Test – Frostpunk : le city-builder post-apocalyptique givre les consoles

Acclamé sur PC, l’excellent Frostpunk tente aujourd’hui de partir à la conquête des boutiques numériques sur Xbox et PS4.

Le city-Builder post-apocalyptique était parvenu à séduire les gamers sur PC avec son univers glacé et son gameplay exigeant. Sur consoles, le jeu nous revient avec une édition intégrale, qui comprend les multiples expansions et mises à jour du jeu.

Atypique, le jeu d’11bits Studios nous place à la tête d’un groupe de survivants que vous allez devoir protéger contre un environnement redoutable. Nous sommes vers la fin du 19e siècle, une ère glaciaire s’est emparée de la terre, et le monde tel que l’ont connu les survivants a disparu à jamais. Les règles ont changé, il n’est plus question de prospérer, mais de survivre. Le jeu des Polonais de 11 Bit Studios, à qui l’on doit l’excellent « This War Of Mine », ont de nouveau choisi une approche humaniste pour leur jeu de survie.

Un monde qui ne fait pas de cadeaux

On l’aura compris, l’environnement est le premier opposant à votre groupe de survivant. Le froid menace vos ouvriers les plus faibles dès le début de la partie, et la température ne fera que baisser tout le long. Une petite centaine de rescapés ont trouvé refuge dans une cuvette glacée où quelques matières premières sont éparpillées autour d’un immense générateur de chaleur.

Visuellement, le jeu reste très joli.

Votre colonie, New London, devra donc premièrement faire fonctionner ce générateur qui représentera le cœur de la colonie, puisqu’elle procurera la chaleur nécessaire aux diverses habitations de vos citoyens. Une fois que vos ouvriers, ingénieurs et enfants auront un toit, il faudra commencer à développer des améliorations et à envoyer des expéditions pour aller collecter les ressources disséminées sur la carte. Mais attention, si vous envoyez des hommes en expédition, il vous en restera moins pour faire fonctionner votre colonie.

Des décisions moralement difficiles

C’est le deuxième point fort du jeu : pour éviter que toute votre colonie ne meure, il faudra prendre des choix drastiques. Vous aurez accès à un livre de lois, où divers embranchements vous conduiront à basculer vers des décisions lourdes en conséquence pour votre communauté.

Une fois ces décisions prises, qui sont souvent radicales, votre peuple perdra de l’espoir et gagnera en mécontentement, ou inversement. Oubliez les jeux de gestion où vous incarné un leader plein de bonnes intentions, il vous faudra parfois sacrifier une poignée de citoyen pour voir votre colonie persister.

Il faudra de la patience avant que votre ville prospère.

Le manque de main-d’œuvre nécessite de faire travailler les enfants ? Qu’on les emmène à la mine. La famine pointe le bout de son nez ? Qu’on ajoute de la sciure dans la soupe pour remplir les ventres. Plus de place dans le cimetière ? Qu’on jette les nombreux cadavres dans des trous. Etc.

Un humanisme tout relatif

L’idée de mettre le joueur face à des choix difficiles est excellente, et vous vous sentirez parfois vraiment désolé d’appliquer certaines lois qui rappelleront les pires heures de l’histoire. Toutefois, après les premières parties, on se rend vite compte que ces lois sont indispensables si on veut éviter l’écran “game over”, ces décisions deviennent dès lors très vite naturelles ou tout du moins systématiques, et n’atteignent donc plus le joueur : il s’agit simplement de logique pure.

Un city-builder avant tout

Hormis le livre des lois et ses choix souvent cornéliens, le jeu emprunte beaucoup aux jeux de gestion classiques comme la collecte des ressources, la gestion de la population, la construction de routes et de bâtiments stratégiquement placés dans l’espace limité dont vous disposez.

Les statistiques sont très importantes et jamais inutiles, il faut constamment avoir un œil sur celles-ci, ce qui implique également une analyse clinique et froide de la situation, ce qui, encore une fois, incitera le joueur à se détacher du sort de ses citoyens. Concrètement, il faudra constamment maintenir un équilibre entre chaleur, nourriture et ressources.

