Près de cinq mois après sa sortie sur PC, Shing !, création du petit studio polonais Mass Creation, débarque enfin sur consoles. L’occasion de se pencher sur ce beat’em up futuriste décomplexé à la sauce ninja. Création indépendante, Shing! se présente comme un beat them all plutôt modeste, mais qui n’en reste pas moins fun et intense. Dans ce titre, vous incarnez l’un des 4 ninjas en charge de la protection de la Graine Astrale, source de toute vie dans le monde de Shing!. Cette graine magique se fait évidemment voler, forçant nos quatre compagnons à partir à sa recherche. Une quête qui les poussera à affronter des hordes de monstres et de machines futuristes. Voilà le cadre dans lequel prend vie l’aventure de Shing! Un scénario plutôt ordinaire, sans prétention qui s’emboite plutôt bien, même si ça manque de consistance et de liens à certains moments. Cela n’entachera pas l’expérience puisque le scénario n’est vraiment pas au centre du jeu. L’ambiance, la cohésion entre les personnages et l’humour dispersé tout le long viendront d’ailleurs gommer la pauvreté et les quelques incohérences du scénario. Dans l’ensemble, les traits d’humour et les pics que s’envoient les personnages fonctionnent d’ailleurs plutôt bien. Ces derniers sont plutôt sympathiques, même si chacun d’entre eux se limite à incarner un archétype de personnage, tant au niveau de sa personnalité que de sa manière de combattre – même si leur spécialisation ne se ressente qu’à moitié. Shing ! prend la forme d’un beat’em all centré sur un groupe de quatre ninjas. S’il est possible de jouer jusqu’à 4 joueurs en local ou en ligne, il est tout à fait possible de jouer en solo et de jongler entre les différents combattants durant les combats. Et des combats, il y en aura. Les hordes de monstres se succèdent inlassablement, poussant le joueur dans ses retranchements. Sous ses airs de petit jeu indé coloré, Shing! se révèle très vite plus technique qu’il n’y parait. Il faudra ainsi maîtriser toutes les commandes et combinaisons pour venir à bout des monstres, mais surtout déterminer leur faille et les exploiter pour les renverser. Venir à bout des nombreux ennemis et boss demandera un peu d’intuitivité ce qui est plutôt appréciable, mais une fois que l’on a compris la faiblesse des monstres, les exterminer sera plutôt simple, même si leur nombre sera un vrai handicap. Le gameplay repose en grande partie sur l’esquive et la succession de combos. Fort heureusement, le joueur pourra compter sur les 4 ninjas pour venir à bout des vagues d’ennemis. Il pourra également ressusciter ses compagnons décédés ce qui n’est pas négligeable tant les potions de santé sont rares et les ennemis nombreux. À plusieurs joueurs ou en solo, c’est vraiment fun. Le titre est un bon défouloir, même s’il demande un peu de technique. D’ailleurs, comme d’autres avant lui, Shing! intègre un système de combo qui permet de réaliser des attaques plus puissantes, sans pour autant être incroyables. On aurait préféré voir une plus grande différence avec les coups normaux. On notera par ailleurs que le jeu propose de jouer avec les boutons de la manette ou uniquement avec le joystick droit pour enchainer les coups. L’utilisation de l’un ou de l’autre se fera en fonction des goûts de chacun. Dans notre cas, l’option du joystick s’est révélée plutôt déconcertante. S’il demande de s’impliquer pour maîtriser les coups et les patterns des ennemis, Shing! reste malgré tout accessible. Au final, quand on passe un « niveau » et un boss, on ressent un vrai sentiment de réussite, d’avoir relevé un défi. C’est plaisant, mais le jeu n’est pas exempt de défauts ; le bestiaire manque cruellement de diversité, un sentiment de répétitivité se fait rapidement sentir et on a également eu droit à quelques bugs au cours de nos parties – rien de bien méchant, heureusement. On notera également que le jeu propose quelques moments de pause entre deux combats. Des séquences de dialogues, avec parfois des énigmes à résoudre. Malheureusement, ces dernières sont particulièrement basiques. Pas sûr que c’était nécessaire de les intégrer… L’environnement japonais est plaisant, de même que les couleurs et jeux de lumière. À l’image de la personnalité de nos héros, le cadre de l’aventure est plutôt sympa. Shing! arbore un environnement largement influencé par la culture japonaise. La cinématique du début est magnifique et charmera très certainement les joueurs. In game, le jeu est nettement moins joli, les décors sont pauvres et surtout la direction artistique peine à séduire, la faute à des personnages aux mensurations légèrement disproportionnées. Bien qu’en vue latérale, le jeu joue sur la profondeur – cela aura d’ailleurs un impact lors des combats puisqu’il faudra être bien en face des ennemis pour les toucher avec, parfois, un manque de visibilité en raison du statisme de la caméra. L’apparition des monstres à l’avant et arrière-plan apporte un petit côté théâtral sympathique. On notera tout de même quelques soucis de lisibilité lors des combats. Le nombre d’ennemis et des attaques à l’écran gêne à plusieurs moments. Entièrement doublé en anglais, le jeu est disponible en sous-titré français ce qui est évidemment une bonne chose. Rien à dire de plus à ce niveau, les doublages sont tout à fait corrects et apportent de la vie à l’aventure parfaitement encadrée par une ambiance musicale des plus endiablées. Mass Creation a en effet opté pour des tonalités techno qui fonctionnent parfaitement avec la tension des combats. Si une certaine répétitivité peut se faire sentir, cela ne gâche en rien l’expérience. Conclusion Création d’un petit studio indépendant polonais, Mass Creation, Shing! est un beat them all plein de charme mais qui manque toutefois d’ambition. Il maîtrise parfaitement les codes du genre et se veut même plutôt exigeant. Un bon défouloir qui se joue jusqu’à 4 joueurs qui permet d’enchainer les hordes de monstres – peu diversifiés – et de venir à bout des boss. Tous les mécanismes ne fonctionnent toutefois pas. Les énigmes n’apportent pas grand chose à la progression et dans l’ensemble on pourra reprocher au jeu de manquer d’ambition avec des niveaux assez répétitifs. Ajoutez à cela une direction artistique moyenne et des visuels pauvres et vous comprendrez que malgré toute la bonne volonté du monde, il est difficile de considérer Shing! comme un bon jeu.