BBM et iMessage: Google doit absolument sécuriser le Play Store

En quelques jours, le kiosque Android a été le théâtre d’événements regrettables causés par de trop larges libertés et l’absence de sanction. Une vive réaction est impérative.

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Quizz: dans ce choix, quelles applications sont vraiment diffusées par BlackBerry ?

On ne cesse de le répéter et pourtant, le Play Store reste un magasin truffé de logiciels malintentionnés où des éditeurs peu scrupuleux gagnent en ingéniosité pour gruger le consommateur. Si la situation paraissait jusqu’à présent maîtrisée, le lancement de deux applications en messagerie instantanée a semé le trouble et a exposé bon nombre d’utilisateurs à d’éventuels vols de données.

Le fiasco BBM

Certes, il est impossible d’accabler uniquement Google dans ce premier cas. En effet, BlackBerry avait suscité une attente conséquente en annonçant l’arrivée de son Messenger à un moment précis, samedi passé à 13h. Mais le règlement du Play Store, pourtant très restrictif sur la propriété intellectuelle, n’a pas empêché des dizaines de développeurs de publier le package applicatif, étrangement en fuite sur le web, à la place de la firme canadienne. Suscitant, par ailleurs, un afflux important de nouveaux inscrits (plus d’un million) ainsi qu’un trafic immense sur les serveurs de BlackBerry. En effet, selon le fabricant, le faux logiciel, tout à fait fonctionnel, échangeait des informations de débogage à chaque échange, ce qui a forcément nuit à la fluidité des lignes.

Le lancement, graduel, a été stoppé net. Afin de diffuser la vraie bonne version finale de BBM, BlackBerry doit d’abord empêcher les autres variantes pirate de fonctionner. Le nettoyage durera plus d’une semaine. La suite n’est pas encore tout à fait claire.

Pour les curieux et enthousiastes de ce Messenger, la frustration est double. Pour certains, l’attente déjà interminable se prolonge. Pour d’autres, moins technophiles, plus aventureux, le téléchargement des applications vérolées est un coup de massue. Comme se fait-il qu’une entreprise comme Google permette la mise à disposition d’un logiciel dont l’icône correspond à celle d’une marque avec un titre et une description normalement protégés ? Qui plus est, qui se cache véritablement derrière les petits malins responsables de ces fuites ? Que sont devenues les données encodées volontairement sur une interface crédible et pourtant factice ?

Malgré cette conjoncture catastrophique, Google et/ou BlackBerry ne parviennent toujours pas à empêcher de nouveaux faux BBM de naître sur le Play Store. Pire encore: les flibustiers exigent désormais une excellente cote au sein du kiosque pour libérer l’accès au Messenger auprès des utilisateurs, ce qui améliore sensiblement la position et le classement de l’élément nocif dans la vitrine virtuelle.

Le petit exploit iMessage

Si cela ne suffisait pas, un autre développeur, tout à fait inconnu au bataillon, a réalisé une interface Android permettant de converser avec les utilisateurs du réseau iMessage exclusivement destiné aux clients Apple. L’application, déjà retirée, a vécu quelques heures. Le temps, éventuellement, de capter les identifiants et mots de passe de dizaine de milliers de testeurs.

Dans ce cadre également, le vol de données n’est pas établi mais est tout à fait réalisable. Une situation d’autant plus embarrassante qu’elle implique une certaine responsabilité de Google et qu’elle offre sur un plateau d’argent un argument supplémentaire à Apple de prouver que la sécurité sous Android est faible, voire inexistante.

En effet, en se faisant passer pour un iPad, le logiciel contactait directement les serveurs d’authentification Apple. Une fonction qui devrait effectivement éveiller les fouineurs automatisés du Play Store.

A quand un kiosque Android exemplaire ?

Malgré quelques avancées significatives, la sécurité du Play Store doit être absolument renforcée par des gardes-fous et d’éventuelles actions pénales, du moins dans les pays où la législation est modernisée. A force de proposer de fausses applications et des logiciels aux objectifs douteux, ce kiosque impropre peut éventuellement placer le doute dans l’esprit des consommateurs et renforce assurément le discours alarmiste de la concurrence.

Google a les moyens d’inverser la tendance. La course n’est plus au nombre d’applications mais à leur qualité et à la manière de les diffuser. Combien de petits développeurs honnêtes, courageux et déterminés ne baissent pas les bras devant tant d’inertie de la part du géant américain ? Il est grand temps de récompenser les bonnes mains et non les corsaires…

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