Le Startup Weekend a laissé sur sa faim

Il y a eu à boire et à manger lors de cette deuxième compétition pour la création de startups.Geeko vous livre ses impressions.

Deuxième édition bouclée pour le Startup Weekend. Pour les néophytes, cet événement vous met au défi de transformer, en 54 heures, une idée d’entreprise en entreprise avec une idée. A l’issue de cette course contre la montre, les candidats-entrepreneurs doivent présenter leur prototype devant un panel d’investisseurs et, qui sait, décrocher leur première levée de fonds qui permettra à l’entreprise de démarrer.

Cette fois, le grand gagnant est iTrustMyDriver, qui propose de fournir des trajets pré-payés aux personnes qui veulent des conducteurs fiables et qui hésitent à faire confiance aux services traditionnels de taxi. Cible-type : les parents qui préféreraient rester à la maison au lieu d’aller chercher leurs ouailles à la fin d’une soirée chez un copain. Autres jeunes pousses récompensées : JustDelivered, plate-forme communautaire d’aide au shopping, et CloudAppFinder, sorte de répertoire pour les applications disponibles dans le “nuage” électronique.

Le Startup Weekend suscite immanquablement la sympathie. Parce qu’on sent cette énergie créative et cet esprit d'”auto-organisation” que porte l’Internet dans son ADN. Aussi parce que cette manifestation fournit l’occasion rêvée de concrétiser, à plusieurs, un fantasme entrepreneurial et de le tester grandeur nature sous l’oeil d’experts plus aguerris.

Mais le Startup Weekend montre aussi qu’il reste du chemin à parcourir pour que puisse émerger un véritable écosystème belge de startups comme on peut en voir en Israël, en Allemagne ou en Grande-Bretagne (ne parlons pas de la Silicon Valley qui est un cas à part). Retransmise dimanche soir en direct sur le Net, la séance de “pitching”, où les aspirants entrepreneurs devaient défendre leur projet, a laissé un peu sur sa faim. Pourquoi ?

– La qualité des orateurs et leur niveau de maîtrise de l’anglas laissaient parfois songeur. N’est pas bilingue qui veut et nul besoin d’être un clone de Steve Jobs pour lancer son business. Mais ce problème ne peut être éludé car créer une startup, c’est avant tout transmettre son énergie aux partenaires, investisseurs, collaborateurs et, last but not least, aux clients.

– Les pitches bénéficiaient d’une charpente plus solide que la moyenne de ceux qu’on voit défiler aux soirées du betagroup. On y parlait de problème, de solution apportée, des caractéristiques qui distinguaient le produit de l’éventuelle concurrence déjà existante sur le marché etc. Mais très peu abordaient frontalement les questions qui intéressent au premier chef un investisseur : quelle est la taille du marché visé ? Quel est le potentiel de “disruption” sur ce même marché ? Comment les fondateurs vont-ils générer de la récurrence dans les revenus et trouver les premiers clients ? Plus gênant : certains candidats semblaient avoir oublié le problème de la légalité de leur (peut-être future activité) au regard de la loi belge applicable en la matière…

– Enfin, les idées elles-mêmes manquaient un peu d’inventivité. iTrustMyDriver tient la route (c’est le cas de le dire !) mais il ne s’agit, dans le fond, que d’un avatar de TripAdvisor et des sites de co-voiturage qui font florès (et qui peinent d’ailleurs pour la plupart à trouver un modèle économique viable). On aimerait voir des choses plus inattendues, plus surprenantes, plutôt que des reproductions de mécaniques déjà utilisées ailleurs.

Bref, le verre est à moitié rempli ou à moitié plein, selon les points de vue. Après deux éditions de rodage, le troisième week-end sera-t-il celui de la confirmation ? On croise les doigts.

François Palan

_
Suivez Geeko sur Facebook, Youtube et Instagram pour ne rien rater de l'actu, des tests et bons plans.

Recevez nos dernières infos directement sur votre WhatsApp en vous abonnant à notre chaine.