21 ans après une sortie en grande pompe et un immense succès, Diablo II fait l’objet d’une réédition remise au goût du jour. Un hommage à ce hack n’ slash du début du XXIe siècle sur lequel on ne crachera pas. Souvenez-vous. Le 29 juin 2000, Diablo II débarquait sur PC et faisait l’effet d’une bombe. 184.000 exemplaires du titre seront vendus le jour de sa sortie tandis que quatre millions de copies seront vendues après un an. Un titre qui aura donc connu un énorme succès commercial et qui a réussi à générer une immense base de joueurs autour de lui. 21 ans plus tard, Diablo 2 revient sur PC … et consoles ! Une ressortie qui ne se fait pas sans la moindre modification, puisqu’il s’agit ici d’un remaster : graphismes modernisés, interface revue et quelques nouveautés. Comme toute bonne réédition, Blizzard conserve l’essence-même de Diablo II avec cette Resurrected Edition. On retrouve parfaitement l’ambiance du titre de base, aidée évidemment par une histoire tout simplement réussie et qui plaît toujours autant. C’est un fait, si la franchise Diablo a connu autant de succès à travers ses trois épisodes, c’est en grande partie grâce à son univers, mais pas que. Son gameplay si particulier a notamment défini un genre, le hack n’ slash, et nombreux sont les jeux actuels à s’inspirer de ce qu’a pu faire Diablo en son temps. On y tranche des zombies, goules et autres monstruosités en série, en explorant de vastes niveaux remplis de loot. En appuyant sur une seule touche, on peut directement revenir à la version de 2000. Nostalgie quand tu nous tiens … Avec D2R, Blizzard compte principalement jouer avec la corde sensible des joueurs trentenaires nostalgiques des hack n’ slash du PC. Diablo 2 Resurrected est un formidable hommage au titre de l’an 2000, mais respecte un petit peu trop les fondamentaux du titre. En effet, l’interface a par exemple été (très) légèrement modernisée, mais nécessite toujours que l’on attribue à chaque nouvelle partie les attaques aux raccourcis fonctions (F1 à F12) pour qu’ensuite, on puisse s’en servir avec les le clic gauche ou droit de la souris. Le constat est identique pour l’inventaire, qui n’a que trop peu évolué et qui ne colle pas avec les habitudes d’aujourd’hui. Il se remplit très (trop ?) vite et il est impossible d’empiler les objets de même type. Il n’est alors pas rare que nous devions lâcher du matos qui aurait pourtant pu nous servir, ou que nous revenions en ville déposer dans notre coffre une partie de notre inventaire. Un système qui, certes, est identique au titre de base, mais qui a mal vieilli et qui gâche l’immersion et la progression. Toutefois, comment reprocher à un remaster de garder tout ce qui faisait le charme du titre d’origine et d’y apporter un bon coup de polish ? Car il faut bien l’avouer, Diablo 2 Resurrected reste une ponte du hack n’ slash. On peut toujours choisir d’incarner une des 7 classes de personnage, parmi lesquelles le Paladin, l’Amazone ou encore le Nécromancien, pour ensuite foncer dans des multiples donjons où il faudra déchiqueter à toute berzingue les hordes de méchants. Les affrontements restent terriblement jouissifs, notamment dans les niveaux les plus avancés, où des combats mous laissent place à un gameplay nerveux et exigeant. Si, en plus, vous partagez le plaisir de jeu avec un compagnon, alors vous ne vous ennuierez à aucun moment. Dommage toutefois qu’il faille passer par les serveurs d’Activision Blizzard, pas toujours stables et adaptés au multi. Diablo II reste un jeu terriblement addictif. Et à la manette, c’est encore mieux ! Une des principales nouveautés, et elles sont rares, de ce Diablo II Resurrected est sans conteste le support des manettes de jeu. A l’époque, le titre était sorti uniquement sur PC et ne fonctionnait évidemment qu’avec un clavier et une souris. Cette édition remasterisée débarque également sur consoles de salon et sur Switch, l’occasion de proposer aux joueurs PC de s’essayer à la manette. Et c’est bien simple, on a l’impression que Diablo a été taillé pour la manette. Les déplacements du personnage sont plus fluides et les sorts peuvent tous être attribués à des touches de la manette. On peut également alterner plus rapidement entre les différentes attaques possibles, ce qui est bien plus compliqué à la souris. On regrettera en revanche que l’utilisation de l’inventaire, déjà catastrophique en temps normal, n’ait pas été davantage adaptée à une utilisation à la manette. Tout