Débarqué sans crier gare, Skelattack est un nouveau jeu de plates-formes old-school édité par Konami, qui tente de se reconvertir dans l’édition de jeux indépendants… On le sait, Konami va mal. L’éditeur nippon doit sa survie au succès de sa franchise PES. Son catalogue de jeux ne séduit plus les joueurs. De Dance Dance Revolution à Silent Hill en passant par Contra et Castlevania, l’éditeur n’a pas su moderniser ses plus gros succès. Il tente aujourd’hui de survivre en multipliant les plus petites sorties, avec notamment ce Skelattack, un nouveau jeu de plates-formes en 2D développé par un tout petit studio indépendant. La patte artistique du jeu est très cartoonesque. On ne va pas vous le cacher, on n’attendait pas grand chose de ce Skelattack, qui à peine annoncé était déjà disponible en dématérialisé. Une sortie aussi précipitée est généralement synonyme d’un gage de mauvaise qualité… Contre toute attente, le jeu d’Ukuza est pourtant une très bonne surprise. Car on retrouve dans ce petit platformer old-school un peu du génie de Rare… Le joueur se retrouve ainsi dans l’Underworld, un monde sous-terrain magique peuplé de squelettes et monstruosités qui vivent paisiblement à l’abri des humains. Dans la peau de Skully, le joueur devra repousser l’envahisseur humain. Accompagné de sa fidèle chauve-souris, notre héros s’engage dans une aventure palpitante qui lui fera découvrir un monde fantastique… Les combats de boss ne sont pas les plus réussis… Car l’univers de Skelattack n’est pas un bête copié-collé des autres platformers. On sent que les développeurs ont voulu créer un monde vivant, que l’on a envie de découvrir plus en profondeur. Visuellement, c’est beau, très beau même. Logique, puisque chaque environnement et personnage a été dessiné à la main. Le style très cartoonesque du jeu lui donne une identité propre. Là où le studio brille, c’est dans sa faculté à nous surprendre et à peupler cet univers de vie, avec des PNJ avec qui il sera possible de discuter. Le jeu est bavard, peut-être un peu trop, mais il a une énergie qu’on ne retrouve pas dans beaucoup d’autres productions, et c’est ce qui fait son charme puisqu’on n’a pas l’impression ici de jouer à un bête platformer. Côté gameplay, Skelattack lorgne clairement du côté des platformers old-school. Il y a des sauts, doubles-sauts, le level design pousse à l’exploration et le jeu renferme un nombre impressionnant de bonus à découvrir. On retrouve un peu d’Ori dans Skelattack. Si la partie plates-formes est séduisante, les combats le sont un peu moins. Tout simplement parce qu’en dehors de donner un coup, on ne sait pas y faire grand chose. Le gameplay reste très basique et principalement basé sur le timing. Les affrontements manquent ainsi de punch et de technicité, les combats de boss aussi. L’univers du jeu est très séduisant. Côté difficulté, il faudra être patient. Car on meurt souvent dans SkelAttack. A chaque décès, il faudra récupérer une partie de ses acquis, en évitant de reproduire les mêmes erreurs, sans quoi vous vous retrouverez avec des crédits très limités. De façon générale, le jeu encourage à prendre des risques pour gagner de nouvelles aptitudes et améliorer les compétences de son personnage. Il y a très clairement deux façons de jouer à Skelattack : découvrir son histoire et progresser paisiblement jusqu’à la fin sans trop se préoccuper des à-côtés, ou s’y plonger complètement. Il est important de le préciser toutefois : la difficulté est au rendez-vous et le jeu se destine davantage aux joueurs expérimentés qu’aux plus jeunes. Alors oui, le jeu souffre de quelques petits soucis d’équilibrage, oui le boomerang que l’on acquiert assez vite dans l’aventure rabaisse de plusieurs crans le niveau de difficulté, oui les combats de boss manquent de punch et oui le gameplay, pour sa partie combat, manque de technicité. Mais dans l’ensemble, Skelattack n’en reste pas moins une bonne surprise. D’autant plus que le jeu est proposé à un tarif de 19,99€. On terminera avec la partie technique, très réussie. Visuellement est beau, surtout grâce à sa superbe direction artistique. On regrettera uniquement quelques designs d’ennemis, pas toujours très réussis. La bande son n’est pas en reste avec des grognements caractéristiques des productions Rare, quelques jolis bruitages et des musiques entraînantes qui donnent encore une fois au jeu une identité très cartoonesque. Conclusion On n’en attendait pas grand chose. Skelattack parvient toutefois à nous surprendre avec son gameplay old-school très exigeant, son univers décalé et sa direction artistique très séduisante. Quelque part à mi-chemin entre une production de Rare et un Ori, SkelAttack se distingue surtout des autres jeux de plates-formes par sa réalisation. Ici, tout a été dessiné à la main. Les développeurs d’Ukuza sont également parvenus à insuffler de la vie dans leur jeu et à créer un univers cohérent, qui rappelle celui des productions de Rare. Côté gameplay, la partie platformer est une franche réussite. Le level-design encourage à la découverte et à la prise de risques. La partie combats est un peu moins réussie, la faute en grande partie à un manque de profondeur. A 19,99€, le jeu édité par Konami est en tout cas une très bonne surprise!