Après les grands chantiers de l’an dernier, il ne fallait probablement pas en attendre beaucoup de cette suite, qui se contente de quelques retouches sur l’édition 2019. Après le rachat de la licence WRC par Codemasters, qui nous livrera son premier jeu WRC en 2023, il était évident que Nacon n’allait plus vraiment investir dans la franchise. Le studio Kylotonn est après tout déjà bien occupé sur plusieurs projets. Et WRC 8, à défaut de mettre tout le monde d’accord, était parvenu à fédérer une petite communauté de joueurs. L’édition 2020 n’allait très clairement pas apporter de grands chambardements. Et cette théorie se confirme aujourd’hui. On retrouve les mêmes contrôles, le même moteur graphique, les mêmes spéciales et le même mode carrière, avec quelques très légères nouveautés au niveau du contenu. On retrouve tous les circuits de l’édition 2019. Au programme donc de cette cuvée 2020 : trois nouveaux rallyes, quelques nouveaux bolides ainsi que quelques petites nouveautés pour le multijoueur. Et il faut bien l’avouer, les quelques petites nouveautés au niveau du contenu font leur effet. Le Kenya et ses vastes espaces colorés ajoutent une touche d’exotisme au line-up du jeu. Le Japon et ses étroites ruelles à flanc de montagne apportent un peu plus de diversité aux tracés. La Nouvelle-Zélande propose quant à elle un environnement plus classique, mais pas dénue de charme, avec ses tracés très techniques. Mine de rien, cela porte à plus de 100 le nombre de spéciales disponibles, dans une douzaine de locations au total. A ce niveau, le jeu remplit plutôt bien son contrat, même si encore une fois, toutes les destinations ne sont pas au même niveau. 15 bolides historiques rejoignent également la grille de départ. De la Lancia Stratos à la Focus 2007 en passant par l’Alpine A110 et la Porsche 911 GT3 RS, les amateurs de belles mécaniques en auront pour leur argent dans ces épreuves spéciales qui les mettront au volant de très jolies cylindrées. Les sensations sont ici très différentes de celles que l’on peut ressentir au volant des bolides du WRC, avec souvent une conduite beaucoup plus technique, qui va de pair avec la vétusté des machines. Au niveau des modes de jeu, on retrouve cette année une grande nouveauté, les Clubs. Avec ceux-ci, les joueurs peuvent créer leurs propres championnats et les partager avec les autres joueurs. La véritable originalité vient du fait qu’il est possible de souscrire à plusieurs clubs et d’affronter ainsi tout un tas de joueurs différents sur des spéciales pour comparer ensuite les performances dans les leaderboards. Le concept est séduisant, même si au final, tout le monde joue en différé. D’autres nouveautés seront ajoutées ultérieurement avec de nouvelles spéciales pour la Finlande et le Portugal, un mode Photo et un mode Copilote. Le Kenya fait partie des nouvelles destinations. Pour ce qui est du reste, WRC 9 est une copie conforme de son ainé. On retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans la cuvée 2019. Le mode solo est solide avec un mode Carrière qui place le joueur à la direction d’une écurie. Il faudra gérer l’agenda, le recrutement des spécialistes (météorologues, kiné,…), l’acquisition de nouvelles compétences, les paiements… C’est amusant et plutôt bien fichu, même si au final ça n’apporte pas grand chose de plus à l’expérience de jeu. La structure du jeu reste très classique. Chaque tournoi est composé de 4 spéciales, entrecoupées par une séance durant laquelle le joueur pourra faire réparer son véhicule. Simu oblige, il n’y a pas de rembobinage possible et le joueur pourra recommencer un parcours au maximum 4 fois. Comme dans WRC 8, il faudra veiller en plus de remporter les spéciales, à remplir les objectifs de course et de saison pour satisfaire son écurie. Le Japon fait également partie des nouvelles destinations. Côté gameplay, rien ne change non plus. WRC 9 est beaucoup plus orienté simu que WRC 7 et les précédents volets de la saga. Les sensations de vitesse sont là et la technicité apporte un réel plus mais les bugs sont nombreux, le comportement du véhicule parfois totalement surréaliste et la physique complètement larguée. Ce qui est tout de même un peu dingue pour une simu. Alors oui, il y a matière à s’amuser et oui le jeu sait se montrer à la fois fun et exigeant, mais on aurait vraiment aimé que les développeurs retravaillent certains aspects de la prise en main. C’est d’autant plus dommage que WRC 8 avait déjà apporté son lot de chouettes petites nouveautés côté gameplay, avec les conditions météorologiques dynamiques, qui rendaient les courses encore plus immersives et des replays de qualité. Côté réalisation, rien n’a changé non plus. Le jeu a beaucoup vieilli visuellement et est à des années lumières des performances d’un Dirt. Les décors sont souvent laids et ternes. Les modélisations des véhicules sont en revanche très réussies et quelques jolis effets visuels jouent brillamment les cache-misères. On aurait aimé que les développeurs prennent le temps pour revoir leur copie… mais visiblement, ce n’était pas dans la liste des priorités pour cette année. Conclusion Avec WRC 9, Nacon nous livre une mise à jour très avare en nouveautés pour sa simulation de rallye. La cuvée 2020 introduit trois nouvelles destinations aux charmes exotiques. Destination le Japon, le Kenya et la Nouvelle-Zélande. On retrouve en parallèle 15 nouveaux véhicules historiques et un nouveau mode de jeu très séduisant pour la communauté, dans lequel les joueurs pourront comparer leurs performances sur les spéciales. Et c’est à peu près tout. Si le contenu est un peu plus généreux, l’esthétique du jeu, sa bande son et le gameplay n’ont pas été retouchés. Le jeu hérite donc des mêmes défauts et qualités que son ainé. Plus axé simu que ses ancêtres, il impose un gameplay exigeant, maladroitement contrebalancé par une physique délirante et la présence de nombreux bugs. Le potentiel d’un très bon jeu de rallye est là mais les tares sont beaucoup trop nombreuses encore pour que l’on ferme les yeux dessus.