sensations manettes en main sont agréables même si le système de visée peut occasionner quelques petits problèmes de caméra. Les ennemis ne se laissent pas faire, en particulier les boss qui offrent des affrontements assez intenses. Le titre est parfois assez corsé, et ce même dans le mode de difficulté standard. Il n’est pas toujours possible de se soigner donc chaque coup reçu a son importance. Deux autres difficultés plus élevées sont disponibles ainsi qu’un mode plus facile qui réduit l’agressivité des ennemis. Kena: Bridge of Spirits possède une durée de vie qui tourne autour des dix heures pour voir le générique de fin, et un peu plus pour les complétionnistes.

Le premier titre de Ember Lab ne déçoit pas, si ce n’est peut-être sur le manque d’originalité de sa proposition et sur un petit manque de sentiment de progression dans nos capacités. Même au niveau de son scénario, Kena s’en sort bien. Sans forcément être trop présente ou trop bavarde, l’histoire contée est efficace et touchante. Le thème de la mort est traité avec soin et l’ambiance du jeu sait se montrer plus sombre et mélancolique à de nombreux moments. Grâce aux masques qui les représentent, Kena aide ces esprits à se défaire de leurs regrets et à partir en paix. Une idée qui n’est pas sans rappeler un certain Zelda Majora’s Mask, dont le studio a consacré un court-métrage d’animation non-officiel il y a plusieurs années.

Conclusion

Exclu temporaire au catalogue PS4/PS5, Kena: Bridge of Spirits est le premier jeu d’un studio indépendant nommé Ember Lab. Studio qui avait jusqu’ici travaillé sur de l’animation 3D pour la réalisation de publicités ou de courts-métrages. Le titre raconte l’histoire d’une jeune fille dont la tâche est de guider les esprits des défunts qui se sont égarés vers l’au-delà. Celle-ci passe par un village en proie à une corruption grandissante qui détériore la forêt dans laquelle il se trouve. Kena part donc aider ces esprits en compagnie de petites créatures mignonnes nommées les “Rots”. Bien que très classique dans sa proposition, Kena: Bridge of Spirits s’impose comme un jeu d’aventure efficace, mêlant exploration, plate-forme, combat et réflexion. Le savoir-faire du studio se ressent dans l’animation et les visuels du jeu qui sont magnifiques, rappelant souvent une production animée. Ember Lab nous offre ici un monde détaillé et vivant, même sur Playstation 4 avec une version moins performante mais réussie. Kena ne parvient toutefois pas vraiment à surprendre avec sa construction linéaire et son gameplay sans originalité. La formule de Kena fonctionne mais reste très basique. Ses combats sont pourtant assez variés et exigeants, en particulier lors des combats de boss, intenses. Le premier jeu d’Ember Lab n’en mérite pas moins le détour.

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Kena: Bridge of Spirits

Gameplay 7.5/10
Contenu 7.0/10
Graphismes 9.0/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.0/10
7.9

On aime :

Une vraie réussite visuelle

Un scénario touchant

Des combats intenses et exigeants

Une très bonne bande-son

On aime moins :

Très peu d’originalité

On a pas vraiment l’impression d’évoluer au fil de l’aventure

Une aventure qui se termine trop vite