Après les tranches de rigolades devant les milliers de vidéos du Harlem Shake, place à la contestation. La vidéo est maintenant utilisée comme revendication politique, comme opposition religieuse ou même comme campagne de sensibilisation. © DR A la base du buzz, une vidéo d’une trentaine de seconde sur la chanson délirante de Baauer, une danse à la frontière du ridicule et une bonne dose d’humour. Mais dans certains pays le Harlem Shake ne fait pas rire, et surtout pas les autorités. C’est le cas en Tunisie, où les salafistes n’ont pas vu d’un bon œil que les étudiants se défoulent sur Harlem Shake. Les salafistes ont aussitôt demandé une sanction institutionnelle contre ces jeunes qu’ils ont obtenue. Le feu a ensuite vite pris et une vague de vidéos de Harlem Shake en Tunisie ont fleuri comme signe de contestation aux conservateurs tunisiens. Ce qui n’a pas échappé aux concernés qui ont brutalisé les étudiants scandant que le Harlem Shake est « une danse occidentale de mécréants ». Certains tunisiens se disent « choqués » des représailles, pour un geste si anodin qu’est la pratique d’un buzz. En Egypte, c’est devenu un moyen de faire passer un message sans avoir recours à la violence. Au Caire, 70 opposants au président Morsi se sont rassemblés pour Harlem Shaker devant le siège des frères musulmans. Une manière pour eux «de s’exprimer d’une nouvelle manière, sarcastique » explique un jeune égyptien. « Le message est clair. Nous sommes opposés à la politique des Frères musulmans, car c’est leur guide qui dicte au gouvernement sa politique et non pas la présidence”, déclare à l’AFP Farid Sayyed, organisateur de la danse. Autre moyen de contestation, le détournement en campagne de sensibilisation. C’est ce qu’à fait la croix rouge française en mettant en scène un enfant dansant au rythme des douleurs de sa maladie. « Ca mérite aussi de faire le buzz » c’est que scande l’association et tente de faire passer comme message. Après avoir rencontré un franc succès, voilà un buzz qui ne devrait plus faire rire tout le monde. Mailys Aroca (St.)