Très populaire auprès de toutes les couches de la population, Instagram n’en demeure pas moins dangereux pour la santé mentale de ses utilisateurs. © AFP Si de nombreuses études ont révélé les dangers de Facebook sur la santé mentale des membres du réseau social, aucune étude ne s’était jusqu’à présent intéressée à l’impact d’Instagram sur l’inconscient de ses utilisateurs. Pourtant, d’après Catalina Toma, du département des arts de la communication à l’université Madison, dans le Wisconsin, Instagram serait encore plus nocif que Facebook pour la santé mentale des utilisateurs. “Les photos, likes et commentaires sont les aspects qui sont les plus importants pour les effets sur l’estime de soi sur Facebook” explique l’universitaire, qui défend la théorie selon laquelle la consultation régulière de photos d’autres utilisateurs sur le réseau social tendrait à accentuer la jalousie et à réduire à la confiance en soi de certains utilisateurs, qui ne peuvent s’empêcher de comparer leur propre vie à celles de leurs contacts. Or, “Instagram purifie cet aspect unique de Facebook” puisque le réseau social mobile ne permet justement que de commenter, liker ou ajouter de nouvelles photos… “Une photo a le pouvoir de provoquer immédiatement une comparaison sociale, ce qui peut déclencher des sentiments d’infériorité.” A l’inverse d’une publication, d’un statut ou de n’importe quel élément partagé. “Difficile en effet d’envier un article de journal.” “Quand on voit de belles photos d’un ami sur Instagram, une manière de compenser est de publier des photos de nous encore meilleures, comme ça notre ami les voit et poste des photos encore plus belles. L’autopromotion déclenche encore plus d’autopromotion, et le monde des réseaux sociaux s’éloigne de plus en plus de la réalité.” Mais le phénomène est difficile à cerner pour les utilisateurs, qui ne se rendent généralement pas compte qu’ils ne sont pas les seuls à fonctionner de cette manière. En réalité, on “déforme” notre perception de la vie des autres personnes, qui semblent plus heureuses, sans même nous rendre compte que la réalité qu’ils laissent transparaître sur leurs propres photos est-elle même déformée par cette forme d’autopromotion qui consiste à ne mettre en avant que les aspects les plus positifs de sa propre existence. Le fait qu’Instagram s’architecture uniquement autour de cette notion de partage de l’image ferait de lui un réseau social encore plus nocif que Facebook, qui ne se limite justement pas à l’apparence et permet aux utilisateurs qui le souhaitent de ne pas forcément y révéler toute leur vie privée. On en parle sur le forum.