Test – Paper Mario the Origami King : une recette simplifiée mais toujours pleine de charme

Quatre ans après Paper Mario : Color Splash, Nintendo offre un nouvel épisode à sa série de RPG. The Origami King est le premier opus de la franchise à sortir sur Switch. Et pour cette entrée en la matière, Nintendo a choisi de revoir presqu’intégralement les mécanismes de jeu de sa série.

C’est bien connu, on ne change pas une recette qui fonctionne. Nintendo a pourtant choisi de repartir d’une feuille blanche pour ce nouveau Paper Mario, le premier à voir le jour sur Switch – et déjà le sixième de la série.

Souvent reléguée au second plan, la série des Paper Mario est née sur Nintendo 64. Les créateurs du jeu se sont très ouvertement inspirés d’une précédente création de Nintendo sortie sur Super NES, le sympathique Super Mario RPG. Exit la plate-forme ici puisque l’on a en réalité affaire à un RPG light.

Le monde de Paper Mario est très coloré.

Et n’ayons pas peur de le dire d’entrée de jeu : malgré ses couleurs chatoyantes et son accessibilité élargie, Paper Mario : the Origami King ne se destine pas forcément à une audience très jeune. Certains mécanismes de jeu seront difficiles à saisir pour les plus petits et les dialogues sont nombreux.

Pour autant, il ne faut pas s’attendre ici à un RPG hardcore. Paper Mario reste un RPG très “light” dans sa formule. Ce nouvel épisode tire même un trait sur certaines caractéristiques de ses ainés. Exit par exemple le système d’XP qui fonctionnait pourtant plutôt bien. Plusieurs mécanismes de jeu ont été fortement simplifiés. En ce compris les combats, qui se déroulent désormais sur une sorte de ring circulaire et intègre certains éléments inspirés des puzzle-games. Car avant d’affronter ses ennemis, le joueur devra les aligner en faisant pivoter les différents cercles qui composent l’aire de jeu. Il n’a que quelques secondes pour procéder. Une certaine tension se faire donc ressentir, dans la mesure où cette phase de jeu qui se déroule avant le combat aura un très gros impact sur l’affrontement. Aligner correctement tous les ennemis sur une seule rangée permet en effet de les éliminer plus rapidement et donc de réduire les chances d’échec.

Le concept est sympathique, mais on finit toutefois assez vite par s’en lasser. Passé les 3h de jeu, on regrette même ce choix finalement assez douteux, qui force le joueur à rester vigilant à tout moment.

Autre abandon : celui de la structure par niveaux. Le jeu est beaucoup moins linéaire que ses ancêtres. On se retrouve ici face à une sorte de monde-ouvert, qu’on devra toutefois explorer dans un ordre bien structuré. Un peu de modernisation dans le concept, qui se révèle plutôt bénéfique.

Un gros travail a été réalisé au niveau de la mise en scène.

Pour le reste, on retrouve précisément tout ce qui a fait le succès de la série : des affrontements au tour par tour, de nombreux dialogues, une touche d’humour, quelques jolis combats de boss et voilà! Le mélange de genres fonctionne plutôt bien, mais difficile de ne pas être déçu tout de même par le nouveau système de combats. Paper Mario : the Origami King va trop loin dans la simplification du gameplay et manque cruellement de customisation dans l’expérience de jeu. Le “RPG-light” de Nintendo se montre également tristement répétitif.

Par chance, les situations cocasses, les dialogues savoureux et les combats de boss permettent de relever de quelques crans le niveau. A travers ses combats de boss, Nintendo réinvente complètement la recette. On retrouve le même concept de ring circulaire que dans les combats classiques. Il ne toutefois plus faire tourner les anneaux pour positionner son adversaire ici, mais aligner des flèches pour créer un chemin pour Mario jusqu’au centre du ring. Différents power-ups sont au programme et le côté très labyrinthique de ces séquences de jeu ajoute un peu de piquant à l’expérience de jeu. Le challenge est là, et c’est tant mieux tant les combats classiques manquent de piquant.

Les séquences de jeu sont assez variées.

On retrouve dans Paper Mario une belle diversité de séquences de jeu et de décors, et c’est finalement ce qui fait le charme de cet épisode, très coloré, plus accessible que ses ancêtres mais également peut-être un peu plus fun aussi dans ses à côtés.

Chaque monde de Paper Mario parvient à se démarquer avec une atmosphère unique. L’humour fait également partie intégrante de l’expérience puisque les situations loufoques sont nombreuses, les dialogues parfois savoureux et surtout, la chasse aux Toads est l’un des temps forts de cet épisode puisqu’il faudra ici tenter de retrouver tous les Toads cachés dans les niveaux – et croyez-nous, il faudra s’accrocher!

Techniquement, Nintendo réalise presqu’un sans faute. L’éditeur nippon prouve qu’il maitrise parfaitement sa console. Visuellement, Paper Mario : the Origami King est une jolie réussite. Les décors sont colorés et très vivants, les animations sont superbes et l’univers est plein de charme. On regrette que la bande son ne soit pas du même niveau. Comme à son habitude, Nintendo n’offre aucun doublage à ses personnages. Il faudra se contenter de ruminements. Sauf que si cette approche était compréhensible dans un Luigi’s Mansion, cela passe forcément beaucoup moins bien ici vu l’abondance de textes à l’écran. Très vite, on finit par s’agacer des bruitages irritants du jeu et par couper tout simplement le son. Dommage, dans la mesure où les musiques sont plutôt sympas. L’immersion en prend forcément un très grand coup.

L’humour est toujours de la partie.

Côté scénario enfin, il ne faudra pas s’attendre non plus à du grandiose. Le scénario de Paper Mario : the origami King reste globalement très prévisible. Invité à l’Origamifest par la princesse Peach, le joueur se retrouve malgré lui emprisonné. Mario se lancera alors dans une quête pour renverser le roi Origami, qui a pris le contrôle de la princesse Peach et de ses amis. La bonne nouvelle, c’est que si le scénario déçoit, l’humour est toujours bien présent et l’univers du jeu a beaucoup de charme. Un gros travail a également été réalisé par Nintendo au niveau de la mise en scène, digne d’une très grosse production.

Conclusion

Le sixième épisode de la série des Paper Mario déçoit au niveau de son gameplay, qui a été amputé de plusieurs éléments et se base sur un nouveau système de combats, basé sur la résolution de puzzles en amont des affrontements. Une approche surprenante qui se révèle divertissante les premières heures de jeu mais montre vite ses limites. Répétitif de par son approche du genre et dépossédé de certains éléments qui avaient fait le succès de ses ainés, the Origami King est un RPG très light qui parviendra toutefois à séduire les fans par sa très forte identité visuelle, son univers coloré et son humour décomplexé. Nintendo nous livre un jeu très accessible, qui se positionne comme une jolie porte d’entrée au monde des RPG. On est toutefois très loin du niveau d’excellence de ses ainés. Techniquement en revanche, Paper Mario : the Origami King est une franche réussite. 

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Paper Mario : the Origami King

Gameplay 6.0/10
Contenu 7.5/10
Graphismes 8.5/10
Bande son 6.5/10
Finition 8.5/10
7.4

On aime :

Un univers coloré très séduisant

Beaucoup de variété dans les séquences de jeux et les décors

Une recette toujours aussi efficace

Visuellement très réussi

Une jolie mise en scène

On aime moins :

La disparition du système d'expérience

Toujours pas de doublages

Des bruitages vraiment agaçants

Un aspect RPG très light