D’ici quelques jours, Google devrait présenter le nouveau Moto X, qui était précédemment connu sous le nom de code “X-Phone”. Il s’agit en réalité du premier smartphone de Motorola conçu sous la direction de Google. Avec son Moto X, Google adopte une stratégie similaire à celle menée tambours battants par Microsoft depuis le lancement de sa Surface. Le géant du Web, qui se chargeait jusqu’ici de concevoir uniquement la partie software d’Android, s’occupe désormais également de concevoir le smartphone qui l’accueille, en l’occurrence le Moto X, un smartphone milieu de gamme qui devrait avoir comme principal atout un prix de vente ultra-compétitif (entre 199 et 299€). Si l’initiative réjouira probablement le consommateur, il est sans dire que la concurrence observe ce nouveau terminal d’un œil inquiet. Vu la popularité de la Nexus 7, il y a en effet de quoi se méfier. Google ne risque-t-il pas à nouveau de rafler toute la mise, et de condamner, sur le long terme, l’écosystème Android? On le sait, certains fabricants commencent à prendre leurs distances avec Android. Huawei, Lenovo et ZTE étudient la possibilité d’adopter Windows Phone, Samsung travaille sur son propre système d’exploitation et même HTC tente de se démarquer avec une interface utilisateur qui n’a plus grand chose à voir avec l’OS de Google. De plus en plus critiqué pour sa stratégie à deux vitesses, Google semble désormais faire passer ses propres intérêts avant ceux de ses partenaires et risque de fragmenter son système d’exploitation. On le sait, le Moto X n’est que la partie immergée de l’iceberg. Dans un premier temps, la différence entre Android et la version d’Android proposée avec les Smartphones Motorola (autrement dit, Google), ne devrait pas être énorme. Mais quid du long terme? Google se serait déjà livré à quelques modifications majeures sur son OS et serait visiblement tenté de fournir un package premium avec ses futurs appareils. D’une certaine manière, il s’assurerait un traitement de faveur, tout en faisant concurrence à ses anciens alliés. Une conduite qui risquerait petit à petit à pousser ses partenaires à la rébellion et à segmenter davantage encore l’écosystème. Amorcée il y a un moment déjà, avec le rachat de Motorola, cette politique pourrait coûter son image à l’écosystème. Car s’il est vrai que Google joue désormais la carte de la diversité, le géant du Web ne peut se permettre de faire bande à part. Le risque zéro n’existant pas, Google devra être très prudent dans sa communication s’il souhaite éviter l’éclatement de la bulle Android… On en parle sur le forum.