Après une sortie sur PC en 2018, Warhammer 40.000 : Mechanicus débarque sur consoles de salon. L’occasion de se pencher sur cette énième adaptation de l’univers des Warhammer en jeux vidéo. Mechanicus est-il l’adaptation tant attendue des fans ? Le scénario peu accessible pour les non-initiés se dévoile à travers des dialogues interminables. Cela manque clairement de vie. Warhammer 40.000 : Mechanicus nous fait incarner une troupe de Tech-Priest, disciples du Dieu-Machine, qui n’ont plus vraiment rien d’humain tant les implants de métal ont pris le dessus, leur apportant de nombreuses améliorations. Ils atterrissent sur la planète Silva Tenebris, pour enquêter sur ce qui semble être un ancien tombeau Nécron où les forces ennemies semblent être en train de se réveiller. Difficile de ne pas trouver à redire au scénario du jeu et à la manière dont il se développe. De toute évidence et dès les premières lignes, on se rend bien compte que le jeu ne s’adresse qu’aux adeptes de la licence des Warhammer. Même si les développeurs du studio français Bulwark Studio prennent la peine de dresser en quelques lignes le contexte de l’aventure, sans aucune ambiance musicale, les joueurs qui n’auront aucune connaissance de l’univers seront totalement perdus face à des termes plus complexes les uns que les autres. La construction de l’univers y est également très complexe, il faudra s’armer de patience pour tenter d’assimiler toutes les informations et découvrir peu à peu dans quel pétrin nos Tech-Prêtes se sont mis. On le sait – enfin certains le savent – la licence de Warhammer fait partie d’un univers particulièrement riche initié dans les Games Workshop. Bien que nous ayons poussé plusieurs fois la porte de l’une de ces boutiques, nous avons été complètement perdus en lisant les très nombreux dialogues de Warhammer 40.000 : Mechanicus. Le jeu s’intéresse tout particulièrement à un pan de l’histoire des Warhammer plutôt méconnue, l’Adeptus Mechanicus. Si ce choix a le mérite de développer des personnages et des aventures peu exploités de la licence, l’immersion dans cet univers n’en sera pas moins complexe pour les non-initiés. Quant aux adeptes, il faudra malgré tout être bien accroché pour digérer les dizaines de lignes de dialogues toutes plus indigestes les unes que les autres, mais on y reviendra. En plus de développer un pan d’histoire méconnue de l’univers des Warhammer, le studio français a opté pour un gameplay fidèle aux origines de la licence et donc, du jeu de plateau. Nouvelle preuve que Warhammer 40.000 : Mechanicus s’adresse tout particulièrement aux fans de la première heure de cet univers si particulier. On se retrouve donc face à un jeu de stratégie au tour par tour. Que ça soit dans les phases de combats ou d’exploration, la progression y sera saccadée. Il faudra en effet choisir les salles dans lesquelles le joueur voudra s’aventurer avec plus ou moins de chance de tomber sur des ennemis, à la manière des parties sur plateau. Une construction qui ne permettra pas de proposer une aventure dynamique et vivante. Si les joueurs n’ont pas la « chance » de tomber sur des ennemis, ils pourront toujours faire face à des choix. Le jeu intègre en effet un système de hasard et de conséquence. Lors de son exploration, le joueur tombera sur divers objets et situations qui le pousseront à faire des choix (analyser un objet, le détruire pour ne prendre aucun risque, le sécuriser, etc.). Il pourra également choisir la manière dont il appréhende son exploration. La manière prudente fera en sorte que ses soldats seront plus lents à charger des attaques puissantes, le choix de la cohérence ou de la croisade, dans ce cas, les attaques seront puissantes, mais les Tech-Priest seront plus facilement surpris. Or, qui dit choix, dit conséquence. Il faudra faire en sorte de bien choisir au risque de voir son aventure contaminée par les décisions prises ultérieurement. Explorer davantage les niveaux permettra d’en apprendre plus sur les Nécrons ou de récupérer des ressources très utiles durant les combats, mais cela pourra également nous mettre dans de sales postures et compliquer notre mission initiale. Un concept plutôt intéressant qui ajoute une sphère supplémentaire au jeu et qui rappelle également le hasard des jeux de plateau et les changements d’humeur du maître du jeu. Aux joueurs de savoir ce qu’ils veulent vraiment. La stratégie aura un rôle important dans cette aventure et la manière dont le joueur arpentera la planète rallongera ou non la durée de vie du jeu qui demandera une quinzaine d’heures pour être conclu. Les joueurs devront prendre en compte de nombreux éléments lors des combats ; disposition du terrain, obélisque de bonus, obstacles et ennemis. Pour ce qui est des phases de combat, Warhammer 40.000 : Mechanicus repose donc sur un système au tour par tour. Le joueur devra prendre en compte ses ennemis, la distance qui les sépare, mais aussi ses “points de cognition”, à savoir ses points d’action. À l’image du scénario, les phases de combat ne seront pas forcément accessibles pour tout le monde. Des connaissances de base de mécaniques du jeu et de la licence seront un plus, et ce, même si le jeu propose un tutoriel. Les combats se dérouleront en plusieurs phases. La première consistera à déployer ses forces sur les cases accessibles (en avant, en arrière, en oblique). La seconde repose sur les actions. Vous pourrez vous déplacer de nouveau ou attaquer une cible en fonction des points de cognitions qu’il vous reste. Vous pourrez également tenter de récupérer des points de cognitions via des obélisques, en tuant un ennemi ou lorsque l’un de nos serviteurs aura subi des dégâts. Vous devrez donc faire appel à