Après le très décevant Valkyria Revolution, Sega tente de redonner un souffle à une franchise que l’on pensait définitivement enterrée. Jamais sorti en Europe, Valkyria Chronicles 3 avait enterré tout espoir de voir un jour la série renaître de ses cendres en Occident. En 2017 pourtant, Sega nous livrait un spin-off de la franchise, disponible sur presque toutes les plates-formes. Malheureusement, le titre était loin d’être aussi bon qu’on l’aurait espéré. Les ventes désastreuses de ce volet conduiront de nombreux fans à tirer des conclusions alarmistes sur la viabilité de la franchise. Mais c’était sans compter sur le succès des rééditions des deux premiers volets sur Steam et PS4, qui poussèrent Sega à annoncer un quatrième volet sur presque toutes les plates-formes, début 2018. Et, bonne nouvelle pour les fans, Valkyria Chronicles 4 tient toutes ses promesses. Le jeu de Sega reprend l’ADN de ses ancêtres, sans jamais trahir ses origines. Les fans seront ici en territoire connu. Les autres découvriront un jeu de stratégie au tour par tour d’une richesse impressionnante. Beaucoup plus stratégique que la plupart des tactical-RPG que l’on trouve dans le commerce, Valkyria Chronicles exige une bonne dose de concentration de la part du joueur, qui devra prendre en compte de nombreux facteurs pour remporter la partie. Avec un nombre d’unités limité, il devra éliminer les forces ennemies présentes sur le terrain de jeu. Comme dans les précédents volets de la série, l’environnement joue ici un rôle central puisque les décors et les conditions météorologiques sont les deux principaux facteurs à prendre en compte dans les affrontements. Contrairement aux autres tactical, Valkyria Chronicles met en scène des unités équipées d’armes à feu – et non pas d’armes blanches. Par conséquence, la plupart des affrontements se font sur de longues distances. Snipers, grenadiers, chars et fantassins devront être déployés de façon intelligente sur le terrain. Les couvertures joueront ici un rôle central dans la résolution des missions. Très stratégiques, les affrontements nécessiteront beaucoup d’attention de la part du joueur, qui devra étudier les déplacements adverses et réagir en fonction de ceux-ci, en contrant ses mouvements avec les bonnes unités et en mettant en place des combinaisons complexes. Valkyria Chronicles 4 est toutefois plus accessible que ses ancêtres. D’une part, parce que déplacer certaines unités est désormais moins « coûteux » que par le passé. Il est ainsi beaucoup plus simple de déplacer son char sur le terrain de jeu. D’autre part, parce que Sega a sensiblement changé les règles de jeu, permettant par exemple à un sniper de riposter à un tir pendant le tour de jeu adverse. Le jeu gagne énormément en fluidité et en dynamisme. Au niveau des unités, Sega introduit deux nouveautés dans ce quatrième volet : le cuirassé, qui offrira un support efficace à vos troupes sur le terrain en pilonnant les positions adverses, et l’artilleur, un fantassin qui est capable de tirer des mortiers sur les positions adverses, qui vient ajouter une dose de complexité au jeu. Cette unité permet en effet de toucher des adversaires planqués, qui étaient jusqu’ici impossibles à déloger. Pour le reste, pas de grosse surprise à l’horizon. Le scénario du jeu s’inscrit dans la continuité des précédents volets, en proposant toujours de s’immerger dans le conflit qui oppose l’Alliance Impériale et la Fédération Atlantique – il ne faudra pas chercher bien loin pour trouver l’inspiration… -, un système d’évolution des personnages basé sur l’expérience acquise sur le terrain, des combats de boss haletants, une mise en scène d’un dynamisme racoleur et des cartes particulièrement bien imaginées qui forceront le joueur à se creuser la tête pour tirer parti de leur verticalité et de leur profondeur. Si le scénario du jeu reste très banal, Valkyria Chronicles peut se targuer de proposer une expérience de jeu très riche avec son gameplay complexe et son système de perma-death. Une unité abattue qui n’a pas été soignée dans les quatre tours suivant sa mise au tapis quittera définitivement l’aventure… Exigeant, Valkyria Chronicles séduit par sa complexité. N’espérez d’ailleurs pas le plier en quelques heures. Le jeu de Sega fait partie de ces titres qui exigent de s’y plonger durant des dizaines d’heures pour voir le bout de l’aventure. On appréciera au passage les nombreux collectibles à récupérer, la présence d’un Season Pass, qui promet une durée de vie à rallonge, et le très gros travail de Sega sur les compositions musicales et bruitages. Visuellement, Valkyria Chronicles 4 s’en sort également très bien sans forcément briller. Difficile d’un côté de ne pas être séduit par le moteur graphique du jeu, ses décors en cell-shading et ses personnages attachants. D’un autre côté, le moteur du jeu a très mal vieilli et Valkyria Chronicles 4 tient difficilement tête aux grosses productions les plus récentes. Certes, son esthétique conserve un charme certain, mais on est très loin des résultats que l’on est en droit d’attendre sur Xbox One ou PS4. Au final, s’il n’est probablement pas aussi rafraîchissant que le premier volet, ce quatrième épisode de la série tient toutes ses promesses et s’impose comme une suite très aboutie, dans la continuité directe du troisième volet. Pas de grosse surprise à l’horizon pour les fans, mais un épisode qui délivre exactement ce qu’on attendait de lui et qui redonne ses lettres de noblesse à une franchise que l’on pensait enterrée avec la sortie de Valkyria Revolution… Conclusion S’il ne surprend pas, ce quatrième volet de la série redonne ses lettres de noblesse à une franchise que l’on pensait définitivement enterrée depuis la sortie de Valkyria Revolution. Passionnant de bout en bout, le jeu de Sega mélange brillamment les genres et s’impose comme un jeu de stratégie au tour par tour exigeant, complexe, qui brille par sa mise en scène dynamique et la profondeur de son gameplay. Ce quatrième volet délivre exactement ce qu’on attendait de lui. Les plus grincheux regretteront toutefois un manque de prise de risque de la part de Sega, qui remplit brillamment son cahier des charges sans jamais surprendre.