Sorti initialement sur Apple Arcade, le dernier jeu de l’éditeur Blowfish débarque aujourd’hui sur consoles et PC. Ambitieux, le projet marche sur les traces d’autres hits indépendants comme Limbo, Neversong ou Little Nightmares. Blowfish Studios multiplie les sorties en cette année 2020. Après Infliction et Obey Me, il nous livre un nouveau projet ambitieux avec Projection : First Light, un jeu de plates-formes au concept original, qui propose au joueur d’évoluer à travers les niveaux en jouant avec les ombres. Artistiquement, le jeu est très réussi. Dans la peau d’une jeune fille qui multiplie les catastrophes, le joueur s’embarquera dans un voyage initiatique qui lui fera parcourir des environnements variés, s’inspirant de diverses parties du globe. Esthétiquement, le jeu est très réussi avec ses environnements en 2D qui rappellent un théâtre de marionnettes. La direction artistique s’inspire d’ailleurs assez ouvertement de cette très vieille discipline avec des personnages qui sont montés sur de petites bâtonnets. L’originalité du jeu vient de son univers très sombre, puisque le joueur évoluera ici dans des décors en noir et blanc. Il s’agira d’ailleurs de manipuler les ombres pour progresser à travers les niveaux et les énigmes. Niveau prise en main, cela reste très accessible. Un stick permet de diriger le personnage à l’écran, un bouton donne la commande de saut, un autre permet d’agripper des objets pour les déplacer. L’autre stick est lui utilisé pour déplacer une petite lumière qui accompagne notre personnage dans son aventure et permettra de résoudre la plupart des énigmes. Car en plaçant intelligemment celle-ci, vous pourrez créer des ponts, plates-formes et différentes formes qui permettront à la jeune fille d’évoluer dans les décors en 2D. Le concept reste très simple, mais il se révèle très séduisant. Sur la durée, le jeu montre toutefois vite ses limites. On a l’impression de résoudre sans cesse les mêmes énigmes passé l’heure de jeu et si les décors varient et l’univers se révèle charmant, la répétitivité des actions poussera vite le joueur à entrecouper les séances de jeu pour ne pas trop se lasser… Le gameplay se rapproche d’un platformer old-school. Projection : First Light est typiquement le genre de petit jeu de plates-formes qu’on bouclera en deux ou trois soirées. Un projet qui séduit surtout de par sa direction artistique et son univers plein de charme, et qui parvient à proposer un petit vent de fraîcheur avec son concept innovant. La formule est clairement imparfaite étant donné que le concept peine ici à se renouveler. On regrette également un certain manque de moyens avec une B.O. jolie mais un peu légère, une durée de vie un peu courte et quelques vilains bugs ça et là qui viennent un peu gâcher l’expérience. Pour un petit jeu à moins de 20€, Projection : First Light est très clairement une sympathique expérience, mais le titre ne parvient jamais totalement à convaincre, la faute à son concept qui est finalement très vite exploré… Contrairement à un Neversong ou un Limbo, l’expérience ne laisse donc pas un souvenir indélébile dans l’esprit des joueurs. Conclusion Plein de charme, le nouveau jeu de Blowfish Studios lorgne du côté des petites productions indépendantes avec un concept de platformer qui n’est pas sans rappeler un certain Limbo. Esthétiquement, le jeu est très soigné avec ses jolies ombres chinoises. Son concept original, qui consiste à manipuler la lumière pour créer des plates-formes avec des ombres apporte plein de fraicheur au genre… mais il peine également à se renouveler, dès la première heure de jeu avec des énigmes qui se répèteront sans cesse jusqu’à la fin de l’aventure. Agréable à parcourir, le titre manque toutefois de profondeur dans son gameplay. S’il vous arrivera de devoir recommencer des séquences de jeu plusieurs fois, ce n’est pas forcément parce que le jeu est difficile mais que les bugs viennent régulièrement handicaper la progression du joueur. Malgré ses petits défauts, Projection : First Light reste toutefois un jeu plein de charme qui mérite le détour ne serait-ce que pour son univers charmant et sa direction artistique absolument splendide.