Le destin d’Android est entre les mains de Samsung

Si Android domine aujourd’hui le monde du mobile, l’écosystème de Google est aujourd’hui devenu le terrain de jeu presque exclusif du géant coréen Samsung. La firme californienne aurait-elle fait une erreur en laissant entrer le loup dans la bergerie ?

© AFP
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Les grands défenseurs de l’open-data le crieront haut et fort : Android est le seul écosystème mobile (viable) qui permet à tout un chacun de personnaliser son smartphone de l’écran d’accueil à l’interface utilisateur. Certes, les bénéfices que peuvent potentiellement en tirer les consommateurs sont immenses, mais cette caractéristique est aujourd’hui vue par certains comme le talon d’Achille qui fera chuter le géant d’acier.

En lançant Android au début des années 2000, Google était sans doute loin d’imaginer le succès de son système d’exploitation pour smartphones. Pas forcément évident à utiliser, ni très attirant visuellement, l’OS mobile s’est imposé pour une seule bonne raison : Android est un système d’exploitation qui se décline sous toutes les formes et qui peut tout aussi bien être embarqué sur un smartphone à 800€ que sur un appareil d’entrée de gamme à 100€.

La concurrence en déroute

Si le géant américain peut se féliciter du succès d’Android, il ne peut ignorer le danger que représente aujourd’hui Samsung, le plus gros vendeur de smartphones, pour son système d’exploitation. Le géant coréen, qui représente aujourd’hui 63,3% des parts de marché sur Android, a mis en déroute la plupart de ses concurrents. Des rivaux externes à l’écosystème Android, comme Blackberry, mais aussi d’autres ex-géants du marché, qui contribuaient à la diversité. Sony, ZTE et Huawei serrent les dents, en attendant que le concurrent montre des signes de faiblesse. HTC, lui, a déjà entamé une chute vertigineuse qui le dirige petit à petit vers la porte de sortie.

Il y a quelques jours, Sony annonçait son désir de recentrer ses activités sur le continent européen, délaissant temporairement le territoire américain, pourtant considéré il y a quelques mois encore comme un terreau de croissance.

Racheté par Google, Motorola est quant à lui passé sous la barre des 5% de parts de marché aux Etats-Unis, laissant au rival finlandais Nokia la chance de revenir dans le Top 4 des plus gros vendeurs de smartphones outre-Atlantique. Un affront qui met en péril toute la stratégie de Google, qui avait fait l’acquisition de Motorola avec l’espoir de se créer une solide image de marque sur mobiles…

Si on met de côté les marchés émergents, où les fabricants chinois affichent une forte croissance, et le marché coréen, où LG reste très populaire, l’écosystème Android semble se resserrer autour d’un seul et unique acteur : Samsung. Un acteur qui souhaite non seulement se détacher de Google, en lançant un jour peut-être son propre système d’exploitation, Tizen, mais qui s’est également beaucoup écarté de l’emprise de son ex-partenaire.

Le début de la fin?

En confiant la production des Nexus 7 et Nexus 5 de dernière génération à ASUS et LG, Google a adressé un signal très fort à celui qu’il considère aujourd’hui comme un rival à très fort potentiel. Pire encore, les chances de voir Samsung se réintégrer à la gamme Nexus semblent s’être à jamais envolées puisque à en croire les dernières rumeurs, ce serait une nouvelle fois à ASUS que Google aurait confié la gestation de la prochaine Nexus 10.

A sa manière, Google rappelle les chahuteurs à l’ordre avec KitKat, la dernière version de son système d’exploitation, qui met clairement en avant les services de la maison mère. Mais ce choix délibéré de remettre les partenaires sur le droit chemin était-il vraiment opportun ?

Si imaginer Samsung faire cavalier seul semble fort peu envisageable pour le moment, le risque demeure qu’un jour, le géant coréen décide de se séparer de Google pour se lancer dans sa propre aventure. Une décision qui pourrait signer la disparition du titan Android. S’il n’est pour l’heure pas encore temps de s’alarmer, les performances de Samsung mettent en danger une plate-forme ouverte dont la plus grande qualité, mais aussi son plus gros défaut, était justement sa fragmentation. Plus que jamais, les 24 prochains mois scelleront l’évolution d’une plate-forme qui domine aujourd’hui le mobile… mais qui pourrait également s’effondrer du jour au lendemain.

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