Certes, la messagerie de BlackBerry est parfaitement opérationnelle mais son allure semble émerger d’une autre époque, à l’opposé des bonnes pratiques graphiques actuelles. Il reste encore beaucoup de travail pour convaincre… Le second lancement de BBM sous Android a été le bon. Lancée hier, l’application a subi le traitement de la, désormais tendance, file d’attente pour maîtriser le flux de nouveaux utilisateurs. Malgré quelques soucis persistants, après 24 heures, la plupart des curieux disposent du précieux sésame. Il suffit, ensuite, de renseigner ou de créer un identifiant BlackBerry et d’obtenir le fameux PIN, le code unique à transmettre à ses contacts. Cette étape annonce la couleur via une interface poussiéreuse et radicalement différente des concepts proposés au sein d’autres logiciels qui adoptent les règles du thème Holo. En réalité, l’objectif est de familiariser le client avec les gestes véhiculés par BlackBerry OS 10 et d’éventuellement le pousser vers des appareils de la firme canadienne. Ce but est doublement raté. D’une part, la quantité d’incohérences et de redondances dans les menus du panneau de gauche, de droite et de la barre d’action étrangement située vers le bas provoquent au mieux de légères confusions, au pire un hébétement frustrant. D’autre part, le consommateur peine à comprendre l’intérêt d’une interface parfois intéressante mais rarement efficace et intuitive. Cependant, après quelques heures d’apprentissage, les premiers bons réflexes sont mémorisés. Le pire reste ce bouton logiciel de retour qui fait double emploi avec celui par défaut d’Android. L’intégration manquée au sein de la plateforme est encore plus criant avec cet espace inutilement occupé, mais désactivable, dans la barre de notifications. Lors de la réception d’un message, l’alerte ne conduit pas forcément vers la conversation relative mais éveille l’application dans l’état dans lequel elle a été laissée auparavant. Enfin, globalement, l’occupation spatiale des outils par rapport à la conversation est trop importante sur des écrans de taille raisonnable, ce qui complique sérieusement la tenue de discussions passionnées. Côté positif, les nostalgiques de BBM retrouvent les statuts envoyé, délivré et lu des messages qui maintiennent l’originalité de cette solution. L’impact sur l’autonomie est négligeable et la possibilité d’envoyer rapidement du contenu à un groupe ou à l’ensemble de ses contacts est utile. Mais quelle pérennité va conquérir cette application face à d’autres solutions comme Chaton de Samsung, Whatsapp et, bien entendu, les Hangouts de Google ? Ces trois leaders des échanges multimédia jouissent de nombreux atouts supplémentaires et reposent sur des interfaces bien plus agréables. L’initiative de BlackBerry est non seulement vaine mais reflète un développement figé dans le temps, aux alentours de 2009. Une époque où BBM sous Android aurait eu un sens et où le design de la plateforme laissait à désirer. Le saut vers 2013 est toujours possible. A quel prix ? BBM est disponible gratuitement au sein du kiosque Google Play. On en parle sur le forum