Spécialisé dans la VR, le petit studio Ovid Works tente de signer son premier jeu multiplates-formes avec Metamorphosis, un curieux mélange de jeux de plates-formes et d’énigmes, qui s’inspire assez ouvertement de l’oeuvre de l’auteur tchèque Franz Kafka. Dans la peau de Gregor, un humain qui s’est transformé en cafard, le joueur se retrouve au coeur d’une étrange machination. Dans le monde de l’infiniment petit, il devra tenter de découvrir comment sa métamorphose est liée à l’internement de l’un de ses amis et à une curieuse société secrète nommée “La Tour”. Le monde de l’infiniment petit exerce un certain charme… Si son scénario reste très simple, les dialogues auxquels on assiste et les réflexions intérieures de Gregor sont très bien écrits et donnent une réelle substance au récit. Malgré les apparences, Metamorphosis ose aller très loin dans la critique de la société, s’inspirant assez ouvertement de l’œuvre de Kafka en ciblant particulièrement la condition humaine. Des thématiques rarement abordées dans le jeu vidéo. Les développeurs d’Ovid Works ont à ce titre réalisé un très gros travail d’immersion. Metamorphosis se joue entièrement à la première personne. Pas de séquences musclées toutefois dans ce jeu, qui mélange brillamment plates-formes et énigmes. Pour progresser dans l’aventure, il faudra se frayer un passage entre chandeliers, somnifères, vaisselle et mégots de cigarette. Malgré les apparences, Metamorphosis n’est pas un simple walking simulator. Les développeurs ont travaillé dur et cela se voit dans le level-design, très ingénieux, qui poussera le joueur à explorer différents scénarios pour progresser. Le jeu d’Ovid Works reprend ainsi des éléments de parkour, joue avec la physique des objets et oblige le joueur à mettre à contribution certaines des capacités de notre cher cafard, en graissant par exemple ses pattes pour pouvoir grimper aux murs ou aux objets verticaux (avec bien sûr une limite d’utilisation). Le joueur fera de nombreux allers-retours entre le monde de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Malgré sa simplicité, Metamorphosis brille au niveau de son level-design et de son gameplay, qui mélange brillamment plates-formes et puzzles. Ceux-ci, s’ils sont finalement peu nombreux, ont le mérite d’être assez imaginatifs et de se reposer en général sur la maîtrise de la physique du jeu. On retrouve dans ce titre beaucoup de créativité et cela fait du bien car Metamorphosis se présente comme une véritable bouffée d’air frais. Un très gros travail a également été réalisé au niveau de l’immersion, que ce soit avec cette vue au raz du sol, qui nous donne réellement l’impression d’être un cafard, ou la vie qui règne partout dans l’univers de Metamorphosis. Car vous ne serez pas le seul insecte dans ce jeu. Durant l’aventure principale, vous serez amené à rencontrer de nombreuses autres créatures de différents types, aux personnalités toutes uniques. Lesdites insectes ont élu domicile dans l’habitation que vous explorerez. On les retrouve planqués dans les tiroirs, isolés dans les canalisations, et ou organisés comme une véritable civilisation dans des lieux propices aux rassemblements, à l’image du gramophone, transformé en un véritable disco. C’est un fait, Metamorphosis a du caractère, et c’est sans aucun doute ce qui nous a le plus plu chez lui. L’immersion est complète. L’expérience de jeu est solide, l’immersion réussie et on ne voit sincèrement pas passer le temps dans cet univers charmant. Ceci étant dit, l’expérience est malheureusement de courte durée puisqu’il ne vous faudra pas plus de 3h pour en voir le bout… A 24,99€, c’est tout de même un peu cher. Côté réalisation en revanche, Metamorphosis justifie pleinement son prix, avec sa réalisation graphique digne d’un jeu double-A. Les décors du jeu sont superbes et la direction artistique très inspirée. Seul petit reproche qu’on peut lui adresser sur ce point : la modélisation des humains n’est guère très convaincante, avec des textures très “plastiques”. La bande son n’est pas en reste avec des doublages en anglais impeccables et des musiques qu’on dirait tout droit sorties d’un film de Tim Burton. Conclusion S’inspirant assez ouvertement de l’oeuvre de l’auteur tchèque Franz Kafka, Metamorphosis nous plonge au coeur d’une aventure unique, dans la peau d’un être humain qui s’est transformé en cafard. Malgré les apparences, Metamorphosis est loin d’être un simple walking-simulator puisqu’il s’agit en réalité d’un jeu de plates-formes plutôt nerveux au niveau de son gameplay et intelligent dans sa conception avec ses multiples énigmes basées sur la physique et son level-design qui pousse le joueur à l’exploration. Son univers très séduisant, ses jolis graphismes et sa bande son très immersive en font un titre que l’on parcourra de bout en bout sans reposer le pad. L’expérience de jeu est toutefois de très courte durée puisque 3 petites heures de jeu suffiront à en voir le bout. A 24,99€, c’est un peu cher payé, mais vu la qualité du divertissement, difficile de regretter son achat.