En novembre dernier, nous vous livrions nos premières impressions sur BlackBerry 10, le nouveau système d’exploitation de BlackBerry. Premier smartphone embarquant BlackBerry 10, le Z10 est disponible depuis quelques jours sur le marché belge. Découverte du terminal dans notre test. S’il n’est pas le premier smartphone à écran tactile de BlackBerry, le Z10 n’en demeure pas moins la première réelle tentative du constructeur canadien de rivaliser avec Apple, Nokia et Samsung sur un marché hyper-compétitif. Une solution miracle pour sortir BlackBerry du bourbier dans lequel la firme canadienne s’était empêtrée. Un véritable bouleversement Si l’idée reste la même – proposer un smartphone sécurisé répondant aux impératifs de productivité des professionnels -, BlackBerry a entièrement revu sa copie pour enfin s’adapter au contrôle tactile. Basé sur le système d’exploitation UNIX, BlackBerry 10 représente un véritable bond en avant par rapport à BlackBerry 7. D’ailleurs, même les habitués du Torch auront besoin d’un temps d’adaptation pour se faire au contrôle de ce nouvel appareil qui intègre un certain nombre de nouvelles fonctionnalités. Au niveau du contrôle gestuel tout d’abord, l’utilisateur doit véritablement produire un effort pour apprendre les règles de base de la navigation dans cette toute nouvelle interface, pas vraiment adaptée au grand public. Si le volet pour débloquer l’écran est directement hérité du Windows Phone, certains contrôles plus pointus, comme l’affichage du Hub (en dessinant un L inversé) , sont des innovations du fabricant canadien. L’idée fonctionne plutôt bien, et permet même de gagner en productivité, mais nécessite comme nous l’avons déjà dit un temps d’adaptation assez long. Comptez plusieurs jours pour vous faire complètement à cette nouvelle interface. Pas sûr que le grand public y adhère d’ailleurs. En revanche, difficile de ne pas voir les formidables opportunités qu’ouvre que le Z10 pour les professionnels, qui disposent d’outils incroyables, comme le Hub, qui fait office de centre de notifications avancé, la messagerie BBM (qui permet désormais de partager son écran avec un collègue), ou encore les fonctions de sécurité avancées qui permettent de partager son smartphone en deux parties distinctes et de sécuriser l’accès à sa partie professionnelle, pour éviter que les enfants chamboulent la messagerie ou partagent par erreur des documents confidentiels. Certes, la concurrence s’adapte petit à petit aux besoins des professionnels, mais sur ce volet, BlackBerry 10 reste largement supérieur à ce qu’on peut trouver chez les autres fabricants… Un clavier exceptionnel Autre atout de premier choix pour les possesseurs du Z10, le fameux clavier qui est cette fois entièrement tactile. Sans grande surprise, celui-ci s’avère d’une efficacité redoutable. Son fonctionnement repose intégralement sur un système de “prédiction” du prochain mot sur base des lettres encodées et de l’historique d’utilisation. Un clavier personnalisé donc, qui s’adapte facilement aux langues utilisées, et qui permet d’encoder très rapidement un mot en faisant glisser son doigt vers le haut, aussitôt que le mot souhaité apparait au-dessus de la lettre qui convient. Idéal pour les mordus du SMS, le clavier BB10 est sans conteste le meilleur clavier actuellement disponible sur le marché. Des applications en pagaille Si BlackBerry est longtemps resté en retrait par rapport aux concurrents sur le volet des applications et du Store, le géant canadien rattrape progressivement son retard. Il suffit de faire un tour sur le Store pour s’en rendre compte. Si celui-ci reste à la traine par rapport au Google Play ou à l’App Store, on retrouve tout de même l’essentiel des applications les plus populaires. A noter cependant que pour rattraper son retard, BlackBerry a usé d’une petite astuce puisque si certaines applications sont bel et bien natives, une large proportion des applications du World sont en réalité des applications Android émulées, qui fonctionnent tout aussi bien que sur un smartphone Android… Quelques gros reproches Là où le bat blesse en revanche, c’est au niveau des fonctionnalités embarquées de l’OS, qui reste encore très jeune, et rivalise difficilement avec la concurrence au niveau des fonctionnalités plus “générales”. Ainsi, n’espérez pas utiliser le GPS embarqué dans votre Z10, puisque celui-ci s’avère tout bonnement inutilisable et à des années lumières de ce que fait Nokia par exemple, avec ses smartphones Lumia. Même constat en ce qui concerne l’intégration des services Cloud, très limités, et très loin d’égaler ce qu’on trouve sur un iPhone. Et puis, il y a bien sûr tous les petits défauts techniques, comme le démarrage du smartphone, très lent, ou l’autonomie, “limitée” à une journée grand maximum, et à quelques heures en pleine utilisation. Vendu au prix de 629€, le Z10 se devait d’intégrer toutes les caractéristiques du plus haut de gamme. Or, le terminal est loin d’être irréprochable. Si l’écran LCD de 4,2″ surprend avec une densité de pixels de 356 DPI, et l’appareil s’en sort plutôt bien côté puissance grâce à un processeur dual core cadéncé à 1,5Ghz et 2 Go de RAM, on regrette amèrement la limite de stockage du modèle commercialisé. Vous aurez beau chercher en magasin, vous ne trouverez pas de modèle offrant plus de 16 Go d’espace de stockage. Pour espérer obtenir davantage, il vous faudra obligatoirement y ajouter une carte microSD de 32 Go. Et si l’appareil embarque toutes les fonctionnalités de base, de la 4G à la NFC, en passant par Bluetooth 4.0 et la webcam de 2 mégapixels, il se contente également d’un capteur de “seulement” 8 mégapixels, qui colle plutôt mal avec son prix de vente, à l’heure où la plupart des concurrents adoptent la nouvelle gamme de capteurs de 13 mégapixels. L’appareil photo du Z10 parvient néanmoins à s’en sortir honorablement et permet de réaliser photos et vidéos de qualité somme toute assez bonne, mais largement en-dessous de ce qu’on peut faire avec un Lumia 920 ou un HTC One. Côté applications, BlackBerry reprend toutes les fonctions à la mode, comme le TimeShift, qui permet de réaliser une série de photos pour sélectionner le meilleur visage dans une photo de groupe, mais aussi des filtres graphiques, ou Story Maker, un nouveau mode qui permet de monter en quelques secondes une petite vidéo à partir de photos et vidéos, et d’y ajouter un titre et une musique de fond. Si l’essentiel est là, on regrette tout de même que le Z10 n’embarque pas davantage d’outils pour les amateurs de photographie mobile… BlackBerry oblige, le Z10 reste un smartphone avant tout destiné aux professionnels. Véritable aide de camp, il offre de nombreux outils indispensables pour les moyennes et grosses entreprises. En revanche, difficile de voir un adolescent ou un client lambda s’y intéresser. Si le Z10 est probablement le compromis idéal pour les employés de grosses entreprises nécessitant des fonctions de sécurité avancées, le terminal manque de sex-appeal et manque encore de certaines fonctionnalités pour rivaliser pleinement avec l’iPhone, Android et Windows Phone. Conclusion Performant, agréable à prendre en main et intégrant de nombreuses fonctionnalités inédites, le Z10 est un outil formidable pour les professionnels. Si le smartphone de BlackBerry n’attirera sans doute pas le regard des plus jeunes, il reste une valeur sûre pour quiconque place la productivité et la sécurité avant la détente et les loisirs. On en parle sur le forum.