Parmi les titres indépendants attendus cet été sur PC et Xbox, Song of Iron figurait certainement tout en haut de la liste de certains joueurs. Le titre de Resting Relic nous avait certainement charmé avec sa direction artistique soignée… Il ne parvient toutefois à convaincre qu’à moitié. Explications. Cet été aura décidément été très chargé pour les amateurs de jeux indés sur PC et Xbox. Après 12 Minutes, Greak, The Ascent, Cris Tales et Death’s Door, voici un autre prétendant au titre du meilleur jeu indé de l’été qui débarque. Song of Iron aura fait couler beaucoup d’encre depuis son annonce. Il faut dire qu’artistiquement, le titre de Resting Relic a de quoi charmer la rétine avec son univers sombre et ses jeux d’ombres chinoises. Artistiquement, le jeu est une franche réussite. Le studio a choisi de concentrer ses efforts sur le gameplay, plutôt que la narration, qui passe ici au second plan. On incarne un guerrier viking aguerri qui va se retrouver malgré lui au cœur d’une terrible machination. Pas de cinématiques à l’horizon, quelques brefs dialogues seulement, qui n’ont même pas été doublés… Song of Iron est une expérience de jeu minimaliste qui mise tout sur son univers. Car ici, ce sont les superbes décors qui nous racontent une histoire, celle des valeureux guerriers vikings qui arpentèrent un jour les monts enneigés de la Scandinavie, celle aussi des mythes et légendes locaux. Les combats sont techniques, mais pas trop. Le jeu de Resting Relic prend la forme d’un beat them all en 2.5D. Les décors sont en 3D, mais le joueur se déplace sur un axe latéral. Par rapport à un Streets of Rage, le jeu se veut plutôt technique. Il faudra ici apprendre à maîtriser l’esquive et l’usage du bouclier pour parer les coups de ses adversaires. A votre disposition : un large arsenal d’armes qui vont de la hache de guerre à l’épée en passant par l’arc à flèches. Chaque type d’ennemi a sa faiblesse. L’arc se révélera inefficace face à un opposant armé d’un bouclier. En dehors de quelques guerriers, vous devrez aussi affronter différents types de créatures du folklore local. S’il se veut exigeant dans un premier temps, Song of Iron reste toutefois beaucoup plus accessible qu’un souls-like. La mort n’est ici synonyme que de quelques secondes de jeu perdues, tout au plus. La simplicité de ses commandes fait également qu’on apprend vite à maîtriser les rouages du métier. A ce titre, on pourra d’ailleurs regretter que la difficulté ne soit pas un peu plus corsée et que les combats de boss manquent globalement de piquant. Certains panoramas sont superbes. Entre les combats, Song of Iron alterne les séances contemplatives avec ses jolis panoramas et quelques séquences de plates-formes. Rien de bien compliqué en soi. Elles ont toutefois le mérite d’apporter un peu de diversité. Dans l’ensemble, on regrette toutefois que le jeu soit aussi court – comptez 3 heures environ pour en voir le bout -, et que l’aventure se termine sur une note qui ne plaira pas à tous, avec un changement de ton assez radical. Song of Iron est une expérience de jeu très prenante du début à la fin, et si le jeu est globalement très réussi, on ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait été possible de faire encore mieux avec un peu plus de patience et de moyens. Certains aspects du jeu, comme sa narration, ont été bâclés. Le gameplay est solide, mais souffre également de quelques errances. La roulade a tendance à vite devenir votre meilleur allié puisqu’elle vous permettra d’éviter littéralement tous les coups de votre opposant et de le prendre rapidement à revers. Les à-côtés sont également peu nombreux et la rejouabilité forcément très limitée. Pour un petit titre indépendant, Song of Iron parvient toutefois à nous proposer une expérience de jeu singulière, qui nage à contre-courant des plus grosses productions, avec des séquences de jeu souvent contemplatives et un univers plein de charme. L’arc à flèches devient vite une arme incontournable. Techniquement, le constat est également plutôt positif. La direction artistique du jeu est superbe, le titre adopte une patte graphique unique qui lui donne une personnalité à part. On regrette en revanche que certains décors ne soient pas aussi réussis. Dès que le jour pointe le bout de son nez, le jeu a tendance à paraître un peu moins joli. On ressent un manque de détails dans les modélisations de certains objets, comme les arbres ou les habitations en arrière-plan. Même topo pour ce qui est de la bande son, qui souffle le chaud et le froid, avec des musiques très réussies mais aucun doublage, et des sous-titres très mal intégrés à l’écran… On le sent, le jeu a été fini un peu à la hâte. Conclusion S’il fait l’impasse sur la narration pour se concentrer sur l’expérience de jeu, Song of Iron n’en reste pas moins un jeu marquant, en grande partie grâce à sa superbe direction artistique et son jeu d’ombres chinoises. Dans la peau d’un guerrier viking, le joueur se retrouve livré à lui-même face à des hordes de barbares sanguinaires et devra tenter de survivre en s’enfuyant dans la forêt. Classique dans son approche du genre, le titre n’en reste pas moins très plaisant à parcourir avec ses combats techniques, ses séquences de jeu variées qui alternent affrontements, exploration et plates-formes, et surtout, ses superbes panoramas, qu’on ne se lasse pas d’admirer tout au cours du périple. Tout est bien sûr loin d’être parfait. Le jeu se boucle en quelques heures seulement, le final déçoit et on ne peut s’empêcher de penser que le titre aurait sans doute été beaucoup plus marquant si son créateur avait eu le temps de travailler un peu plus sa présentation. L’interface paraît souvent trop dépouillée. Song of Iron n’en reste pas moins un titre prenant et une belle prouesse technique pour son créateur, qui a travaillé pratiquement seul sur ce projet…