Un contenu très riche

L’interface a été joliment adaptée au support.

Le jeu du studio polonais n’est pas un bac à sable, votre première partie suivra un scénario prédéfini et où les évènements ne seront pas aléatoires. Certaines surprises peuvent toutefois venir pimenter une partie, mais le joueur retiendra vite le déroulement des évènements du scénario et anticipera donc la gestion de sa colonie en fonction de ceux-ci.

Les deux autres scénarios, accessibles seulement après avoir atteint le 20e jour de la campagne de base, ne manquent pas d’intérêt et forcent le joueur à repenser totalement sa vision du jeu. Si, à la base, le jeu était assez court, les multiples mises à jour et DLC ajoutés ont considérablement rallongé sa durée de vie, qui est passée de 10 à près de 20h.

Les joueurs consoles pourront ainsi découvrir un nouveau scénario – Fall of Winterhome – qui mérite lui aussi le détour, un mode Infini, particulièrement séduisant, et bénéficieront dès le départ du rééquilibrage des éléments du jeu – contrairement aux joueurs PC qui ont dû subir quelques lourdeurs au lancement du jeu.

La bonne nouvelle concerne la prise en main, qui a été entièrement repensée pour le support. L’interface du jeu a été entièrement repensée. Les textes ont été agrandis pour être lisibles sur un téléviseur, la sensibilité a été améliorée pour le pad, une nouvelle vue du dessus a été ajoutée et les commandes ont été simplifiées. S’il perd naturellement un peu en précision par rapport à la version PC, ce portage consoles n’en reste pas moins très efficace.

Des graphismes somptueux et un style sombre

Les illustrations sont superbes.

Ceux qui aiment les univers steampunk seront servis, l’uchronie proposée par 11 Bit Studios fait la part belle aux machines à vapeur et aux métaux nobles. La direction artistique est impeccable et l’environnement glacial est vraiment bien représenté : on se sent vraiment mal pour notre groupe de survivants.

La ville prendra forme en cercle autour du générateur de chaleur, ce qui lui donne une apparence particulièrement réussie que le joueur prendra plaisir à voir grandir. Les bâtiments, s’il est parfois difficile de les différencier entre eux, sont admirablement bien modélisés et respirent la survie, la crasse et la fumée. La musique d’ambiance et les effets sonores sont également de très bonne facture.

Conclusion

Très grosse surprise sur PC, Frostpunk a droit à un portage sur consoles soigné. Les développeurs polonais d’11 bit Studios sont parvenus à transposer brillamment leur jeu sur consoles, en adaptant l’interface et en simplifiant sensiblement le gameplay de leur jeu. Le portage consoles bénéficie également de nombreux ajouts au niveau du contenu, avec une nouvelle campagne et le mode infini, en plus des multiples rééquilibrages au niveau du gameplay. Si vous n’aviez pas craqué à l’époque pour Frostpunk, il est temps de se laisser tenter car cette réédition sur consoles mérite largement le détour. Le gameplay totalement atypique de ce city-Builder, qui propose au joueur de construire une gigantesque ville dans un univers post-apo gelé mérite le détour et la direction artistique superbe du jeu lui confère une identité véritablement unique. Une réussite complète, même si l’on perd forcément un tout petit peu en précision par rapport au PC.

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Frostpunk : Console Edition

Gameplay 8.0/10
Contenu 8.0/10
Graphismes 8.5/10
Bande son 8.0/10
Finition 8.5/10
8.2

On aime :

L’ambiance stressante liée au blizzard

Une réalisation graphique maitrisée

Une mécanique de gestion précise liée aux statistiques

Un portage sans bavures, avec un contenu qui a presque doublé

Les dilemmes moraux imposés au joueur …

On aime moins :

… mais qui perdent de leur efficacité au fil des parties

Quelques petites imprécisions sur consoles