La viande “in-vitro” bientôt produite à plein régime

Bell proposera bientôt de la viande in vitro dans les assiettes suisses.

La société Mosa Meat, leader mondial dans la production de viande synthétique, vient de passer un accord avec la société de transformation de produits carnés Bell. Cette dernière, qui est un des principaux transformateurs européens de viande, vient d’acquérir une participation dans la start-up néerlandaise Mosa Meat, à hauteur de 2 millions d’euros.

Mosa Meat a développé une technique qui permet de créer de la viande de bœuf directement en laboratoire à partir de cellules animales. Aucune chair animale n’est utilisée dans le processus, seul un échantillon de cellules du muscle de l’animal sont nécessaires au processus. En prélevant un seul échantillon de cellules, qui sont ensuite placées dans un milieu riche en nutriments et en facteurs de croissance produits naturellement, il est possible de produire 800 millions de crins de tissus musculaires, qui correspondent à 9000 kilos de viande.

La viande cultivée est identique à la viande obtenue de manière traditionnelle, ainsi, « on ne distingue pas au microscope la différence entre de la viande de bœuf, de porc et de poulet », expliquent Bell et Mosa Meat dans un communiqué commun. Le processus biologique est identique à celui de la production d’élevage traditionnelle, mais les cellules croissent en dehors du corps de l’animal.

Les cellules musculaires prélevées sur l’animal, après s’être multipliées dans la solution naturelle, sont ensuite placées dans un gel constitué d’eau à 99%, qui va provoquer une contraction naturelle des cellules et va leur permettre de prendre de la masse. In fine, un échantillon de bœuf permet de produire 800 millions de faisceaux musculaires, soit « la quantité nécessaire pour la production de 80.000 Big Macs », explique Mosa Meat.

La startup néerlandaise rappelle que ce processus de viande in vitro ne comprend aucune modification génétique : « les cellules ne font que ce qu’elles feraient dans l’animal de manière naturelle ». Mosa Meat avait créé le premier burger artificiel en 2013 grâce à cette technique. Le processus, pour produire un steak de 150 grammes, avait alors coûté 290.000 et était financé par Sergei Brin, cofondateur de Google.

Depuis, Mosa Meat a su revoir ses coûts de production à la baisse, et la société espère bien pouvoir proposer un burger artificiel pour 11$ à l’horizon 2021. En se basant sur le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Bell et Mosa Meat expliquent que la demande mondiale de viande aura bondi de plus de 70% en 2050. « Cette croissance ne pourra plus être couverte de manière durable seulement avec les méthodes de productions actuelles », indique Bell, en ajoutant qu’il faut offrir une alternative « éthique » aux consommateurs.

Selon un chercheur européen cité par le Washington Post, ce type de production offre un avantage considérable en matière environnementale : « si toute la viande produite au niveau mondial était cultivée de manière in vitro, les émissions de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 80% et l’utilisation d’eau de 90% ».

Le marché de la viande in vitro attire de nombreux investisseurs : Bill Gates, Richard Branson et d’autres ont investi 17 millions de dollars dans la compagnie américaine Memphis Meat, qui produit notamment des boulettes de viande.

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