Lors de sa keynote d’ouverture du BUILD, Microsoft a surpris l’audience en présentant un véritable arsenal de “bots”, des micro-logiciels directement intégrés aux applications de messagerie instantanée qui remplaceront à terme les applications mobiles et faciliteront les commandes en ligne. Crédit photo: DR 2016 marquera un tournant dans l’histoire du mobile. Pour la première fois depuis la sortie du premier iPhone, l’existence des applications mobiles est remise en question par des “micro-logiciels” – les “bots” -, des intelligences artificielles conçues pour interagir avec les êtres humains à travers des applications de messageries instantanées comme Skype ou Telegram. Lors de sa keynote d’ouverture du BUILD, Microsoft a clairement marqué son intention de se rendre incontournable, tant auprès des développeurs que des éditeurs d’applications de messagerie instantanée. Grâce à la technologie de Microsoft, développer un “bot” pour Skype, Telegram ou Slack n’aura jamais été aussi simple. Grâce à une vaste palette d’outils, les développeurs pourront en effet personnaliser l’expérience et améliorer les interactions de leurs bots avec le grand public. S’il n’a rien de révolutionnaire, le concept des “bots” pourrait pourtant transformer à tout jamais notre rapport aux nouvelles technologies. Plutôt que de devoir ouvrir une application mobile, se connecter et choisir toute une série d’options avant de passer commande, l’utilisateur pourra tout simplement demander, de la manière la plus naturelle qui soit, ce qu’il souhaite à une intelligence artificielle qui se chargera de régler la commande en dialoguant en direct avec lui. Grâce aux bots, plus besoin de chercher durant des heures un hôtel bon marché qui serait éventuellement disponible entre le 14 et le 18 avril à Dublin puisqu’il suffira de le demander à son assistant virtuel, qui traitera immédiatement la demande. Bien sûr, ces micro-logiciels ne remplaceront pas complètement les applications mobiles. Il s’agira en réalité d’outils qui simplifieront la prise de contact et les commandes en ligne. Outre Uber, les pizzas Domino ou Booking.com, on peut imaginer ce type d’outil être rapidement adopté par les agences de voyage, les opérateurs mobiles et les compagnies aériennes. “Dans le futur, toutes les entreprises auront un bot” explique Derrick Connell, Corporate Vice President chez Bing. “Nous pensons que les bots seront aussi populaires que les sites Internet.” Si l’adoption sera sans doute plus rapide aux Etats-Unis que dans le reste du monde, l’intérêt pour cette technologie est déjà très important. “Nous voulons vraiment rendre les services plus accessibles” explique Lili Cheng, ingénieur chez Microsoft Research, qui voit dans les bots le futur des interactions entre êtres humains et logiciels. Outre la facilité des interactions, c’est surtout la disponibilité permanente de ces assistants virtuels qui devrait séduire le grand public. Reste que, comme toute innovation, “un temps d’adaptation” sera nécessaire pour s’habituer à ces correspondants virtuels.