toute votre stratégie lors de cette phase. Enfin, quand il sera effectivement temps de combattre, le joueur devra utiliser avec sagesse ses points de cognitions, au risque de se retrouver sans point d’action pour massacrer un ennemi ou se déplacer. Vous devrez également prendre en compte les différentes armes dont sont équipés les membres de votre escouade. À certains moments, vos soldats tabasseront les ennemis qui se trouvent trop près d’eux, et ce de manière aléatoire. On retrouvera également l’aspect stratégique dans la manière de massacrer ses ennemis. Les adeptes de l’univers des Warhammer savent que les Nécrons ont tendance à renaître de leurs cendres. Une fois au tapis, ils lancent leur fonction d’autoréparation. Autrement dit, vous aurez plutôt intérêt à les massacrer avant qu’ils ne reprennent le combat (au bout de trois tours). Les mécanismes de jeu lors des combats sont plutôt classiques, mais ils n’en restent pas moins poussés et très efficaces. Les joueurs devront faire preuve de stratégie à chaque instant et actualiser leur objectif à chaque tour. Les joueurs pourront débloquer des nouvelles compétences et personnaliser les équipements de leurs soldats de manière poussée. Entre deux missions, vous retournerez sur votre vaisseau, histoire de faire votre rapport à vos supérieurs, mais aussi pour améliorer vos valeureux soldats. Le jeu est d’ailleurs particulièrement réussi à ce niveau tant les possibilités de personnalisation sont élevées. Vous pourrez ainsi changer les armes de vos Tech-Priest, obtenir des bonus, mais aussi leur arbre de compétences en fonction de la spécialisation choisie plusieurs possibilités. Les joueurs pourront d’ailleurs composer leur propre escouade comme ils le souhaitent avant de repartir en mission. Tout cela sera possible uniquement si vous disposez de Black Stone, une ressource que l’on acquiert à la fin de combats. Vous devrez les utiliser avec parcimonie et adapter votre équipe en fonction du niveau des missions au risque de vous retrouver sans rien dans les moments difficiles. C’est plaisant et cela permet effectivement de personnaliser son équipe pour aller sur le champ de bataille. La vision 3D isométrique permet d’avoir une représentation plus claire de la carte. Nous l’avons dit, l’histoire de Warhammer 40.000 : Mechanicus se développe exclusivement sur base de dialogues entre de nombreux personnages dont les noms et relations ne sont pas forcément très faciles à retenir. Des dialogues complexes qui inondent le joueur de termes très spécifiques sans plus d’introduction (magos, noosphere,warp, etc.), digne d’un visual novel, le tout sans aucune ambiance sonore si ce n’est des respirations mécaniques des personnages du plus laid effet. N’est pas Dark Vador qui veut. On se retrouve ainsi à tenter de déchiffrer les dizaines de dialogues dans un vide sonore presque total. C’est triste et vraiment pas plaisant. On notera également que les écriteaux sont très petits et pas vraiment agréables à lire. Visuellement, le jeu est très sombre. Ce n’est pas vraiment une critique dans le cas de Warhammer 40.000 -, plutôt une caractéristique de l’univers dont la représentation ici est très fidèle. La direction artistique du jeu est en effet très proche des livres Warhammer. On arbore l’aventure avec un point de vue de haut qui permet d’appréhender parfaitement l’aspect plateau de l’exploration et des combats. La vision holographique de l’environnement permet de mieux appréhender encore le plateau sur lequel nous devrons positionner notre équipe en vue de l’affrontement. C’est sympathique, cela est effectivement un peu plus les phases de combat et la stratégie. Cela ajoute également un côté technologique appréciable. On peut tout de même regretter que les différentes phases de jeu soient aussi peu dynamiques. Lorsqu’on est sur le vaisseau avec nos supérieurs, les séquences sont fixes en dehors de quelques animations basiques. Les phases d’exploration ne permettent pas de profiter des décors puisque tout est simplifié. Au final, on pourra apprécier les décors du jeu que durant les phases de combat ce qui est tout de même regrettable. Mais globalement, le jeu est visuellement réussi. Enfin, pour ce qui est de l’ambiance sonore, on ne peut pas dire qu’on soit servi. Elle est particulièrement pauvre. Quelques musiques d’ambiance qui, certes collent au cadre avec des tonalités mécaniques et sombres, mais qui n’en restent pas moins timides. Quant aux interactions entre les personnages, nous l’avons dit, ils se limitent à faire bruits incompréhensibles à chaque qu’ils prennent la parole, mais c’est tout. Conclusion Développant un pan méconnu de l’histoire de Warhammer 40.000, le titre du studio français Bulwark Studio s’adresse aux fans de l’univers sans aucun doute. Sans réelle introduction, le scénario fait référence à des événements et des personnages spécifiques de l’univers de Warhammer 40.000. Mechanicus ne s’adresse pas aux non-initiés et cela se ressent également au niveau du gameplay. Reprenant largement les codes des jeux de plateau, le titre se joue au tour par tour durant les phases de combat. Un exercice plutôt réussi, même si le jeu ne propose rien de vraiment innovant ni de franchement extraordinaire puisqu’il s’agit au final d’un X-COM-like efficace mais qui ne brille pas vraiment ni par son univers ni par sa réalisation. On regrette tout de même le manque d’accessibilité de Warhammer 40.000 : Mechanicus et le manque de travail au niveau du son. Les dialogues à rallonge sont écrits à l’écran et l’ambiance musicale est plus que minimaliste. Avec une durée de vie d’au moins quinze heures, les fans pourraient tout de même tiquer en voyant le prix du jeu (40 euros).