3 ans après sa sortie sur PC, Rust s’offre une sortie en grande pompe sur consoles de salon. Si vous viviez dans une grotte les quelques 8 précédentes années, vous êtes plus que probablement passé à côté du phénomène Rust. Le projet, lancé en 2013 via une phase d’early access, permet de s’immerger dans des conditions de vie très rudimentaires et de devoir survivre dans un milieu radioactif extrêmement nocif. A l’origine du titre, un studio que beaucoup d’amateurs de jeux multi connaissent, Facepunch Studios, à qui l’on doit le désormais cultissime Garry’s Mod. Après 5 ans de développement en accès anticipé, Rust sortira officiellement sur PC en 2018, riche d’une communauté très nombreuse. Le succès du titre sur PC est indéniable, et il semblait évident qu’il pointerait un jour le bout de son nez sur consoles de salon. C’est désormais chose faite, puisque Rust est désormais accessible sur Playstation 4 et Xbox One, pour le plus grand plaisir des amateurs de jeu de survie. Avant de se lancer dans Rust, il est extrêmement important de savoir dans quoi vous vous embarquez. Le personnage que vous incarnez se réveille nu au beau milieu de nulle part, sur une lointaine île inconnue aux faux airs de Tchernobyl. Vous remarquerez très vite que vous n’êtes pas vraiment seul, et que vous allez devoir partir d’un simple caillou et d’une torche enflammée pour finalement bénéficier d’un véritable arsenal. L’île sur laquelle vous débarquez est remplie de radioactivité qu’il faudra contenir avec divers accessoires. Ainsi, avec ces deux seuls accessoires en votre possession, votre seule et unique mission sera de survivre. Pour ce faire, il faudra énormément farmer. Récupérer bois, pierre ou encore métaux est primordial pour votre survie et ainsi vous construire un abri, des armes et accessoires. C’est un fait, vous allez passer énormément de temps à amasser des ressources dans Rust, au point parfois de lasser le joueur qui préfèrerait ne pas avoir l’impression de jouer à Farming Simulator. En amassant les ressources dont regorge l’île de Rust, vous allez pouvoir vous construire votre abri et le défendre. Les possibilités de construction sont alors extrêmement nombreuses. Vous pouvez alors construire l’abri de vos rêves dans le matériau que vous souhaitez. Du palace à l’abri de fortune, tout est possible, à condition évidemment d’y accorder le temps nécessaire. Et une fois de plus, pour construire une simple porte, vous allez devoir amasser énormément de ressources. Pour les armes, le constat est le même. Il y a plusieurs dizaines d’armes à crafter, comme une tourelle automatique, un lance-flamme ou une simple arbalète. Il y en a pour tous les goûts et c’est clairement un des gros points forts de Rust qui propose là tout un arsenal complet à se forger. Jeu de survie oblige, la faim, la soif, mais aussi la température de votre corps seront des paramètres à prendre constamment en compte. De ce point de vue, les équipes de Facepunch Studios ont relativement bien dosé ces différents éléments, et l’on ne se retrouve pas toutes les 5 minutes à devoir boire ou manger afin d’éviter la mort. De plus, si les températures glaciales de la nuit ont un impact non-négligeable sur vos compétences, elles ne sont pas extrêmement pénalisantes et permettent malgré tout une exploration. Il est cependant vivement conseillé de vous confectionner le plus tôt possible des habits, et ce, afin de bénéficier d’une protection, certes rudimentaire, mais ô combien cruciale face aux ennemis. L’aspect communautaire et le travail d’équipe sont nécessaires à votre survie. La communauté autour de laquelle Rust tourne est parfois problématique. En effet, s’il est possible d’interagir grâce à de très nombreuses options de dialogue avec les gens autour de vous ou présents sur le serveur et d’espérer forger des amitiés et alliances, il est bien trop compliqué pour un nouveau venu dans le jeu ou sur le serveur de s’acclimater sans mourir. Ainsi, dès que l’on se trouve sans arme ou encore allongé sur le sol dans l’attente de la réapparition, on se retrouve vulnérable et donc à la merci des joueurs présents autour de vous. Ceux-ci n’acceptent que très rarement de vous épargner et ils prennent alors un malin plaisir à se faire votre peau. Il s’agit clairement là d’un des gros points noirs de Rust, qui axe avant tout son gameplay sur l’aspect survie, mais