Petit titre indépendant au budget restreint, Space Otter Charlie est un metroidvania loin de se prendre au sérieux. Ce n’est pas une tare, puisque ça en fait un titre très plaisant à découvrir et à prendre en mains. Si on nous avait dit qu’un jour on mettrait la main sur un titre dans lequel on contrôlerait une loutre appelée Charlie et qui se balade dans l’espace, on ne l’aurait pas cru. C’est pourtant le pari osé qu’a tenté de relever le studio Wayward Distractions. Un studio qui propose là sa première production. Son fondateur a longtemps travaillé chez PopCap games, studio derrière Plants vs Zombies. Space Otter Charlie arrive donc avec un bagage déjà bien rempli qui lui est évidemment bénéfique. Space Otter Charlie se positionne comme un jeu écologiste. En 2500, les êtres humains ont quitté la Terre, devenue inhabitable suite au réchauffement climatique et à la pollution. Les animaux sont alors les derniers à vivre sur la Planète bleue, mais se rendent vite compte qu’ils ne peuvent rester plus longtemps sur une planète qui leur est devenue hostile. Les loutres prennent alors l’initiative de construire une fusée, et après plusieurs tentatives infructueuses, s’envolent vers d’autres horizons. En utilisant le jetpack, vous allez devoir défier l’absence de pesanteur de l’espace. Vous contrôlez alors la petite loutre Charlie qui, accompagnée de ses amis, cherche à tout prix une planète sur laquelle couler des jours heureux. Pour y parvenir, vous allez découvrir 5 mondes dans lesquels vous pourrez récupérer des ressources vous permettant d’améliorer votre vaisseau ou fabriquer des équipements. Espace oblige, vous allez vous aventurer dans des environnements ou la pesanteur est inexistante. Vous serez alors équipé d’un jetpack qui vous permettra de défier les lois de la gravité et d’atteindre des endroits dans lesquels sont cachés des orbes de vie, de la ferraille ou des accessoire nécessaires à votre progression. Le contrôle du jetpack est plutôt instinctif, même si l’on regrette qu’il faille s’y prendre à plusieurs reprises pour bien se positionner, la faute à une précision parfois hasardeuse. Pour affronter les innombrables dangers présents dans l’espace, vous récupérerez divers pistolets. Là aussi, leur utilisation est très simple et instinctive, afin de rendre Space Otter Charlie le plus accessible possible à tout un chacun. Les plus jeunes pourront sans problème prendre le titre en main, et pourquoi y jouer entre amis, puisque le titre est jouable en local jusqu’à 4 joueurs. De plus, il est très plaisant d’avoir affaire ici à un titre où la difficulté croît au fil des niveaux. On commence avec un monde très facile où il est aisé d’évoluer, pour arriver à des niveaux très hostiles où il faudra faire preuve de beaucoup d’adresse. Le jeu en lui même mêle plusieurs genres et se positionne comme une sorte de Metroidvania découpé en plusieurs petits mondes. Sans présenter de grands défis en soi, les combats de boss sont extrêmement réussis. De leur côté, les combats de boss sont un des points forts du titre. Au nombre de cinq venant conclure chaque monde, les boss sont tous très différents et requièrent une adresse toute particulière. S’ils ne sont certes pas très exigeants, sans doute en raison de l’accessibilité très poussée du titre, ces affrontements sont très plaisants. Comptez environ 5 heures pour boucler le titre dans sa globalité, tout en récupérant le loot supplémentaire et les quelques fichiers d’informations parsemés ici et là. Si l’on prend en compte que le titre coûte moins de 15 euros, cela reste une durée de vie très raisonnable en regard de l’investissement. On prend cependant tellement de plaisir à contrôler cette petite loutre que ces 5 heures semblent trop courtes et qu’on en redemande. Graphiquement, Space Otter Charlie est loin d’être le titre qui mettra vos cartes graphiques à genoux. Si les décors sont très colorés et plutôt bien inspirés, ils pâtissent malheureusement d’une réalisation très approximative. Certes le principal n’est pas là dans un titre de plateformes, qui plus est indépendant. Néanmoins, un peu plus de recherches et de travail de la part des développeurs sur ce point n’aurait pu qu’être bénéfique au titre. Si le visuel n’est pas très réussi, la direction artistique proposée par les développeurs reste elle très plaisante. Le titre profite d’une ambiance décalée qui est très loin de se prendre au sérieux, avec une narration qui joue beaucoup sur l’humour. Les personnages sont quant à eux très attachants et jouissent d’une écriture très bien fichue, quoique pas suffisamment approfondie. Sans être laid, Space Otter Charlie n’est clairement pas une révolution visuelle. De son côté, la bande son de Space Otter Charlie est une pure réussite. En s’inspirant de maîtres du genre tels que Metroid, celle-ci accompagne magistralement notre aventure et nous transporte à tout moment. Elle se permet même de varier d’un environnement à l’autre, et ce pour notre plus grand plaisir. Enfin, le titre de Wayward Distractions jouit d’une finition plutôt convaincante. Les bugs ne sont que très peu nombreux, si ce n’est les quelques arrêts sur image et saccades que l’on subit à chaque changement de décor ou lorsqu’un élément apparaît à l’écran. Cela reste fort dommage, d’autant que le titre ne subit d’aucun autre bug, qui n’est du moins pas dérangeant. Conclusion Quelque part à mi-chemin entre un jeu de plates-formes et un Metroidvania, Space Otter Charlie se révèle être l’une des bonnes surprises de ce mois de mars. Avec son gameplay plaisant et très accessible, le titre de Wayward Distractions plaira à tous les publics. Le joueur devra ici diriger sa loutre de l’espace dans des niveaux de taille modeste. Le jetpack représente l’épine dorsale du jeu. Le gameplay est axé sur l’exploration et les combats. Le jeu est si agréable à parcourir qu’on regrette qu’il se boucle en 5 heures. Plein de charme, Space Otter Charlie est une toute petite production qui a le mérite d’être proposée à un tout petit prix également. Ne vous attendez pas à un triple-A ici. Les ambitions sont modestes mais le résultat globalement très convaincant. Il s’agit, de surcroit, d’une excellente porte d’entrée pour le genre assez élitiste des metroidvania.