La deuxième édition du programme NEST’up ouvre ses portes. L’accélérateur de start’up fait appel aux candidatures. © DR Envisager de moderniser le take-away, de repenser la domotique ou de rafraîchir le marketing de la mode, c’est un début, mais ce n’est que le début. C’est même à ce point-là que beaucoup de néo-entrepreneurs s’arrêtent, découragés par la montagne d’obstacles à franchir, mal informés sur le mode d’emploi des révolutions ou simplement trop timides pour se donner le droit d’y croire. À tous ces apprentis-entrepreneurs qui caressent une idée avec un zeste d’ambition, les coaches de NEST-up envoient un signal fort à ne surtout pas manquer : « postulez ! ». Au cœur d’une Wallonie industrielle amère de ses succès passés dans les secteurs primaire et secondaire, il existe une école de la réussite tournée vers l’avenir, sur ce qu’il est encore à créer, à inventer ou à réinventer. Une école sans professeur ni tableau noir. Juste un espace ouvert de 300 mètres carrés qui sent bon le bouillon d’idées, le silicium chauffé, le café du soir et le manque de sommeil. Situé à l’Axisparc de Mont-Saint Guibert, cet espace, c’est le NEST (pour Nurturing Entrepreneurship, Startups and Talents, NDLR). Pendant douze semaines consécutives, les entrepreneurs y seront conseillés et aiguillés par une trentaine de coaches, d’experts et d’anciens participants coutumiers du risque, de la réussite, c’est certain, mais aussi de l’échec. Pas question ici de donner ou de recevoir de leçons. Les coaches, présents au quotidien avec les entrepreneurs, posent les bonnes questions, transmettent humblement leur expérience et encouragent les participants à se découvrir. « Tu penses avoir l’idée du siècle et là tu te rends compte qu’en quatre jours, tu en as changé quatre fois et que de cette idée du siècle, tu reviens à un stade d’humilité nécessaire et rassurant », témoigne Thierry Huart-Eeckoudt, co-fondateur de Sharebox et fraîchement émancipé du « nid ». « En Belgique, quand on a 25 ans et qu’on annonce à ses amis, sa famille qu’on quitte son boulot pour monter sa boîte, on ne reçoit pas que des regards approbateurs. Avec NEST’up, on a pu rencontrer des entrepreneurs qui sont passés par là où on est en train de passer, qui ont fait ce chemin avant nous », complète Adrien Roose, co-fondateur de Take Eat Easy, lui aussi ressortissant de l’édition précédente. Concrètement, le programme se découpe en trois phases : la modélisation, la construction et la présentation. En guise de bouquet final, le Demo Day verra les équipes présenter leur travail le 20 juin prochain devant un généreux parterre d’investisseurs et de curieux en tous genres. Avec un budget de 200.000 euros, NEST’up est l’un des axes privilégiés du programme Creative Wallonia initié en 2010 par le ministre wallon de l’Economie et des PME, Jean-Claude Marcourt. Il n’empêche, les candidatures sont ouvertes à tous, Wallons, Bruxellois, Flamands et même aux étrangers. Seule réserve pour ceux qui viennent de loin, il faudra s’équiper en sac de couchage et brosse à dents. Une raison parmi d’autres de considérer sérieusement le slogan préféré d’Olivier Verbeke, directeur du programme : « Si vous voulez changer le monde, sortez de votre zone de confort ! » À méditer. Candidatures ouvertes jusqu’au 17 mars sur le site de NEST’up. Réagissez sur le forum. Olivier Crough.