Facebook : une croissance qui s’essouffle

Facebook serait-il sur le point de retomber de haut? Selon les derniers chiffres publiés par le Wall Street Journal et ComScore, le succès du célèbre réseau social serait en train de s’estomper avec un nombre de nouveaux inscrits de plus en plus bas. En cause? La popularité déjà atteinte par le réseau en Europe et aux Etats-Unis. Plus que jamais, Facebook devrait se tourner vers de nouveaux marchés pour continuer à voir son nombre d’utilisateurs grandir…

Depuis son entrée en bourse, Facebook semble être entré dans une spirale négative, enchainant les mauvais résultats. Les derniers chiffres révélés par le Wall Street Journal confirment la tendance relevée ces derniers mois : le succès de Facebook commence à s’estomper. Ainsi, si le nombre d’utilisateurs n’a toujours pas diminué, il a cessé sa croissance incontrôlée. ComScore révèle qu’en avril 2012, Facebook connaissait 158 millions de visiteurs uniques, soit 5% de plus que l’année passée, un résultat plutôt positif en soi, sauf que… Sauf que ces chiffres mis côte à côte avec ceux de 2011 et 2010 révèlent un taux de progression de plus en plus maigre. En 2011, Facebook affichait en effet une croissance de 24% et en 2010, les chiffres étaient en croissance également de 89%. Tout cela voudrait-il signifier que Facebook a atteint le sommet de la gloire et s’apprête à subir une chute vertigineuse comme le prédisent tant d’analystes?

Pour ComScore, les résultats sont à relativiser. Si le taux de croissance est en effet de plus en plus bas, cela ne signifie pas que le nombre d’utilisateurs régresse mais juste que le réseau social arrive à sa limite dans les pays ayant déjà adopté Facebook. Difficile en effet de voir des résultats en croissance sur des marchés comme les Etats-Unis qui affichent déjà plus de 71% d’internautes inscrits. Comme différentes études l’avaient déjà démontré, si Facebook souhaite continuer à croître, il devra chercher cette croissance ailleurs, notamment dans les pays émergents tels que l’Inde ou le Brésil.

Au niveau de l’utilisation à proprement parler, Facebook ne faiblit pas. Pour ComScore, le taux de croissance du temps passé devant Facebook a beau ne plus augmenter autant que par le passé, les internautes continuent à utiliser davantage le réseau social. +16% sur une seule année aux Etats-Unis. C’est moins que les années précédentes, mais une fois encore,  c’est normal d’après ComScore.

Une baisse de croissance qui pourrait avoir des impacts négatifs

On le sait : Facebook tire la majorité de ses revenus de la publicité et plus particulièrement de la publicité aux Etats-Unis. Ce segment représentait à lui seul 56% des revenus du réseau social en 2011. Or, si Facebook ne parvient plus à s’étendre aux Etats-Unis, cela signifie que son chiffre d’affaires pourrait très peu évoluer en 2012, voire même reculer. D’après l’e-marketer Debra Aho Williamson, les revenus de Facebook issus de la publicité aux Etats-Unis ne représenteront plus que 51% en 2012.

Rick Summer, l’analyste de Morning Star, estime pour sa part que Facebook doit davantage se focaliser sur la publicité. “Facebook est une plate-forme Web dominante qui a déjà un taux de pénétration important.” Pour lui, le prix des publicités affichées sur Facebook devrait irrémédiablement augmenter. L’analyste pense également que le cours des actions continuera de descendre, voire se stabilisera pendant les deux prochaines années, la stratégie de Facebook visant avant tout le long terme. Dans un tel contexte, les impacts négatifs seront donc potentiellement nombreux, aussi bien pour les actionnaires que pour les sociétés partenaires, mais l’accalmie pourrait s’installer.

La croissance comme unique solution

Pourrait, mais pas forcément. En effet, si Facebook parvient à reprendre le contrôle de sa croissance et à l’accélérer, le réseau social réaliserait un véritable tour de force. A l’inverse, dess résultats en berne auraient pour unique effet de faire diminuer encore un peu plus la valeur des actions et d’augmenter les craintes. Et si cette croissance devrait se stabiliser en 2012, il se pourrait qu’elle atteigne un seuil critique en 2013, comme le laissent présager les chiffres en baisse entre 2010 et 2012. Plus que jamais, Facebook devra alors s’ouvrir aux autres marchés et accélérer son intégration dans les marchés émergents. Mais Facebook est-il réellement en mesure d’élargir ses horizons en séduisant des marchés pas encore matures où le réseau social part davantage en challenger qu’en conquistador? Pour l’heure, personne ne semble en mesure de le prédire.

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