Namco Bandaï multiplie les adaptations d’animés sans vraiment briller. Sa dernière création, One Punch Man : A Hero Nobody Knows fait même partie des plus gros ratés de ce début d’année 2020. L’année commence décidément bien mal pour Namco Bandaï, après le semi-échec de Dragon Ball Kakarot. La première adaptation de One Punch Man, l’un des animés les plus populaires du moment, est un énorme échec. Dès le premier contact, on se rend compte des défauts du jeu, de son esthétique de jeu à petit budget à son gameplay simpliste en passant par ses mécanismes de jeu mal fichus. L’éditeur applique depuis plus de deux ans maintenant la même formule à toutes ses productions ou presque, avec plus ou moins de brio. Parmi tous les élèves de la classe, One Punch Man : A Hero Nobody Knows est probablement le plus mauvais. Quelques super-attaques permettent de dynamiser des combats qui manquent cruellement de piquant. A mi-chemin entre un RPG et un jeu de combat, le jeu de Spike Chunsoft ne retrace même pas l’histoire de l’animé. Les développeurs ont conçu un scénario totalement inédit, en plaçant le joueur dans la peau d’un apprenti superhéros qui croisera sur son chemin le célèbre One Punch Man – ainsi que d’autres héros croisés dans la série. Scénaristiquement, cela reste très plat. Les dialogues sont creux, la mise en scène d’un autre âge et on se surprend très vite à zapper systématiquement toutes les cinématiques du jeu. Cocktail de genres, le jeu de Spike Chunsoft ne parvient jamais à convaincre, ni dans sa dimension RPG minimaliste qui se limite à quelques allers-retours dans des décors vides pour lancer des combats et à des bulles de dialogues, ni dans ses combats, trop légers, pas assez stratégiques, avec des combos qui ont du mal à sortir et surtout, surtout, des mécanismes de jeu très mal pensés. Vous remarquerez ainsi très vite qu’il existe une technique pratiquement imparable pour gagner tous ses combats : après avoir mis au tapis son adversaire avec une série de coup, il suffira de passer dans son dos, pour le remettre au sol en quelques coups dès qu’il se lèvera. Et malheureusement, certains petits malins appliquent déjà la formule dans les parties multijoueurs, rendant les affrontements totalement inintéressants. S’il est présenté comme un RPG, One Punch Man lorgne davantage du côté des jeux de baston. De façon générale, comme nous l’avons dit plus haut, One Punch Man n’est déjà pas un grand jeu de baston. Les combos sont peu nombreux, il y a une latence qui se fait ressentir à chaque coup, les affrontements manquent de précision et le jeu donne très clairement l’impression d’avoir été codé par des amateurs avec ses murs invisibles, ses décors indestructibles, ses débris qui disparaissent après quelques secondes et ses multiples bugs d’affichage. Il y avait pourtant quelques bonnes idées, de l’expérience acquise qui permet de débloquer des coups aux drones qui délivrent des bonus sur le ring, sans oublier bien sûr l’arrivée de renforts en cours de partie, représentés par un compteur indiquant le temps d’attente avant l’arrivée d’un allié ou d’un ennemi supplémentaire. Le concept était sympathique, mais ne suffit pas à relever la barre. Car oui, One Punch Man : A Hero Nobody Knows souffre d’un nombre incalculable de défauts, de ses bugs graphiques grossiers à ses temps de chargement trop nombreux. Il n’y a aucune fluidité dans la progression du joueur. Après avoir discuté avec un PNJ bien entendu dépourvu de doublage, le joueur devra courir d’un point A à un point B, en passant souvent par un long temps de chargement, les quartiers du jeu n’étant pas accessibles sans un “lift”. Il devra alors remporter un combat, puis revenir jusqu’au PNJ pour recevoir sa récompense. Il faudra ensuite répéter cette action jusqu’au générique final. Inutile de le préciser, il vous faudra du courage. Le jeu de Spike donne très clairement l’impression d’être le rescapé d’une autre époque. Il hérite de mécanismes vieux de plus de 10 ans. Sur le plan technique, le résultat n’est pas plus concluant. Les musiques du jeu tournent en boucle, il n’y a pas de doublages français – ni même anglais d’ailleurs -, les bruitages sont simplistes et le moteur graphique accuse le poids des années. Les modélisations des personnages sont sommaires, les bugs d’affichage nombreux et trop souvent, le cel-shading fait juste office de cache-misère. Que reste-t-il donc à sauver? La personnalisation du personnage, assez poussée, et la possibilité de customiser aussi l’agencement de sa chambre. Et c’est à peu près tout… Conclusion Si Dragon Ball Z Kakarot s’en était sorti en jouant la carte du fan-service, One Punch Man : A Hero Nobody Knows est un véritable fiasco à tous les niveaux. Laid, fade, mal-pensé, répétitif et reposant sur des mécanismes de jeu d’un autre temps, le jeu de Spike Chunsoft peine à convaincre. Même les fans auront du mal à lui trouver des qualités. On notera d’ailleurs que le jeu est loin de rendre honneur à l’animé, avec ses dialogues très plats et son scénario générique. Piètre jeu de combat, A Hero Nobody Knows est également un mauvais RPG, avec des mécanismes de jeu sans intérêt qui viennent ralentir la progression du joueur dans une aventure qui manque décidément vraiment de piquant.