Si Facebook et Twitter sont interdits d’accès en Iran, le réseau social Instagram reste accessible à tous et est visiblement très populaire auprès des jeunes femmes, qui y suivent principalement des comptes de bloggeuses, mannequins et designers. Une situation qui ne plaît guère au pouvoir, qui a demandé à son Centre de la cybercriminalité organisée de sévir. Depuis quelques jours, les femmes Iraniennes – et en particulier les mannequins – qui y publient des photos de mode sont trainées devant les tribunaux, sous prétexte de “propager la prostitution et la corruption” dans le pays. Le juge iranien Javad Babaie n’en démord pas, les mannequins et célébrités travaillent comme des agents pour corrompre aux dérives occidentales la jeunesse et les femmes iraniennes. Dans ce pays d’Orient, où le voile reste obligatoire, les autorités ont choisi de passer à l’action après avoir constaté que près de 60 % des utilisatrices iraniennes inscrites sur le réseau social Instagram suivent des comptes consacrés à la mode. Le journal Le Monde rapporte ainsi la fronde lancée par le Centre de la cybercriminalité organisée iranien et les Gardiens de la Révolution, qui voient en Kim Kardashian un danger pour la société iranienne. « Madame Kim Kardashian est un mannequin célèbre. Le PDG d’Instagram lui demande d’implanter le mannequinat en Iran. Il y a sans aucun doute une contrepartie financière. Nous prenons tout cela très au sérieux », explique Mostafa Alizadeh, le porte-parole du Centre de la cybercriminalité organisée. Ces “agents occidentaux” sont accusés de propager du contenu immoral et une culture anti-islamique dans la culture iranienne. Selon le Centre de la cybercriminalité organisée iranien 8 personnes du milieu de la mode ont déjà été arrêtées et 170 personnes identifiées et seront poursuivies devant la justice. Certains mannequins iraniens, qui refusent de porter le voile, sont également accusés de “propager la prostitution” dans le pays avec des photos provocantes. C’est le cas d’Elham Arab (voir photo), qui a été jugée et forcée par les autorités à regretter publiquement ses actes.