Cette phrase pourrait être l’épitaphe de Megaupload. Extraite de la bio twitter du collectif Anonymous, elle illustre bien la réaction impétueuse de la nébuleuse Anons. En effet, quelques heures après la fermeture de la plate-forme de téléchargement direct, des nombreux sites gouvernementaux ou industriels se sont vu temporairement suspendus. Retour sur ces réactions. Jeudi soir, 19 janvier 2012. Messe funèbre sur le web. Des groupes Facebook sont créés en soutien à Megaupload. Twitter s’enflamme, les internautes ne cachent pas leur déception suite à cette perte. Certains débats périmés ressortent sur la nécessité ou l’illégalité du téléchargement. D’autres évoquent la suppression des possibilités d’échanges autrefois offertes par la plate-forme. Torrent, Fileserve, Mediafire… les nouvelles possibilités se confrontent mais elles ne remplaceront pas la défunte favorite. Anonymous, toujours prêt à défendre la liberté sur le net, n’a pas tardé à manifester son désaccord. Ce groupe aux limites indéfinissables regroupe une communauté de hackers qui semble vouloir s’impliquer chaque fois plus dans des problématiques politiques. Après l’affaire Wikileaks et le blocage des sites Mastercard et Paypal, des sites tels que amendes.gouv.fr ou justice.gov ont été la cible d’attaques Ddos, attaques par déni de service. Après analyse, on peut définir trois types de « victimes ». Les instances gouvernementales L’un des premiers sites a avoir subi les foudres des Anons était le FBI, cible légitime dans l’optique où c’est eux qui ont commandité la fermeture de Megaupload. Nicolas Sarkozy aurait applaudi la décision du FBI. Conséquemment, elysee.fr a été temporairement indisponible. La fièvre du hacking s’est répandue : l’Italie, la Pologne, les Pays-Bas ou le Brésil ont perdu l’accès à leurs interfaces. Quelques exemples : http://sejm.gov.pl/ http://www.elysee.fr/ http://www.europarl.europa.eu/ http://www.brasiliatur.df.gov.br/ La censure La police et la justice n’a bien évidemment pas été épargné. L’insurrection virtuelle a paralysé les websites des police italienne, française ou brésilienne. Les sites anti-piratage tels que hadopi.fr ou antipiracy.nl ont également été bloqués. Les attaques DDOS ont continué à se répandre, allant jusqu’à bloquer des compagnies comme Monsanto. Quelques exemples : http://www.policiamilitar.rj.gov.br/ http://anti-priracy.nl/ http://www.justice.gouv.fr/ Les industries culturelles Les Anonymous luttent pour la liberté sous toutes ses formes. Cependant, la principale intéressée reste celle qui concerne l’échange de biens culturels. Megaupload était le symbole de cette culture partagée. Les ennemis de Megaupload sont devenus les ennemis des Anonymous. Vivendi, Universal, Sony, et d’autres compagnies ayant fait pression lors des décisions concernant la SOPA et la PIPA ont été piratés. Dimanche, le catalogue de musique de Sony était mis en ligne gratuitement. Il est inutile de préciser à qui le doit-on. On notera avec une certaine ironie le blocage d’un site de fan dédié au chanteur canadien, Justin Bieber. Quelques exemples : http://www.sacem.fr/ http://www.universalmusic.com/ http://www.emimusicbrasil.com/ http://www.vivendi.fr Ce lundi, Anonymous semblait avoir fait une nouvelle victime avec le site de l’Express… Même s’il est difficile d’identifier les Anonymous français comme investigateurs de l’attaque, on peut soupçonner les propos virulent de Christophe Barbier, rédacteur en chef, d’être à l’origine de l’attaque. Il a en effet qualifié les Anonymous de “voleurs” et les a défiés de s’attaquer à son site. Les hoax sur les Anonymous Une rumeur a circulé pendant un temps sur le net affirmant que les Anonymous projetaient de bloquer les réseaux sociaux. Cependant, c’est mal connaître ce mouvement pour qui Facebook et Twitter sont des outils devenu indispensables. Ces réseaux sociaux leur permettent d’échanger des fichiers ou de convenir d’attaques groupés. De plus, ils sont encore plus ou moins au service du peuple. Une valeur à laquelle les hackers semblent attachés. La plupart des sites ayant été bloqué par les Anonymous ont maintenant retrouvé leur fonctionnement habituel. L’action de la nébuleuse est donc plus symbolique que réellement efficiente. Toutefois, elle dénote une puissance cachée qui pourrait faire front à des industries et des gouvernements de plus en plus décriés. On y voit le rejet des classes dominantes, la peur d’une suprématie des conglomérats et des lobbies. Mais on peut également y voir le sourire narquois du troll, symbole de l’Internet sans contrainte. Pour voir la liste non-exhaustive des sites fermés par les Anonymous, suivez ce lien : http://cylaw.info/?p=72 Réagissez sur le forum. Gauvain Dos Santos (St.) G. M.