cela fait que Diablo reste un titre terriblement addictif. Que ce soit en multi ou en solo, les heures de jeu s’égrainent immensément vite lorsque l’on arpente les environnements de Sanctuaire. La durée de vie reste inchangée (elle était déjà énorme) par rapport à la version originale, si ce n’est que le DLC Lord of Destruction est inclus dans la réédition. Aucune autre nouveauté n’a été apportée par les équipes de Vicarious Visions. Soucieux de rester fidèles au cru 2000, les développeurs américains n’ont rien apporté de neuf, ne souhaitant probablement pas perturber l’harmonie d’un titre déjà parfait il y a 21 ans. C’est toutefois dommage, puisque le joueur qui avait joué au titre original n’aura rien de plus à se mettre sous la dent, si ce n’est la nostalgie que lui apportera D2R. La restauration visuelle est tout simplement incroyable. Les cinématiques, par exemple, sont à couper le souffle. Abordons enfin la grosse mise à jour apportée à Diablo 2 : la patte visuelle. C’est bien simple, on ne reconnaît plus le titre original tant les changements apportés sont incroyables. Plutôt, si, on le reconnaît, et on s’amuse même à dénicher les petites différences en passant du mode Legacy (2000) au mode d’affichage actuel par la pression d’une simple touche. Sur ce point, le travail des équipes de Vicarious Visions est colossal. Les niveaux sont désormais bien plus riches et vivants et fourmillent de détails dont ils pouvaient parfois manquer à l’époque. Tous les modèles 3D ont été retravaillés : de la statue aux murs de délimitation en passant par le plus petit détail de l’environnement. Les différents ennemis ont eux aussi été retravaillés, tout comme les PNJ. Leurs animations sont désormais plus modernes, mais également plus fluides. Les cinématiques bénéficient également d’un profond coup de polish, et le résultat est tout bonnement incroyable. Blizzard nous a déjà prouvé qu’il était passé maître dans l’art de la cinématique, notamment avec le trailer de Diablo 4, et il vient encore de nous le prouver avec la vingtaine de minutes de cinématiques présente dans D2R. Diablo 2 nous paraît plus joli que jamais, et ce, aidé par une direction artistique qui parvient toujours autant à nous charmer. Chaque niveau de Diablo 2 Resurrected transpire la désolation. Le Royaume de Sanctuaire ne nous a jamais paru aussi vivant, avec notamment des effets de lumière très réussis et toujours pertinents, sans en faire de trop ni trop peu. La bande sonore a notamment été remasterisée et retranscrit parfaitement l’ambiance sombre et lugubre de Diablo 2. Le remaster reste donc très fidèle au titre de base, ce qui ne sera très certainement pas pour déplaire les fans de la première heure. Conclusion Difficile de ressortir des placards un titre vieux de 21 ans et de le remettre au goût du jour. C’est pourtant ce qu’a superbement réussi à faire Blizzard, avec la réédition de Diablo 2. Le célèbre hack n’ slash bénéficie d’une seconde jeunesse, et paraît plus moderne que jamais. Le lifting visuel, d’abord, est de taille, avec des environnements très jolis, évidemment inspirés du titre original mais bien plus détaillés et riches. La bande son a elle aussi été modernisée et retravaillée, et ce, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Côté gameplay, Diablo 2 Resurrected a certes un peu vieilli, mais la formule fonctionne toujours aussi bien. C’est du hack & slash pur et dur : on massacre à tour de bras des armées de zombies et monstruosités de tous types. Les affrontements avec les différents adeptes de Diablo sont terriblement jouissifs et toujours aussi nerveux. De plus, la prise en charge des manettes, très réussie, vient modifier un gameplay que l’on pensait taillé uniquement pour le clavier et la souris. Si cette Resurrected Edition rend brillamment hommage à Diablo 2, elle n’apporte toutefois que peu de nouveautés et ne modernise pas tous les éléments de l’original. La gestion de l’interface a terriblement mal vieilli, tout comme l’interface, légèrement revue, mais toujours aussi mal conçue. On aurait également été en droit d’attendre de ce remaster du contenu inédit, comme une nouvelle extension par exemple. Ce n’est pas le cas, puisque l’on retrouve le titre de base et son DLC, et c’est tout. Diablo 2 Resurrected surfe magistralement bien sur la vague de la nostalgie et, si vous étiez accro au jeu original, nous ne pouvons que vous renvoyer vers cette réédition, qui devrait à coup sûr vous plaire.