Test – Paradise Lost : promenade dans un bunker nazi

Paradise Lost avait fait très forte impression lors de sa première présentation il y a quelques mois. Le jeu narratif d’All-in Games propose de partir à la découverte des mystères d’un bunker nazi. 

Parmi les jeux qui nous avaient agréablement surpris lors du dernier Summer of Gaming, Paradise Lost était sans aucun doute l’une des productions indépendantes les plus prometteuses. Tout d’abord, parce que visuellement et artistiquement, le jeu s’annonçait être une claque monumentale. Ensuite, parce que le jeu présentait un univers plein de charme.

La direction artistique du jeu est impeccable.

Dans Paradise Lost, le joueur incarne Szymon, un jeune garçon de 12 ans qui vient de perdre sa maman et se retrouve seul face aux dangers du monde qui l’entoure. Le jeu d’All-in Games prend place en 1980, quelques années après l’anéantissement de l’Europe par le Troisième Reich qui s’est engagé dans une terrible guerre nucléaire avec ses voisins. Szymon part à la recherche de réponses à ses questions dans un mystérieux bunker abandonné, dans lequel sa mère s’est rendue des années plus tôt pour combattre l’envahisseur nazi. Abandonné, le bunker réserve bien des secrets et peut-être les clés du futur pour Szymon.

On se trouve ici face à un jeu narratif au scénario étayé. L’univers du titre est très cohérent et brillamment exploré à travers les nombreuses lettres et artefacts que le joueur découvrira au fil de sa progression. L’expérience se veut avant tout immersive. Et c’est à la fois sa plus grande qualité et son plus gros défaut puisqu’on reprochera très clairement à Paradise Lost de n’être ni plus ni moins qu’un walking simulator sans ambition.

L’ambiance du jeu est travaillée.

Car dans le fond, il n’y a pas grand chose à faire dans ce jeu, à part avancer en ligne droite, ouvrir des portes, lire des lettres et admirer les très jolis décors du jeu. Contrairement à un Call of the Sea, il n’y a pas d’énigmes à résoudre, ni aucune séquence d’action à l’horizon. Pire, les quelques rares interactions avec les décors sont d’un ennui mortel, qu’il s’agisse de l’écoute de messages préenregistrés à l’exploration de salles à la recherche de collectibles. La recette aurait pourtant pu très bien fonctionner si les développeurs avaient pris la peine d’intégrer l’un ou l’autre casse-tête.

Si l’atmosphère du jeu est travaillée, sa prise en main est un véritable supplice malgré la simplicité des commandes. Szymon se déplace excessivement lentement, au point qu’on en vient à se demander pourquoi les développeurs n’ont pas ajouté une touche de course. Cela aurait clairement fluidifié l’expérience. Plus déconcertant encore : les développeurs ont opté pour une caméra qui suit les mouvements du corps de Szymon, avec pour effet des sensations de vertige très dérangeantes, similaires à celles que l’on peut ressentir dans un jeu en réalité virtuelle.

La narration est l’une des réussites du jeu.

Et puis, bien sûr, il y a la question de la luminosité, guère très dérangeante dans les premiers chapitres du jeu, mais qui devient vite un problème par la suite. Il faudra obligatoirement réglé la luminosité de votre téléviseur au maximum pour y voir quelque chose. Et encore, il faudra la plupart du temps se déplacer à l’aveuglette dans les chapitres 3 et 4 de Paradise Lost.

Malgré ces vilains défauts, difficile de ne pas tomber sous le charme de l’univers du jeu, son scénario accrocheur et sa direction artistique impeccable. Visuellement, le jeu est très joli. Les décors sont superbes, l’atmosphère très réussie et les effets visuels soignés. La bande son est également solide, même si les doublages déçoivent un peu.

S’il frôle le fiasco, Paradise Lost s’en sort in-extremis grâce à certaines de ses qualités qui en font un titre que l’on apprécie découvrir malgré ses gros défauts. A 14,99€, l’addition n’est également pas trop salée. Son très faible prix aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Si vous craignez par ailleurs de sombrer dans l’ennui, sachez que l’expérience n’est guère très longue. Vous verrez le bout de l’aventure en moins de 3 heures de jeu.

Conclusion

Avec son univers plein de charme, son scénario accrocheur et sa réalisation solide, Paradise Lost avait tous les éléments en main pour s’imposer comme l’une des bonnes surprises de ce début d’année 2021. Le “walking simulator” d’All-in Games manque toutefois le coche, la faute à une prise en main chaotique. Si le jeu est très accessible, les sensations de vertige vous accompagneront tout au long du récit. Malgré son scénario captivant, le jeu a également du mal à accrocher le joueur, la faute à une prise en main qui manque cruellement de punch. C’est mou, lent et niveau diversité, on a déjà vu beaucoup mieux. Pas une scène d’action à l’horizon ni aucune énigme à résoudre. Vous parcourrez le jeu en ligne droite sans jamais vous prendre la tête. Dommage, car la direction artistique de Paradise Lost lui donnait une identité unique et le scénario du jeu méritait réellement le détour… 

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Paradise Lost

Gameplay 3.0/10
Contenu 4.5/10
Graphismes 8.0/10
Bande son 6.5/10
Finition 4.0/10
5.2

On aime :

Une direction artistique superbe

Visuellement très joli

Un tout petit prix (14,99€)

Un scénario accrocheur

On aime moins :

Un walking-simulator avec des interactions minimalistes

La caméra qui donne des vertiges

Les très mauvais réglages graphiques pour les environnements sombres

Très court (2 à 3h)

Les déplacements très lents de Szymon