Septième production du studio russe Satur Entertainment, I, AI est probablement aussi le jeu le plus ambitieux du petit studio. Et pour cause puisqu’il tente de se faire une place au côté des plus grands dans l’univers très fermé des shoot them up… Avec déjà pas moins de sept productions au compteur, Satur Entertainment fait partie des petits studios qui grimpent actuellement sur la scène internationale. Le studio a délivré cette année plusieurs nouveaux projets. I, AI est toutefois sa production la plus ambitieuse à ce jour. Si on pourra d’entrée de jeu lui reprocher son univers générique, le titre parvient à convaincre avec un gameplay nerveux et quelques très bonnes idées. A côté de ses armes principales, le joueur peut également activer plusieurs armes secondaires en cours de partie. La recette du titre reste pourtant très simple. Pas vraiment de scoring ici ni de modes réarrangés, comme on en trouve dans les shoot them up asiatiques. Le squelette du jeu tout entier repose sur son mode solo, plutôt copieux en soi avec sa vingtaine de niveaux et sa grosse dizaine de boss. Le défilement ici se fait verticalement. Le joueur devra affronter des vagues de vaisseaux ennemis en utilisant tout son arsenal pour tenter de survivre au déluge qui s’abat sur lui. Paradoxalement, les premières parties risquent de vous donner beaucoup de fil à retordre. Car dans I, AI, vous commencerez l’aventure aux commandes d’un vaisseau dépourvu de tout système d’armement. Il faudra acheter les composants progressivement, au cours de la campagne, entre deux chapitres, avec l’expérience récupérée au cours des niveaux. Vous l’aurez compris, plus vous avancerez dans le jeu, plus votre vaisseau sera puissant puisque vous lui ajouterez un blaster, des mines, un système de missiles téléguidés, un bouclier et pourrez augmenter les performances de chaque arme et le blindage de votre vaisseau. La difficulté ne va pas forcément crescendo, et c’est sans doute là la plus grosse erreur de ce schmup en soi fort plaisant à parcourir mais qui se termine relativement facilement une fois le vaisseau bien équipé… Il est possible d’améliorer les capacités de son vaisseau. Fun et plutôt nerveux, I, AI est un shoot them up très classique dans sa progression mais également très efficace, avec des combats de boss intenses et un système d’upgrade du vaisseau très séduisant. Les amoureux du genre y trouveront leur bonheur en période de vache maigre. Il ne faut toutefois pas s’attendre à un titre très original car oui, il s’agit d’un jeu très générique. Si la durée de la campagne est plus longue que d’ordinaire, la replay value du jeu est assez pauvre. En soi toutefois, le jeu justifie largement son prix de vente de 10€. On pourra toutefois clairement lui reprocher de ne jamais parvenir à redonner un peu de fraîcheur au concept en cours de partie. Les décors sont tous les mêmes ou presque, la construction des niveaux est sans surprise, le bestiaire un peu léger et passé l’heure de jeu on a déjà l’impression d’en avoir fait le tour. Il faudra pourtant 2 à 3 heures de jeu pour venir à bout de sa campagne. Les vagues d’ennemis suivent souvent les mêmes patterns. Côté réalisation, le résultat est plutôt convaincant pour une petite production indépendante. Les modélisations sont convaincantes, quelques effets visuels sont même assez jolies, mais le tout manque cruellement de personnalité. Il en va de même pour la bande sonore du jeu, qui fait le travail, à défaut d’émerveiller. Très clairement, I, AI n’est pas le shoot them up de l’année, mais pour ceux qui ne jurent que par ce genre, il s’agit d’un joli petit divertissement entre deux parties de Shoot 1UP et de Deathsmiles. Conclusion Shoot them up plutôt générique au premier regard, I, AI n’en reste pas moins un titre plaisant à parcourir pour les amoureux du genre. Les parties sont intenses et le jeu peut compter sur son mode solo copieux pour occuper le joueur pendant plusieurs heures. Son système de customisation du vaisseau très poussé est très clairement son plus bel atout. I, AI pêche toutefois par un manque profond de personnalité avec ses décors génériques, sa construction très classique et sa bande son pauvre. Très clairement pas le shoot them up de l’année, mais un chouette divertissement toutefois pour les amateurs du genre.