La vice-présidente de la Commission Européenne Neelie Kroes a une fois de plus tiré à boulets rouges sur les opérateurs téléphoniques en marge du TedxBrussels qui se tenait aujourd’hui dans la capitale. Au programme : une quinzaine de conférences sur le thème de la création… Si la vice-présidente de la Commission Européenne approche bientôt de ses 73 printemps, elle n’est pas prête de laisser tomber sa carrière politique pour profiter d’une retraite pourtant bien méritée. Neelie Kroes mène le combat d’une vie, et ne rangera son costume au placard qu’une fois son « agenda » rempli. Et c’est non sans un certain entrain que cette Néerlandaise de 72 ans s’est engagée dans un débat provocateur sous le regard médusé des 1.500 spectateurs venus assister à la cinquième édition du TedxBrussels. Pour mettre de l’huile sur le feu, et attirer les médias, les organisateurs avaient tout prévu : des dernières actualités aux sujets qui fâchent, Neelies Kroes a balayé toutes les thématiques qui lui tenaient à cœur, donnant le ton de ce qui allait se révéler être un ballet incessant d’appels du pied au crowdfunding. Car l’économie numérique va mal. Très mal même. C’est tout juste si on ne nous affirme pas que l’Europe a trente années de retard sur l’Oncle Sam. L’agenda de Kroes est chargé. Tout d’abord, il y a la grande réforme des télécoms, qui vise à supprimer le roaming et ces vieilles pratiques d’un autre âge qui permettent aux opérateurs de se remplir les poches aux dépens du contribuable. Puis, il y a le cadre législatif qui permettra peut-être au marché du numérique de se développer. Enfin, il y a la question qui fâche : le financement. En la matière, l’Europe a une guerre de retard sur les Etats-Unis, et Kroes sait de quoi elle parle, puisque comme elle aime le rappeler, elle fait partie des rares femmes politiques à être nées avant la Seconde Guerre mondiale. Pour que les esprits créatifs puissent développer des idées et des produits révolutionnaires (le fameux ex-nihilo avec lequel tous les participants du Tedx nous rabâchaient tant les oreilles), il faut que l’économie européenne se mette à l’heure du numérique et s’adapte aux nouvelles exigences qui sont ici posées. La présence de Slava Rubin parmi les têtes d’affiche du Tedx n’avait d’ailleurs rien de vraiment surprenant. Le fondateur de la plate-forme de crowdfunding Indiegogo est lui-même un instigateur de cette nouvelle mouvance qui s’est emparée du pays de l’Oncle Sam et qui consiste à trouver un financement auprès du grand public en soumettant un produit, un concept ou un service à l’approbation du public. Contrairement à l’année dernière, le Tedx a mis peu de personnalités du numérique en avant. C’est tout juste si on croisait Alexander Asseily, le fondateur de Jawbone, reconverti pour l’occasion en président du London Startup State, un réseau global d’opinion. Au final, les participants retiendront beaucoup de concepts extravagants, et une réelle volonté de l’organisation de mettre en avant ces acteurs de l’économie numérique qui tentent de trouver de nouvelles manières de faire naître des projets. Un joli coup de pub pour la plate-forme Indiegogo, qui commence petit à petit à creuser son nid sur le vieux continent… Plus d’informations dans l’édition du Soir de ce mardi 29 octobre. On en parle sur le forum.