également sur le côté communautaire et la création d’alliances. Sans les joueurs parasites dont regorge Rust, il est certain que l’on prendra du plaisir à débarquer sur l’île. Comme son nom l’indique si bien et comme nous l’évoquions en début de test, le Rust auquel nous jouons est une adaptation sur console du titre déjà présent sur PC depuis trois ans. Si vous jouiez auparavant sur ordinateur, ne cherchez pas ici un quelconque contenu supplémentaire, car il s’agit d’une copie parfaite du titre sorti sur PC. En revanche, les développeurs ont dû s’adapter aux contrôles au pad. Si le gameplay reste profondément le même, au même titre que l’expérience de jeu, il faut parfois chipoter longtemps pour atteindre le menu de son choix. Rust est très clairement le type de jeu que l’on préfère faire sur PC, tant sur consoles, les contrôles sont inadaptés au pad. Vraisemblablement, il semble que les jeux de survie ne soient pas propices à proposer aux joueurs des environnements dignes de ce nom. Valheim, Ark, Rust sont autant de titres à la réalisation graphique relativement décevante, loin de ce qu’on est en mesure d’attendre d’un titre aujourd’hui. Dans le cas de Rust, les paysages ne donnent pas envie d’admirer les panoramas et ce ne sont pas les quelques jolis effets de lumière de nuit qui viendront améliorer le résultat final. Proches d’un Valheim mais en plus propres, les environnements de Rust sont bien trop sommaires et de mauvaise qualité. En revanche, force est de constater que les développeurs de Facepunch Studios ont fait l’effort de soigner l’ambiance de leur titre. La direction artistique est de plutôt bonne facture, tandis que les différentes mélodies sont irréprochables et superbement composées. Jamais une mélodie ne fait tache lors de l’aventure et l’ambiance qu’elles provoquent ajoutent à cette ambiance post-apo/survie que confère le titre. Le constat est malheureusement moins glorieux en ce qui concerne la finition du titre. Nombreux sont les problèmes d’affichage à vous sauter aux yeux pendant que vous gambadez dans les prés verts de Rust, avec notamment de nombreux éléments de l’environnement qui flottent dans le vide, sans attache au sol. C’est d’autant plus problématique dans un titre comme Rust, à la première personne, qui met en avant l’immersion du joueur. De plus, là où le titre était énormément gourmand sur PC à sa sortie officielle, il semble désormais bien moins énergivore sur les consoles de salon. Notre test s’est fait sur Xbox Series S sans le moindre accro, et rares auront été les ralentissements, même s’il en subsiste toujours. Il serait intéressant d’ailleurs de voir sur la génération précédente si les ralentissements sont plus nombreux. Enfin, et c’était déjà le cas sur PC, les serveurs sont tous trop remplis. Limité à 100 joueurs, chaque serveur dispose d’une file d’attente dans laquelle vous pénétrez avant de rentrer dans le jeu. Il faut alors parfois attendre très longtemps pour espérer commencer à jouer, ce qui peut en décourager certains. Autant dire que pour un titre facturé plein tarif, Rust a du mal à convaincre, sous ses airs de free-to-play. Pas sûr qu’il arrive à se faire une place sur consoles… Conclusion Sorti il y a trois ans sur PC, Rust était parvenu à séduire les amateurs de jeux de survie avec ses mécanismes de jeu très réalistes et ses gunfights maîtrisés. Adapter sur consoles un titre dont les commandes et le gameplay sont taillés pour le PC n’est pas chose facile. Facepunch Studios le prouve encore une fois avec Rust, qui souffre d’une prise en main trop complexe pour le pad. Si son concept reste séduisant – survivre seul ou au sein d’une faction sur une île peuplée de criminels -, Rust a très mal vieilli en 3 ans et ses graphismes ne lui rendent guère plus honneur aujourd’hui. La réalisation graphique est pauvre et le titre est très mal optimisé. Les défauts d’affichage sont nombreux et les serveurs constamment saturés. Ajoutez à cela un prix plein, très difficile à justifier au vu de l’apparence de F2P de Rust, et vous comprendrez la déception. Les amateurs du genre y trouveront toutefois peut-être leur bonheur. Avec ses mécanismes de craft évolués et sa communauté très riche, Rust reste l’une des valeurs sûres du genre, aux côtés d’un DayZ. Attention toutefois, mieux vaut s’y plonger avec des amis, sans quoi, l’expérience risque d’être très frustrante…