Le Demo Day fut une nouvelle occasion de rassembler les Startup Heroes. Au-delà du happy ending qu’a constitué le Demo Day de vendredi dernier, un autre phénomène s’est développé autour de l’expérience NEST’up, dont la portée dépasse largement les murs du Business Center de l’Axis Parc à Mont-Saint-Guibert. DR La deuxième édition de NEST’up s’est achevée avec le printemps (c’était calculé). En guise de bouquet final, le Demo Day fut, comme le suggère l’intitulé en anglais, le jour de la démonstration. Après 12 semaines de coaching intensif, les six équipes d’entrepreneurs présentaient les derniers développements de leurs projets. “NEST’up donne un cadre avec des objectifs, et une planification du développement. À chaque étape, on est challengé. Même si mon projet ressemble à celui d’origine, il a mûri. Ça aide d’être sûr de ce qu’on fait”, explique Marc Poncelet de BetterStreet, l’un des 12 projets labellisés “accelerated by NEST’up”. Une sorte d’AOC de plus en plus valorisée auprès des investisseurs et entrepreneurs de la région. Région avec en grand R, aussi, puisque l’accélérateur est l’un des axes majeurs du programme cadre Creative Wallonia, dont l’objectif est de redynamiser l’économie wallonne par la créativité et l’innovation. Et si le budget wallon pour une saison de NEST’up plafonne à 200.000 euros, les observateurs sceptiques n’ont pas manqué de souligner le faible nombre de projets encadrés par le programme : six, soit une goutte dans l’océan. Mais l’essentiel est ailleurs. Avec un carnet d’adresses bien rempli, un sens aiguisé du storytelling, des articles et vidéos efficaces et une générosité dans cette façon de transmettre gratuitement et régulièrement les leçons apprises dans et hors du Nest, les organisateurs ont su faire de l’accélérateur un phénomène viral, “aimé” par près de 1.500 followers sur les réseaux sociaux. En deux saisons, NEST’up est parvenu à créer autour de lui un assentiment appréciable dans le milieu des entrepreneurs à tendance geek. Une certitude, son impact s’étend bien au-delà du cercle très ouvert des six équipes participantes. Et la célébration de cette fin de saison fut une nouvelle occasion de s’en apercevoir. Les principaux acteurs de l’accélérateur de start-ups ont profité de l’événement pour le doubler d’une soirée spéciale à laquelle était conviée une ribambelle de coreligionnaires de l’entrepreneuriat. Ils étaient plus de 500 à avoir répondu présent. Parmi eux, les sympathisants du Café numérique et de la Rue du Web, anciens et futurs participants, coachs et invités, mais aussi supporters de tous bords et de tous coins, qu’ils soient entrepreneurs, investisseurs ou simplement curieux de la communauté en devenir : les Startup Heroes. L’expression a de quoi surprendre. Elle suggère qu’aujourd’hui, à taille d’homme, créer son entreprise relève de la gageure. Que désormais, pour proposer un nouveau service ou un produit original sur le marché, il faut avoir l’étoffe d’un héros. Dénonciation déguisée d’un climat entrepreneurial maussade ou message publicitaire maladroit, les Startup Heroes ont déjà le mérite de braquer les projecteurs sur ces hommes et ces femmes qui œuvrent dans l’ombre à la concrétisation d’idées porteuses de valeur et, dans le meilleur des cas, d’emplois. Avec cette petite réserve concernant les développements d’applications web ou mobiles destinées à remplacer des postes au nom de la simplification administrative ou logistique. Ce genre d’initiative séduit une communauté grandissante d’entrepreneurs, gageons que ceux-ci contribueront véritablement au développement économique de la Wallonie une fois sortis du nid. Réagissez sur le forum. Olivier Crough